L’égalité hommes-femmes au travail : une priorité mondiale

14 avril 2014


Image

Ces ouvrières travaillent pour une entreprise de construction immobilière à Addis Abeba, en Ethiopie. Helina (à droite) supervise la construction de trois immeubles. 

© Stephan Gladieu / Banque mondiale

En 2014, lors de la présentation du rapport Gender at Work dans la salle du Conseil de la Banque mondiale, qui domine du dernier étage toute l’institution, les employés étaient présents en nombre. Une telle assistance est le fruit des efforts d’intégration systématique de la lutte contre les inégalités hommes-femmes déployés par la Banque, qui ont pris une ampleur considérable au cours des quatre dernières années. « On observe aujourd’hui un réel intérêt pour les questions d’égalité entre les sexes. Tous les services de la Banque viennent désormais vers nous, je n’ai plus besoin d’aller frapper aux portes », indique un économiste spécialiste de ces questions. L’égalité hommes-femmes au travail est un axe d’action primordial dans le cadre des efforts entrepris par la Banque pour remédier aux inégalités dans leur ensemble. À cette fin, plusieurs initiatives ont été engagées avec succès en 2013. Elles vont d’un appui à la réforme des lois discriminatoires à l’encontre des femmes en Côte d’Ivoire au décaissement, via une banque commerciale, de 470 millions de dollars de prêts destinés à des petites et moyennes entreprises détenues par des femmes au Brésil , en passant par des formations à la micro-irrigation en Bolivie.

La Banque mondiale n’a pas pour objectif de recréer le marché du travail masculin avec les femmes, mais de garantir aux femmes les mêmes libertés que celles dont jouissent les hommes, le choix en matière d’emploi et l’égalité de traitement. Même si l’équité dans l’emploi va largement au-delà de la question de la rémunération, force est de constater que, dans le monde, les femmes qui travaillent ont des revenus inférieurs, en moyenne, de 10 % à 30 % à ceux des hommes.

À l’échelle du globe, bien que le nombre de filles scolarisées et la lutte contre la pauvreté aient sensiblement progressé ces vingt dernières années, le taux d’activité des femmes n’a pas augmenté. En fait, après avoir stagné à 57 % entre 1990 et 2005, il est même tombé à 55 % aujourd’hui. La région Amérique latine/Caraïbes constitue une exception notable : le nombre de femmes qui travaillent y a augmenté de 35 % depuis 1990, et c’est parmi les bas salaires que cette hausse est la plus marquée.

On constate des écarts entre les sexes sur tous les continents et dans tous les secteurs de l’économie. Dans l’agriculture, en général, les femmes affichent une productivité inférieure à celle des hommes, elles exploitent des parcelles plus petites et pratiquent des cultures moins rentables. Les salariées sont davantage susceptibles d’occuper un emploi temporaire ou à temps partiel, ont moins de chances de promotion que les hommes et sont surreprésentées dans les métiers et secteurs les plus facilement accessibles. Or l’élimination de ces écarts pourrait générer des effets positifs considérables et indispensables à la réalisation du double objectif fixé par le Groupe de la Banque mondiale : mettre fin à l’extrême pauvreté et favoriser une prospérité partagée. D’après les estimations, la pauvreté extrême en Amérique latine et dans les Caraïbes aurait été de 30 % plus élevée en l’absence d’une hausse de l’emploi des femmes dans cette région[2]. Il ressort d’une étude que, si le taux d’emploi des femmes rejoignait celui des hommes, le PIB pourrait s’accroître de 34 % en Égypte, de 12 % dans les Émirats arabes unis, de 10 % en Afrique du Sud et de 9% au Japon. Selon une autre étude, la réduction de l’écart hommes-femmes dans l’emploi pourrait se traduire dans les pays émergents par un accroissement du revenu par habitant pouvant atteindre jusqu’à 14 % en 2020.

Ces écarts entre les sexes s’expliquent par plusieurs facteurs : discriminations juridiques, préjugés à l’œuvre aussi bien dans les institutions que dans les entreprises privées, normes sociales profondément enracinées. Il est d’autant plus difficile d’y remédier que les emplois formels sont peu nombreux dans les pays en développement et que les femmes qui travaillent sont davantage susceptibles de trouver un emploi dans l’économie informelle, laquelle forme un secteur vaste et sur lequel il est bien plus difficile d’agir.

SOLUTIONS

Pour s’attaquer aux inégalités hommes-femmes au travail, le Groupe de la Banque mondiale met à contribution tous ses services, dans des domaines qui vont de la santé génésique au développement du secteur financier et du secteur privé.

Au cours de l’année écoulée, la Banque s’est appuyée sur son réseau mondial et sur son pouvoir de mobilisation pour agir au niveau national, régional et local. Elle a présenté aux secteurs public et privé, ainsi qu’aux organisations de la société civile et communautaires, des données empiriques montrant les effets bénéfiques qu’exercent sur le PIB national et sur les résultats financiers des entreprises les politiques dont la conception intègre la lutte contre les inégalités hommes-femmes.

Les projets et les activités de conseil de la Banque mondiale sont guidés par les efforts qu’elle déploie en continu pour recueillir et standardiser les données émanant de ses propres services et de ses partenaires, dans le monde entier. Ces informations sont largement et facilement accessibles via son portail sur les inégalités hommes-femmes Gender Data Portal (a).

Paru en 2014, le rapport Gender at Work présente les obstacles multiples, et qui se superposent, auxquels les femmes sont confrontées tout au long de leur vie, et met en avant les domaines d’action prioritaires. En outre, deux bases de données ont été constituées : enGENDER IMPACT (a), qui répertorie les principales conclusions des évaluations d’impact sur la base d’informations provenant de la Banque et de projets partenaires, et ADePT Gender (a), qui renferme un nombre croissant de données sur les inégalités hommes-femmes et qui produit des analyses rapides et standardisées, notamment des statistiques sur la population active dans différents pays. Même si aucun pays n’est encore parvenu à l’égalité, l’expérience de ceux qui ont progressé vers la parité hommes-femmes peut donner des orientations pour l’élaboration de la politique publique

 


RÉSULTATS

Cette fiche de résultats se focalise plus spécifiquement sur les initiatives qui ont permis d’aider directement les femmes dans le monde du travail.

> Pour des informations supplémentaires sur les résultats et les avancées obtenus par la Banque mondiale dans le domaine de la lutte contre les discriminations juridiques et les violences qui nuisent à la capacité des femmes de mener une vie fructueuse et productive, voir les fiches Les femmes et la loi : l’égalité en ligne de mire et L’intégration systématique de la lutte contre les violences faites aux femmes

L’attention que l’ensemble des services du Groupe de la Banque mondiale portent aux inégalités entre les sexes est cruciale si l’on veut agir sur toutes les dimensions de ces inégalités. Voici quelques-uns des résultats obtenus en 2013 :

Accès aux financements

Au Nicaragua, l’ouragan Felix a détruit les moyens de subsistance des communautés qui vivent de la pêche. La Banque mondiale a constaté que les femmes touchées étaient plus nombreuses que les hommes, et qu’elles jouaient un rôle économique essentiel. Elle leur a donc demandé quels étaient leurs besoins les plus urgents. Un programme de prêts a été mis en place, incluant la fourniture de matériels de pêche et une formation en gestion, commercialisation et maintenance. Les premiers résultats montrent que les pêcheurs qui ont bénéficié de ces prêts et de cette formation ont augmenté leur revenu de plus de 100 %. Un fonds renouvelable a été constitué pour permettre de continuer à prêter de petites sommes et à financer des formations. [Projet approuvé en 2008 et toujours en cours en 2014]

Au Rwanda, les résultats à mi-parcours d’un projet de gestion des terres financé par l’Association internationale de développement (IDA) et visant à améliorer l’accès des agriculteurs et agricultrices à des financements, indiquent que la proportion de femmes qui font appel à des institutions financières formelles est passée de 18 % au lancement du projet à 85 % aujourd’hui. Au total, six institutions financières ont élaboré des produits destinés spécifiquement à ce marché : financement des frais de scolarité, assurances, financement pour l’achat d’intrants, financement de stocks, entre autres. Couplé à des techniques de récupération de l’eau et d’irrigation collinaire, ce programme a permis à 70 % des agricultrices d’adopter de meilleures pratiques culturales, contre seulement 25 % initialement. [Projet approuvé en 2009 et toujours en cours en 2014]

Dans la région Amérique latine/Caraïbes, les femmes détiennent 40 % des entreprises enregistrées [3], mais elles n’ont en général pas accès aux mécanismes de crédit et de financement formels. En juin 2013, la Société financière internationale (IFC) s’est associée avec la banque brésilienne Itaú pour l’aider à mettre en œuvre son programme pour l’égalité entre les sexes. Avec une dotation de 470 millions de dollars servant à accorder des prêts à des PME dirigées par des femmes, c’est le premier programme de cette nature dans la région, et la plus importante des initiatives de financement de ce type dans le monde. L’IFC apporte des services financiers et des conseils afin d’assurer le succès de cette opération.

En janvier 2014, l’IFC a constitué un partenariat semblable avec la Banque de Palestine. Elle aidera à développer de nouveaux produits et services financiers répondant aux besoins des petites entreprises, et tout particulièrement à ceux des femmes chefs d’entreprise. La Banque de Palestine compte 300 000 clients et détient 25 % de l’ensemble du marché bancaire palestinien.

En novembre 2013, l’IFC a émis le tout premier titre obligataire destiné à soutenir les investissements dans des entreprises détenues par des femmes dans les pays émergents. Cette émission obligataire, « Banking on Women », a permis de lever près de 165 millions de dollars sur le marché de détail du Japon.

Enseignement et formation professionnels

Les services de conseil de l’IFC se sont appuyés sur une cartographie des inégalités hommes-femmes pour remodeler les programmes de formation agricole organisés en Indonésie et au Viet Nam par ECOM Agroindustrial Corporation Ltd., le deuxième plus gros négociant de café dans le monde. L’analyse de l’IFC a révélé que les programmes antérieurs avaient échoué parce qu’ils s’adressaient aux hommes alors que ce sont les femmes qui effectuent 70 à 80 % du travail dans ce secteur. En 2009, un nouveau programme a été introduit, avec une équipe de formatrices et des horaires de formation adaptées aux obligations des femmes au sein du ménage. La proportion de femmes formées dans le Sumatra du Nord et au Viet Nam est ainsi passée de, respectivement, 4 % et 12 % en 2009 à 27 % et 25 % en 2013. Au total, dans ces deux pays, 3 900 femmes ont reçu une formation. En Indonésie, la productivité a augmenté au sein des groupes composés d’hommes et de femmes qui ont suivi ce type de formation ; au Viet Nam, les femmes pratiquent aujourd’hui des cultures à plus haut rendement et de meilleure qualité, qui sont vendues à un prix supérieur, pour un investissement moindre.

L’Initiative de la Banque mondiale pour les adolescentes (AGI) [4] facilite la transition des jeunes femmes de l’école au monde du travail. Au Libéria [5], ce programme a permis de former durant six mois plus de 2 400 jeunes femmes, dont 70 % ont appris la gestion d’entreprise et 30 % ont acquis des compétences professionnelles. Pendant les six mois qui ont suivi, les participantes ont aussi bénéficié d’une aide à la recherche d’emploi. L’évaluation d’impact montre que l’emploi a progressé de 47 % et le revenu hebdomadaire moyen de 80 %. La majeure partie de ces résultats concernent la formation à la gestion d’entreprise. De plus, au total, les participantes ont pu mettre de côté 2 500 dollars libériens (environ 35 dollars) de plus que le groupe de référence. [Projet approuvé en 2008 et toujours en cours en 2014. Pour en savoir plus : Can skills training programs increase employment for young women? The case of Liberia]

En République démocratique populaire (RDP) lao, les premiers résultats de l’AGI montrent que 59 % des participants (dont plus de la moitié de femmes) ont créé ou développé une petite société dans les 12 mois qui ont suivi l’achèvement de leur formation à la gestion d’entreprise. De surcroît, respectivement 47 % et 44 % des diplômés qui ont eu recours au bureau d’orientation professionnelle, récemment créé à l’université nationale et au sein d’un institut technologique supérieur, ont trouvé un emploi dans les 12 mois. [Projet approuvé en 2008 et clôturé en 2013]

Développement de l’infrastructure locale

En Bolivie, les services de conseil et d’assistance de la Banque mondiale ont fixé au deuxième Programme d’investissement rural participatif l’objectif suivant : au moins 30 % de femmes devaient bénéficier des services proposés. Les spécialistes des questions d’égalité des sexes ont encouragé la présence des femmes, lesquelles ont commencé à déterminer les initiatives qu’elles jugeaient les plus importantes pour elles-mêmes. Le taux de participation des femmes a atteint 70 % et il était particulièrement élevé dans les activités non traditionnellement exercées par des femmes. Ainsi, il a été frappant de constater que 51 % des participants aux formations techniques portant sur la gestion et la maintenance des infrastructures de micro-irrigation étaient des femmes. Celles-ci ont compris que ce nouveau mode d’irrigation allait nettement réduire le temps passé à entretenir les canaux naturels. [Projet approuvé en 2007, financé par l’IDA et clôturé en 2013]

Alimentation en eau et gestion de la ressource hydrique

Dans l’agriculture, pour produire davantage et gagner du temps, les femmes doivent avoir leur mot à dire sur la gestion de l’eau. Au Nicaragua et au Pérou, les projets agricoles qui bénéficient de l’aide de la Banque mondiale ont défini des objectifs pour la participation des femmes au sein des organisations chargées de l’alimentation en eau et de l’assainissement dans les zones rurales. Au Nicaragua, la Banque a recommandé que 30 % de femmes siègent dans les conseils communautaires pour l’eau et l’assainissement (CAPS). Elle a également imposé que les femmes occupent des postes de décision clés, par exemple comme présidentes ou trésorières. En octobre 2013, cette initiative avait bien avancé : 89 % des CAPS avaient atteint l’objectif de 30 % de femmes et, dans 76 % d’entre eux, les femmes étaient décisionnaires. [Projet approuvé en 2008, financé par l’IDA et toujours en cours]

Au Pérou, un plan pilote pour l’égalité hommes-femmes, élaboré et soutenu par la Banque mondiale, a mis en évidence les effets positifs d’une plus grande présence des femmes dans les organisations d’usagers de l’eau. En 2011, les autorités ont ainsi défini des objectifs pour la participation des femmes, et l’autorité nationale de l’eau a pris un arrêté, la Resolucion Jefatural 266-2012-ANA, qui rend obligatoire cette participation dans ces organisations. C’est un important pas en avant, grâce auquel les femmes peuvent faire valoir leur droit à être associées à la prise de décisions. Le vote de ce texte a permis de rejeter l’élection d’un conseil uniquement composé d’hommes à Cajamarca, en 2012. Le processus participatif retenu dans le plan pilote (2007-2009) est à présent étendu dans le cadre du projet sous-sectoriel d’irrigation dans la sierra péruvienne, également financé par la Banque mondiale. 

Création d’emplois

Au Ghana, en 2013, un projet de partenariat public-privé financé par l’IDA et destiné à développer les infrastructures d’administration électronique a créé plus de 8 093 emplois dans le secteur des technologies de l’information et des communications et des solutions utilisant ces technologies (TIC/ITES). Quelque 54 % de ces emplois sont occupés par des femmes, dont 29 % à des postes d’encadrement. Au total, 10 441 femmes ont bénéficié directement du projet, grâce auquel elles ont pu suivre une formation ou trouver un emploi. [Ce projet financé par l’IDA a reçu des ressources financières supplémentaires en 2010 et est toujours en cours]

L’IDA

Au Nicaragua, l’ouragan Felix a détruit les moyens de subsistance des communautés qui vivent de la pêche. La Banque mondiale a constaté que les femmes touchées étaient plus nombreuses que les hommes, et qu’elles jouaient un rôle économique essentiel. Elle a donc demandé à ces femmes (notamment aux pikineras, une association de 1 500 femmes qui achètent du homard et le transforment) quels étaient leurs besoins les plus urgents. Un programme de prêts a été mis en place, incluant la fourniture de matériels de pêche et une formation en gestion, commercialisation et maintenance. Les premiers résultats montrent que les pêcheurs qui ont bénéficié de ces prêts et de cette formation ont augmenté leur revenu de plus de 100 %. Un fonds renouvelable a été constitué pour permettre de continuer à prêter de petites sommes et à financer des formations. [Projet approuvé en 2008 et toujours en cours en 2014]

Au Rwanda, les résultats à mi-parcours d’un projet de gestion des terres financé par l’Association internationale de développement (IDA) et visant à améliorer l’accès des agriculteurs et agricultrices à des financements, indiquent que la proportion de femmes qui font appel à des institutions financières formelles est passée de 18 % au lancement du projet à 85 % aujourd’hui. Au total, six institutions financières ont élaboré des produits destinés spécifiquement à ce marché : financement des frais de scolarité, assurances, achat d’intrants, financement de stocks, entre autres. Couplé à des techniques de récupération de l’eau et d’irrigation collinaire, ce programme a permis à 70 % des agricultrices d’adopter de meilleures pratiques culturales, contre seulement 25 % initialement. [Projet approuvé en 2009 et toujours en cours en 2014]

Au Ghana, en 2013, un projet de partenariat public-privé financé par l’IDA et destiné à développer les infrastructures d’administration électronique a créé plus de 8 093 emplois dans le secteur des technologies de l’information et des communications et des solutions utilisant ces technologies (TIC/ITES). Quelque 54 % de ces emplois sont occupés par des femmes, dont 29 % à des postes d’encadrement. Au total, 10 441 femmes ont bénéficié directement du projet, grâce auquel elles ont pu suivre une formation ou trouver un emploi. [Ce projet financé par l’IDA a reçu des ressources financières supplémentaires en 2010 et est toujours en cours]

CONTRIBUTION DU GROUPE DE LA BANQUE MONDIALE

Le Groupe de la Banque mondiale promeut l’égalité entre les sexes par le biais de ses connaissances, de ses financements et de ses partenariats. L’égalité hommes-femmes figure parmi les domaines d’intervention spéciaux de l’IDA, le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres. Aujourd’hui, près de 60 % des projets de la Banque mondiale intègrent cette thématique dans leurs analyses, leurs programmes et leurs cadres de résultats, contre moins de 20 % il y a encore trois ans à peine. En 2013, le volume total des prêts prenant en considération les inégalités hommes-femmes a avoisiné 31 milliards de dollars, dont quelque 16 milliards ont été alloués à des pays bénéficiant d’une aide de l’IDA. Ces opérations et ces fonds ont soutenu directement et indirectement les avancées vers l’égalité hommes-femmes au travail.

PARTENAIRES

Le Groupe de la Banque mondiale a travaillé avec des entreprises privées, notamment avec ECOM Agroindustrial Corporation Ltd. (Suisse), la banque Itaú (Brésil) et la fondation Nike. Dans le secteur public, il a établi des partenariats avec le Projet d’alimentation en eau et d’assainissement en zone rurale au Nicaragua (PRASNICA) et avec l’agence d’exécution de ce projet, le FISE, ainsi qu’avec le ministère chargé de l’autonomie et le fonds national pour l’investissement social productif en Bolivie.

PERSPECTIVES

Par sa capacité à mobiliser et à apporter un appui complémentaire dans tous les secteurs sur de longues périodes, la Banque mondiale est tout particulièrement à même d’appuyer les résultats de la lutte contre les inégalités hommes-femmes. L’amélioration des principaux indicateurs de l’égalité, tels que le taux d’activité des femmes, passe par des investissements dans les actifs productifs, l’infrastructure, le développement du secteur privé, l’agriculture et les services financiers. Tous ces facteurs sont essentiels à l’élargissement des opportunités économiques des femmes.

Le rapport Gender at Work de la Banque mondiale ainsi que le volume croissant de statistiques et d’évaluations d’impact intégrées dans les bases de données ADePT Gender et EnGENDER IMPACT ont servi à définir les orientations suivantes, qui favoriseront les avancées vers l’égalité hommes-femmes au travail :

  • Pour préserver la dynamique d’intégration en cours, le Groupe de la Banque mondiale doit fixer des objectifs et renforcer la reddition de comptes de manière à augmenter le nombre de projets dont la conception intègre la lutte contre les inégalités hommes-femmes dans leurs trois phases : élaboration, réalisation et évaluation des résultats.
  • Dans le cadre de cet effort, il doit également sensibiliser davantage au risque, bien réel, que les projets qui ne tiennent pas compte des inégalités hommes-femmes provoquent des retours en arrière sur le plan du développement, laissant les femmes dans une situation pire qu’avant. Ce peut être notamment le cas des grands projets d’infrastructure qui entraînent un afflux de main-d’œuvre masculine, avec, à la clé, une recrudescence des violences sexuelles et des cas d’infection par le VIH/sida. Il existe nombre d’autres exemples de ces projets dont la réalisation produit des inégalités ou des effets délétères non anticipés. En particulier, pour que les femmes puissent participer à l’élaboration des projets, il apparaît de plus en plus nécessaire de prendre en considération leurs contraintes en matière d’emploi du temps.
  • En se fondant sur les différentes étapes de la vie des femmes, la Banque mondiale doit continuer de recueillir des données sur les aspects fondamentaux qui font la réussite d’un programme afin d’aider les femmes aux moments critiques : lors de la transition de l’école vers le monde du travail et pour passer de l’accès au micro-crédit à l’accès à un prêt pour une PME, en particulier.
  • La Banque doit intensifier les efforts qu’elle déploie pour mettre fin aux violences envers les femmes, et ne pas laisser s’essouffler cet élan si elle veut remédier à la différenciation hommes-femmes opérée dans la législation.

BÉNÉFICIAIRES

Dans le Sumatra du Nord, Mme Susanti, une planteuse de café qui a suivi une formation de trois ans au titre du programme IFC-ECOM Agroindustrial Corporation, témoigne : « On m’a non seulement appris les bonnes pratiques agricoles, mais aussi à gérer un budget. » Ses nouvelles compétences financières ont permis à ses enfants de prendre un bon départ dans la vie : « J’ai trois grands enfants, qui vont tous à l’université. Tout ça grâce à la culture du café. »

Toujours dans le Sumatra du Nord, Amran Sinaga, qui dirige le bureau agricole du district de Simalungun, explique : « Grâce à cette initiative, nous avons compris qu’en enseignant aux femmes les bonnes pratiques agricoles, on peut améliorer le rendement des cultures et la qualité des grains. »

[1] Le Rapport Gender at Work complète le Rapport sur le développement dans le monde 2013 consacré à l’emploi.

[2] Mesuré par le coefficient de Gini

[3] Enterprise Survey (enquête auprès des entreprises), Banque mondiale/IFC.

[4] Dans le cadre de son Initiative pour les adolescentes (AGI), la Banque a pour partenaires la fondation Nike et les gouvernements des pays suivants : Afghanistan, Australie, Danemark, Jordanie, Libéria, Népal, Norvège, RDP lao, Rwanda, Royaume-Uni, Sud-Soudan et Suède. L’AGI est dotée de 20 millions de dollars.

[5] Economic Empowerment of Adolescent Girls and Young Women (EPAG).

 

 

 

 

 

 





Bienvenue