RÉSULTATS
Cette fiche de résultats se focalise plus spécifiquement sur les initiatives qui ont permis d’aider directement les femmes dans le monde du travail.
> Pour des informations supplémentaires sur les résultats et les avancées obtenus par la Banque mondiale dans le domaine de la lutte contre les discriminations juridiques et les violences qui nuisent à la capacité des femmes de mener une vie fructueuse et productive, voir les fiches Les femmes et la loi : l’égalité en ligne de mire et L’intégration systématique de la lutte contre les violences faites aux femmes
L’attention que l’ensemble des services du Groupe de la Banque mondiale portent aux inégalités entre les sexes est cruciale si l’on veut agir sur toutes les dimensions de ces inégalités. Voici quelques-uns des résultats obtenus en 2013 :
Accès aux financements
Au Nicaragua, l’ouragan Felix a détruit les moyens de subsistance des communautés qui vivent de la pêche. La Banque mondiale a constaté que les femmes touchées étaient plus nombreuses que les hommes, et qu’elles jouaient un rôle économique essentiel. Elle leur a donc demandé quels étaient leurs besoins les plus urgents. Un programme de prêts a été mis en place, incluant la fourniture de matériels de pêche et une formation en gestion, commercialisation et maintenance. Les premiers résultats montrent que les pêcheurs qui ont bénéficié de ces prêts et de cette formation ont augmenté leur revenu de plus de 100 %. Un fonds renouvelable a été constitué pour permettre de continuer à prêter de petites sommes et à financer des formations. [Projet approuvé en 2008 et toujours en cours en 2014]
Au Rwanda, les résultats à mi-parcours d’un projet de gestion des terres financé par l’Association internationale de développement (IDA) et visant à améliorer l’accès des agriculteurs et agricultrices à des financements, indiquent que la proportion de femmes qui font appel à des institutions financières formelles est passée de 18 % au lancement du projet à 85 % aujourd’hui. Au total, six institutions financières ont élaboré des produits destinés spécifiquement à ce marché : financement des frais de scolarité, assurances, financement pour l’achat d’intrants, financement de stocks, entre autres. Couplé à des techniques de récupération de l’eau et d’irrigation collinaire, ce programme a permis à 70 % des agricultrices d’adopter de meilleures pratiques culturales, contre seulement 25 % initialement. [Projet approuvé en 2009 et toujours en cours en 2014]
Dans la région Amérique latine/Caraïbes, les femmes détiennent 40 % des entreprises enregistrées [3], mais elles n’ont en général pas accès aux mécanismes de crédit et de financement formels. En juin 2013, la Société financière internationale (IFC) s’est associée avec la banque brésilienne Itaú pour l’aider à mettre en œuvre son programme pour l’égalité entre les sexes. Avec une dotation de 470 millions de dollars servant à accorder des prêts à des PME dirigées par des femmes, c’est le premier programme de cette nature dans la région, et la plus importante des initiatives de financement de ce type dans le monde. L’IFC apporte des services financiers et des conseils afin d’assurer le succès de cette opération.
En janvier 2014, l’IFC a constitué un partenariat semblable avec la Banque de Palestine. Elle aidera à développer de nouveaux produits et services financiers répondant aux besoins des petites entreprises, et tout particulièrement à ceux des femmes chefs d’entreprise. La Banque de Palestine compte 300 000 clients et détient 25 % de l’ensemble du marché bancaire palestinien.
En novembre 2013, l’IFC a émis le tout premier titre obligataire destiné à soutenir les investissements dans des entreprises détenues par des femmes dans les pays émergents. Cette émission obligataire, « Banking on Women », a permis de lever près de 165 millions de dollars sur le marché de détail du Japon.
Enseignement et formation professionnels
Les services de conseil de l’IFC se sont appuyés sur une cartographie des inégalités hommes-femmes pour remodeler les programmes de formation agricole organisés en Indonésie et au Viet Nam par ECOM Agroindustrial Corporation Ltd., le deuxième plus gros négociant de café dans le monde. L’analyse de l’IFC a révélé que les programmes antérieurs avaient échoué parce qu’ils s’adressaient aux hommes alors que ce sont les femmes qui effectuent 70 à 80 % du travail dans ce secteur. En 2009, un nouveau programme a été introduit, avec une équipe de formatrices et des horaires de formation adaptées aux obligations des femmes au sein du ménage. La proportion de femmes formées dans le Sumatra du Nord et au Viet Nam est ainsi passée de, respectivement, 4 % et 12 % en 2009 à 27 % et 25 % en 2013. Au total, dans ces deux pays, 3 900 femmes ont reçu une formation. En Indonésie, la productivité a augmenté au sein des groupes composés d’hommes et de femmes qui ont suivi ce type de formation ; au Viet Nam, les femmes pratiquent aujourd’hui des cultures à plus haut rendement et de meilleure qualité, qui sont vendues à un prix supérieur, pour un investissement moindre.
L’Initiative de la Banque mondiale pour les adolescentes (AGI) [4] facilite la transition des jeunes femmes de l’école au monde du travail. Au Libéria [5], ce programme a permis de former durant six mois plus de 2 400 jeunes femmes, dont 70 % ont appris la gestion d’entreprise et 30 % ont acquis des compétences professionnelles. Pendant les six mois qui ont suivi, les participantes ont aussi bénéficié d’une aide à la recherche d’emploi. L’évaluation d’impact montre que l’emploi a progressé de 47 % et le revenu hebdomadaire moyen de 80 %. La majeure partie de ces résultats concernent la formation à la gestion d’entreprise. De plus, au total, les participantes ont pu mettre de côté 2 500 dollars libériens (environ 35 dollars) de plus que le groupe de référence. [Projet approuvé en 2008 et toujours en cours en 2014. Pour en savoir plus : Can skills training programs increase employment for young women? The case of Liberia]
En République démocratique populaire (RDP) lao, les premiers résultats de l’AGI montrent que 59 % des participants (dont plus de la moitié de femmes) ont créé ou développé une petite société dans les 12 mois qui ont suivi l’achèvement de leur formation à la gestion d’entreprise. De surcroît, respectivement 47 % et 44 % des diplômés qui ont eu recours au bureau d’orientation professionnelle, récemment créé à l’université nationale et au sein d’un institut technologique supérieur, ont trouvé un emploi dans les 12 mois. [Projet approuvé en 2008 et clôturé en 2013]
Développement de l’infrastructure locale
En Bolivie, les services de conseil et d’assistance de la Banque mondiale ont fixé au deuxième Programme d’investissement rural participatif l’objectif suivant : au moins 30 % de femmes devaient bénéficier des services proposés. Les spécialistes des questions d’égalité des sexes ont encouragé la présence des femmes, lesquelles ont commencé à déterminer les initiatives qu’elles jugeaient les plus importantes pour elles-mêmes. Le taux de participation des femmes a atteint 70 % et il était particulièrement élevé dans les activités non traditionnellement exercées par des femmes. Ainsi, il a été frappant de constater que 51 % des participants aux formations techniques portant sur la gestion et la maintenance des infrastructures de micro-irrigation étaient des femmes. Celles-ci ont compris que ce nouveau mode d’irrigation allait nettement réduire le temps passé à entretenir les canaux naturels. [Projet approuvé en 2007, financé par l’IDA et clôturé en 2013]
Alimentation en eau et gestion de la ressource hydrique
Dans l’agriculture, pour produire davantage et gagner du temps, les femmes doivent avoir leur mot à dire sur la gestion de l’eau. Au Nicaragua et au Pérou, les projets agricoles qui bénéficient de l’aide de la Banque mondiale ont défini des objectifs pour la participation des femmes au sein des organisations chargées de l’alimentation en eau et de l’assainissement dans les zones rurales. Au Nicaragua, la Banque a recommandé que 30 % de femmes siègent dans les conseils communautaires pour l’eau et l’assainissement (CAPS). Elle a également imposé que les femmes occupent des postes de décision clés, par exemple comme présidentes ou trésorières. En octobre 2013, cette initiative avait bien avancé : 89 % des CAPS avaient atteint l’objectif de 30 % de femmes et, dans 76 % d’entre eux, les femmes étaient décisionnaires. [Projet approuvé en 2008, financé par l’IDA et toujours en cours]
Au Pérou, un plan pilote pour l’égalité hommes-femmes, élaboré et soutenu par la Banque mondiale, a mis en évidence les effets positifs d’une plus grande présence des femmes dans les organisations d’usagers de l’eau. En 2011, les autorités ont ainsi défini des objectifs pour la participation des femmes, et l’autorité nationale de l’eau a pris un arrêté, la Resolucion Jefatural 266-2012-ANA, qui rend obligatoire cette participation dans ces organisations. C’est un important pas en avant, grâce auquel les femmes peuvent faire valoir leur droit à être associées à la prise de décisions. Le vote de ce texte a permis de rejeter l’élection d’un conseil uniquement composé d’hommes à Cajamarca, en 2012. Le processus participatif retenu dans le plan pilote (2007-2009) est à présent étendu dans le cadre du projet sous-sectoriel d’irrigation dans la sierra péruvienne, également financé par la Banque mondiale.
Création d’emplois
Au Ghana, en 2013, un projet de partenariat public-privé financé par l’IDA et destiné à développer les infrastructures d’administration électronique a créé plus de 8 093 emplois dans le secteur des technologies de l’information et des communications et des solutions utilisant ces technologies (TIC/ITES). Quelque 54 % de ces emplois sont occupés par des femmes, dont 29 % à des postes d’encadrement. Au total, 10 441 femmes ont bénéficié directement du projet, grâce auquel elles ont pu suivre une formation ou trouver un emploi. [Ce projet financé par l’IDA a reçu des ressources financières supplémentaires en 2010 et est toujours en cours]
L’IDA
Au Nicaragua, l’ouragan Felix a détruit les moyens de subsistance des communautés qui vivent de la pêche. La Banque mondiale a constaté que les femmes touchées étaient plus nombreuses que les hommes, et qu’elles jouaient un rôle économique essentiel. Elle a donc demandé à ces femmes (notamment aux pikineras, une association de 1 500 femmes qui achètent du homard et le transforment) quels étaient leurs besoins les plus urgents. Un programme de prêts a été mis en place, incluant la fourniture de matériels de pêche et une formation en gestion, commercialisation et maintenance. Les premiers résultats montrent que les pêcheurs qui ont bénéficié de ces prêts et de cette formation ont augmenté leur revenu de plus de 100 %. Un fonds renouvelable a été constitué pour permettre de continuer à prêter de petites sommes et à financer des formations. [Projet approuvé en 2008 et toujours en cours en 2014]
Au Rwanda, les résultats à mi-parcours d’un projet de gestion des terres financé par l’Association internationale de développement (IDA) et visant à améliorer l’accès des agriculteurs et agricultrices à des financements, indiquent que la proportion de femmes qui font appel à des institutions financières formelles est passée de 18 % au lancement du projet à 85 % aujourd’hui. Au total, six institutions financières ont élaboré des produits destinés spécifiquement à ce marché : financement des frais de scolarité, assurances, achat d’intrants, financement de stocks, entre autres. Couplé à des techniques de récupération de l’eau et d’irrigation collinaire, ce programme a permis à 70 % des agricultrices d’adopter de meilleures pratiques culturales, contre seulement 25 % initialement. [Projet approuvé en 2009 et toujours en cours en 2014]
Au Ghana, en 2013, un projet de partenariat public-privé financé par l’IDA et destiné à développer les infrastructures d’administration électronique a créé plus de 8 093 emplois dans le secteur des technologies de l’information et des communications et des solutions utilisant ces technologies (TIC/ITES). Quelque 54 % de ces emplois sont occupés par des femmes, dont 29 % à des postes d’encadrement. Au total, 10 441 femmes ont bénéficié directement du projet, grâce auquel elles ont pu suivre une formation ou trouver un emploi. [Ce projet financé par l’IDA a reçu des ressources financières supplémentaires en 2010 et est toujours en cours]
CONTRIBUTION DU GROUPE DE LA BANQUE MONDIALE
Le Groupe de la Banque mondiale promeut l’égalité entre les sexes par le biais de ses connaissances, de ses financements et de ses partenariats. L’égalité hommes-femmes figure parmi les domaines d’intervention spéciaux de l’IDA, le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres. Aujourd’hui, près de 60 % des projets de la Banque mondiale intègrent cette thématique dans leurs analyses, leurs programmes et leurs cadres de résultats, contre moins de 20 % il y a encore trois ans à peine. En 2013, le volume total des prêts prenant en considération les inégalités hommes-femmes a avoisiné 31 milliards de dollars, dont quelque 16 milliards ont été alloués à des pays bénéficiant d’une aide de l’IDA. Ces opérations et ces fonds ont soutenu directement et indirectement les avancées vers l’égalité hommes-femmes au travail.
PARTENAIRES
Le Groupe de la Banque mondiale a travaillé avec des entreprises privées, notamment avec ECOM Agroindustrial Corporation Ltd. (Suisse), la banque Itaú (Brésil) et la fondation Nike. Dans le secteur public, il a établi des partenariats avec le Projet d’alimentation en eau et d’assainissement en zone rurale au Nicaragua (PRASNICA) et avec l’agence d’exécution de ce projet, le FISE, ainsi qu’avec le ministère chargé de l’autonomie et le fonds national pour l’investissement social productif en Bolivie.
PERSPECTIVES
Par sa capacité à mobiliser et à apporter un appui complémentaire dans tous les secteurs sur de longues périodes, la Banque mondiale est tout particulièrement à même d’appuyer les résultats de la lutte contre les inégalités hommes-femmes. L’amélioration des principaux indicateurs de l’égalité, tels que le taux d’activité des femmes, passe par des investissements dans les actifs productifs, l’infrastructure, le développement du secteur privé, l’agriculture et les services financiers. Tous ces facteurs sont essentiels à l’élargissement des opportunités économiques des femmes.
Le rapport Gender at Work de la Banque mondiale ainsi que le volume croissant de statistiques et d’évaluations d’impact intégrées dans les bases de données ADePT Gender et EnGENDER IMPACT ont servi à définir les orientations suivantes, qui favoriseront les avancées vers l’égalité hommes-femmes au travail :
- Pour préserver la dynamique d’intégration en cours, le Groupe de la Banque mondiale doit fixer des objectifs et renforcer la reddition de comptes de manière à augmenter le nombre de projets dont la conception intègre la lutte contre les inégalités hommes-femmes dans leurs trois phases : élaboration, réalisation et évaluation des résultats.
- Dans le cadre de cet effort, il doit également sensibiliser davantage au risque, bien réel, que les projets qui ne tiennent pas compte des inégalités hommes-femmes provoquent des retours en arrière sur le plan du développement, laissant les femmes dans une situation pire qu’avant. Ce peut être notamment le cas des grands projets d’infrastructure qui entraînent un afflux de main-d’œuvre masculine, avec, à la clé, une recrudescence des violences sexuelles et des cas d’infection par le VIH/sida. Il existe nombre d’autres exemples de ces projets dont la réalisation produit des inégalités ou des effets délétères non anticipés. En particulier, pour que les femmes puissent participer à l’élaboration des projets, il apparaît de plus en plus nécessaire de prendre en considération leurs contraintes en matière d’emploi du temps.
- En se fondant sur les différentes étapes de la vie des femmes, la Banque mondiale doit continuer de recueillir des données sur les aspects fondamentaux qui font la réussite d’un programme afin d’aider les femmes aux moments critiques : lors de la transition de l’école vers le monde du travail et pour passer de l’accès au micro-crédit à l’accès à un prêt pour une PME, en particulier.
- La Banque doit intensifier les efforts qu’elle déploie pour mettre fin aux violences envers les femmes, et ne pas laisser s’essouffler cet élan si elle veut remédier à la différenciation hommes-femmes opérée dans la législation.
BÉNÉFICIAIRES
Dans le Sumatra du Nord, Mme Susanti, une planteuse de café qui a suivi une formation de trois ans au titre du programme IFC-ECOM Agroindustrial Corporation, témoigne : « On m’a non seulement appris les bonnes pratiques agricoles, mais aussi à gérer un budget. » Ses nouvelles compétences financières ont permis à ses enfants de prendre un bon départ dans la vie : « J’ai trois grands enfants, qui vont tous à l’université. Tout ça grâce à la culture du café. »
Toujours dans le Sumatra du Nord, Amran Sinaga, qui dirige le bureau agricole du district de Simalungun, explique : « Grâce à cette initiative, nous avons compris qu’en enseignant aux femmes les bonnes pratiques agricoles, on peut améliorer le rendement des cultures et la qualité des grains. »
[1] Le Rapport Gender at Work complète le Rapport sur le développement dans le monde 2013 consacré à l’emploi.
[2] Mesuré par le coefficient de Gini
[3] Enterprise Survey (enquête auprès des entreprises), Banque mondiale/IFC.
[4] Dans le cadre de son Initiative pour les adolescentes (AGI), la Banque a pour partenaires la fondation Nike et les gouvernements des pays suivants : Afghanistan, Australie, Danemark, Jordanie, Libéria, Népal, Norvège, RDP lao, Rwanda, Royaume-Uni, Sud-Soudan et Suède. L’AGI est dotée de 20 millions de dollars.
[5] Economic Empowerment of Adolescent Girls and Young Women (EPAG).