CONTEXTE
Depuis le 1er août 2018, la République démocratique du Congo (RDC) lutte contre une grave épidémie d’Ebola — la dixième du genre à laquelle le pays est confronté depuis 1976. La Banque mondiale joue un rôle de premier plan dans le soutien aux efforts déployés pour soutenir le combat de la RDC contre Ebola en fournissant des ressources à l’appui des interventions de première ligne, du renforcement du système de santé et de mesures de préparation visant à réduire le risque de propagation.
Ebola s’est propagé dans des communautés déjà confrontées à de graves problèmes tels que l’extrême pauvreté et l’insécurité. En plus de l’aide et du financement mobilisés pour lutter contre la crise d’Ebola en cours, l’action à long terme de la Banque mondiale en RDC consiste en priorité à investir dans la population, à soutenir les communautés, à renforcer les services et les systèmes — mesures essentielles à la résolution de la crise — et à s’attaquer aux causes profondes de la pauvreté et des inégalités qui ont contribué à alimenter cette épidémie meurtrière.
INTERVENTION DE LA BANQUE MONDIALE
Le 24 juillet 2019, le Groupe de la Banque mondiale a annoncé qu’il mobilisait jusqu’à 300 millions de dollars pour accroître son soutien à l’intervention mondiale contre l’épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo. Cette annonce fait suite à la déclaration de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) selon laquelle la flambée actuelle de maladie à virus Ebola constitue une urgence de santé publique de portée internationale.
· L’enveloppe de 300 millions de dollars sera financée en grande partie par l’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale et son Mécanisme de réponse aux crises, conçu pour aider les pays à affronter des crises sévères et à se repositionner sur leur trajectoire de développement durable. Au moins 70 pourcents de ce montant seront sous forme de dons et le restant sous forme de crédits.
· Le montage de financement couvrira les zones sanitaires de RDC touchées par Ebola et permettra aux pouvoirs publics, à l’OMS, à l’UNICEF, au PAM, à l’OIM et à d’autres intervenants de renforcer les interventions sanitaires de première ligne, de mettre en œuvre des programmes de rémunération en espèces du travail pour soutenir l’économie locale, de renforcer la capacité de résilience des populations touchées et de juguler la propagation de ce virus mortel.
· Le montant de l’aide représente environ la moitié des besoins de financement prévus dans le Quatrième plan de riposte stratégique (SRP4), qui devrait être finalisé à la fin du mois de Juillet par le gouvernement et le consortium international de partenaires participant à la lutte contre Ebola.
Avant l’annonce de cette aide, 100 millions de dollars supplémentaires avaient été décaissés par l’Association internationale de développement de la Banque mondiale et le guichet de liquidités du Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie (PEF), dispositif de financement innovant créé spécialement pour combattre les pandémies. Les 100 millions de dollars se répartissent de la façon suivante :
o IDA : 80 millions de dollars ont été décaissés par les mécanismes d’urgence de l’IDA.
o PEF : 20 millions ont été décaissés par le guichet de liquidités du PEF (en plus des 11,4 millions de dollars décaissés par le PEF pour l’épidémie d’Ebola de mai 2018).
RÉSULTATS DE L’AIDE DE LA BANQUE MONDIALE
Intervention d’urgence contre l’épidémie
· La Banque mondiale apporte son aide aux dispensaires de toutes les zones touchées en leur fournissant gratuitement des soins de santé et des médicaments essentiels. Cette démarche a permis d’éliminer les obstacles financiers auxquels se heurtaient les patients ayant besoin de soins et donc de tripler, voire quadrupler ou quintupler, le nombre de patients cherchant à se faire soigner — ce qui facilite la détection d’Ebola.
· Dix centres de traitement Ebola ont été mis en place à Beni, Bunia, Butembo, Goma, Katwa, Kayina, Komanda, Mandima, Mangina et Tchomia.
· Soixante pour cent du personnel sanitaire travaillant en première ligne dans les zones touchées par l’épidémie, soit 1 800 agents de santé, reçoivent des primes de risque.
· 5 276 installations ont été mises en place pour faciliter le lavage des mains afin de promouvoir l’hygiène et d’endiguer la propagation de la maladie.
· Sept laboratoires mobiles et 67 équipes de suivi des cas de contamination exécutent des activités de recherche des contacts et de surveillance épidémiologique.
· Vingt et une équipes de décontamination veillent à la propreté et à l’élimination en toute sécurité des objets infectés.
· Soixante-quinze équipes d’aide psychosociale ont distribué aux familles de patients 3 000 kits sur les aspects psychologiques et sociaux de la maladie.
· Des campagnes de collaboration avec les populations locales ont contribué à mieux faire comprendre comment limiter la transmission d’Ebola, accroître le soutien de la collectivité et faire en sorte que les nouveaux cas soient immédiatement signalés et traités.
· Plus de 80 000 personnes ont été vaccinées dans le cadre d’une intervention innovante et coordonnée, soutenue par de nombreux partenaires, notamment GAVI.
Renforcement du système de santé de la RDC
· L’intervention en cours contre Ebola s’appuie sur les travaux que la Banque mondiale et ses partenaires mènent depuis plusieurs années pour renforcer le système sanitaire de la RDC, qui peut ainsi jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre cette maladie.
· Les experts techniques la Banque mondiale ont contribué à l’élaboration des Plans de riposte stratégique contre Ebola mis au point conjointement par les pouvoirs publics et les partenaires internationaux pour lutter contre l’épidémie.
· Un Centre d’excellence Ebola (CEE) est mis en place : il sera le fondement d’un organisme national de santé publique au profit de la RDC et pourrait aussi jouer un rôle à l’échelle régionale lors de poussées d’Ebola.
Préparation à la pandémie dans les pays voisins
La Banque mondiale a élaboré un plan de préparation incluant des mécanismes de financement d’urgence visant à distribuer rapidement des ressources dans le cas où l’épidémie se propagerait au-delà de la frontière dans l’un des neuf pays voisins.