Malgré une baisse des taux de pauvreté monétaire et multidimensionnelle depuis 2000, Haïti demeure un des pays les plus pauvres et les plus inégalitaires d’Amérique latine. Deux ans après le tremblement de terre, la pauvreté était toujours élevée, et ce particulièrement dans les zones rurales. Ce rapport établit qu’en 2012, plus d’un Haïtien sur deux se trouvait en situation de pauvreté avec moins de 2,41 $ par jour, et une personne sur quatre vivait en dessous du seuil national de pauvreté extrême fixé à 1,23 $ par jour.
Si les avancées sont indéniables, de nombreux défis demeurent. L’extrême pauvreté a baissé de 31 à 24 % entre 2000 et 2012, et des progrès ont été accomplis en termes d’accès à l’éducation et à l’assainissement, bien qu’en général l’accès aux services de base reste limité et caractérisé par d’importantes inégalités. On note que la situation de pauvreté dans les zones urbaines est relativement meilleure du fait des opportunités d’emploi non agricoles, des transferts privés, un meilleur accès aux biens et services essentiels, ainsi qu’en raison de la diminution des inégalités, contrairement aux zones rurales.
Pour maintenir les progrès en matière de réduction de la pauvreté extrême et modérée, une croissance plus forte et plus généralisée est nécessaire. Cette dernière doit être accompagnée aussi par un effort concerté pour renforcer les capacités des populations pauvres et vulnérables à accumuler des actifs, générer des revenus et mieux protéger leurs moyens de subsistance des chocs. Enfin, le rapport met en évidence le besoin d’accorder une attention particulière aux groupes vulnérables tels que les femmes et les enfants ainsi qu’aux zones rurales, où plus de la moitié de la population réside, où l’extrême pauvreté perdure et où l’inégalité des revenus s’est amplifiée.