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Le ralentissement de la croissance à Madagascar souligne la nécessité d’améliorer l’efficacité de la gestion des finances publiques

Dernier numéro: 
  • Avril 2016


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© Vltasary/flickr

LES POINTS MARQUANTS
  • La dernière note de situation économique publiée par le bureau de la Banque mondiale à Madagascar montre que l’économie du pays n’a pas rebondi comme prévu en 2015.
  • La qualité de l’administration fiscale sera déterminante pour la mobilisation des recettes fiscales, le pays étant, selon le rapport, doté d’une politique fiscale conforme aux bonnes pratiques internationales.
  • Le rapport recommande de renforcer la crédibilité budgétaire.

WASHINGTON, le 19 avril 2016 - L'économie de Madagascar n'a pas rebondi comme prévu en 2015, affichant une croissance estimée à 3% et en-dessous des projections initiales, selon la nouvelle note de situation économique pour le pays.

Cette note mentionne des conditions intérieures et extérieures défavorables pour la croissance. Les principaux moteurs de la croissance ont ralenti, dit le rapport, ce qui s’ajoute aux pertes dans le tourisme, la production de riz, et la relance attendue des exportations qui ne s’est pas encore matérialisée.

 « Le pays est confronté à une concurrence internationale de plus en plus rude », souligne Keiko Kubota, Lead Economist du bureau de la Banque mondiale à Madagascar. « Un fort rebondissement de la croissance en 2016 pourrait être envisagé si les problèmes structurels liés à la gouvernance et au climat des affaires sont adéquatement abordés ».

Cette note de situation économique sur Madagascar analyse la loi de Finances initiale pour 2016. Celle-ci contient les dispositions fiscales additionnelles que l’État compte mettre en œuvre pour améliorer les recettes fiscales pour 2016. En général, la politique fiscale malgache est solide, affirme le rapport, et le résultat insatisfaisant dans la collecte des recettes fiscales provient surtout de la faiblesse de l’administration fiscale. Ainsi, le rapport recommande le renforcement de l’administration fiscale, à travers la réduction des exonérations, exemptions et régimes spéciaux, ainsi que la lutte contre la corruption comme élément central dans l’augmentation des recettes fiscales.

La note constate qu’une part croissante du budget est allouée aux programmes d’investissements publics et que ces derniers sont conformes avec les priorités gouvernementales, dont une augmentation des investissements dans les infrastructures et dans les secteurs sociaux. Pour que le budget serve effectivement d’outil de prévision, le rapport recommande l’amélioration de la crédibilité du budget, en réduisant les écarts entre le budget voté et les dépenses exécutées. De manière plus générale, les améliorations devraient concerner tous les aspects de la gestion financière de l’État, selon le rapport.

Pareillement à ce qui a été observé dans bon nombre de pays en Afrique subsaharienne, le rapport note que Madagascar n’a pas échappé à la dépréciation de la monnaie nationale par rapport au dollar américain. Au niveau local, la population a fait face à une accélération de l’inflation dès le premier trimestre de 2015, et celle-ci est restée en dessus de 7% jusqu’à la fin de l’année.

Compte tenu de l’évolution macroéconomique, une loi de Finances rectificative a été adoptée en novembre 2015 pour ajuster les prévisions budgétaires. À cause du retard dans l’adoption de cette loi, certaines mesures destinées à améliorer les recettes fiscales n’ont pas encore été mises en œuvre. De plus, l’engagement de dépenses non prioritaires a été suspendu pendant une longue période. Cependant, l’objectif révisé de recettes fiscales a été atteint bien que les recettes de TVA sur les produits pétroliers aient été réduites, en ligne avec la baisse de leur prix d’importation, selon le rapport. Cette baisse des prix a permis de diminuer les dépenses publiques consacrées aux subventions des prix à la pompe et d’alléger le déficit commercial. Elle a aussi facilité le passage au mécanisme d’ajustement automatique des prix à la pompe aux paramètres internationaux, effectif au premier semestre de 2016.  



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