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Fiches de résultats10 février 2025

Les énergies renouvelables stimulent le développement durable en République centrafricaine et en Gambie

The World Bank

Programme Genre du projet GERMP (stagiaires et superviseuses de la NAWEC). Crédit photo : State of Mic Multimedia, Gambie.

Zoom sur les résultats

  • La Banque mondiale a soutenu la construction de deux parcs solaires d'une capacité totale de 48 mégawatts-crête (MWc) : 25 MWc avec un système de stockage d'énergie par batterie (BESS) de 30 mégawattheures (MWh) en République centrafricaine (RCA) et 23 MWc avec un BESS de 8 MWh en Gambie. 
  • À elles deux, ces centrales fournissent de l'électricité, ou en améliorent la qualité pour 500 000 personnes.
  • L'électricité produite par le parc solaire a réduit de 90 % la dépendance de la RCA au diesel. 
  • Sur leurs 20 ans de durée de vie, ces centrales solaires devraient réduire les émissions d'un million de tonnes de CO2 (tCO2), soit l'équivalent des émissions de plus de 200 000 voitures de tourisme parcourant quelque 18 500 km par an.
  • Grâce à ces projets, la capacité de production nationale a progressé de 40 % en RCA et de 20 % en Gambie, contribuant de manière significative à la sécurité énergétique des deux pays.

Le projet d'urgence pour l’accès à l'électricité (PURACEL) en République centrafricaine (RCA) et le projet de restauration et de modernisation de l'électricité (GERMP) en Gambie ont permis d'augmenter la capacité d'approvisionnement en électricité dans ces pays de respectivement 40 % et 20 %, ce qui représente une avancée significative dans le renforcement du secteur de l'énergie en Afrique de l'Ouest et du Centre. Avec un investissement cumulé de 149 millions de dollars, ces projets bénéficient à plus de 80 000 foyers (environ 500 000 personnes) et améliorent les services d'électricité pour les petites et moyennes entreprises depuis leur mise en service (respectivement en 2023 et 2024).

Défi

Le manque de capacités institutionnelles et l'insuffisance des investissements sont les plus grands obstacles au développement du secteur de l'énergie en RCA et en Gambie. En raison du coût élevé de la production d'électricité, conjugué au manque d'efficience des compagnies d'électricité, le secteur n’a pas d'assise financière solide et n'est pas en mesure de soutenir le développement. En RCA, l'infrastructure électrique n'a pas réussi à suivre le rythme d'une demande grandissante et s'est délabrée faute d'investissements, alors que le pays était en proie à un contexte d'instabilité politique et d'insécurité entre les années 1990 et 2016. Les tarifs de l'électricité sont restés inchangés pendant plus de trente ans, malgré l'augmentation des coûts de production. Conjuguée à des pertes techniques et commerciales élevées, cette situation a conduit à d’importants problèmes sur le plan de la sécurité de l'approvisionnement et à de faibles niveaux d’accès à l'électricité. La Gambie s’appuie depuis longtemps sur des sources thermiques pour produire de l’électricité, à travers ses propres centrales et des « powerships », des navires transformés en centrales électriques flottantes qui peuvent être loués temporairement pour fournir une alimentation électrique d'urgence. Cette dépendance conduit à des déficits prolongés de la fourniture d'énergie et à une détérioration considérable des bilans des entreprises d'électricité. Par conséquent, les tarifs appliqués aux utilisateurs finaux pèsent lourdement sur l'activité économique, l'emploi et la situation budgétaire du fait des nombreuses opérations de sauvetage opérées par les pouvoirs publics.

Démarche

Le programme de la Banque mondiale dans le secteur de l'énergie porte en priorité sur la transition vers des sources propres, l'amélioration de l'accès à un coût abordable et l'efficacité énergétique, en particulier dans des pays aux ressources limitées comme la RCA et la Gambie. La mise au point de solutions énergétiques abordables et résilientes au changement climatique est un impératif. La stratégie de la Banque mondiale dans ces pays repose notamment sur une planification détaillée du secteur de l'électricité, qui constitue un outil essentiel pour la transformation du secteur. En outre, l'approche programmatique de la Banque mondiale vise à accélérer les réformes en encourageant la participation du secteur privé afin de trouver des solutions énergétiques durables.

Pour revitaliser le secteur de l'énergie en République centrafricaine et en Gambie, la Banque mondiale mise sur la construction de nouvelles infrastructures essentielles tout au long de la chaîne d'approvisionnement énergétique : création de parcs solaires, amélioration des infrastructures de transport et de distribution et fourniture d'un soutien technique. Ces activités se sont en outre attachées à promouvoir l’insertion des femmes à des postes techniques, ce qui a permis d'obtenir de meilleurs résultats et de créer davantage d'emplois.

En République centrafricaine, la Banque mondiale met en œuvre le projet de modernisation des services d'eau et d'électricité (PASEEL) depuis 2018, et le projet d'urgence pour l’accès à l'électricité (PURACEL) depuis 2019. Ces projets soutiennent la construction de mini-réseaux solaires photovoltaïques (PV), associés à des systèmes de stockage d'énergie par batterie (BESS), de systèmes de distribution pour deux grandes villes provinciales, Bambari et Berberati, ainsi que d'une centrale solaire PV de 25 MWc avec stockage par batterie dans la capitale, Bangui. Ils appuient également des réformes sectorielles majeures, comme l'installation de compteurs à prépaiement pour toutes les structures publiques non essentielles et la modernisation des systèmes commerciaux de l'entreprise nationale ENERCA afin d'améliorer ses performances opérationnelles.

En Gambie, les unités de production d'énergie renouvelable créées dans le cadre du projet de restauration et de modernisation de l'électricité (GERMP) augmentent la superficie des infrastructures, ce qui fait baisser le coût de la production d'électricité et améliore l'accès à l'électricité grâce à l'augmentation de la production. Ces interventions visent à améliorer la viabilité des compagnies nationales d'électricité.

The World Bank
Poste de Jabang (225 kV) financé par le GERMP. State of Mic Multimedia.

The Résultats 

Le portefeuille de la Banque mondiale pour le secteur de l'énergie en RCA et en Gambie totalise plus de 400 millions de dollars d'investissements répartis entre deux projets régionaux et quatre projets nationaux. Il couvre l'ensemble de la chaîne de valeur, de la production d'énergie propre (comme les parcs solaires) aux investissements dans le transport et la distribution avec de nouveaux projets portant sur l'accès à l’électricité. Dans les deux pays, les parcs solaires permettent aux populations d’accéder à l'électricité tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Ces infrastructures fournissent de l'électricité ou améliorent l'accès à l'électricité pour quelque 500 000 personnes (300 000 en RCA, soit 5 % de la population ; 200 000 en Gambie, soit 8 % de la population). Sur leurs 20 ans de durée de vie, ces centrales solaires devraient réduire les émissions d'un million de tonnes de CO2 (tCO2), soit l'équivalent des émissions de plus de 200 000 voitures de tourisme parcourant quelque 18 500 km par an.

En RCA, l'électricité produite par le parc solaire réduit de 90 % la dépendance du pays au diesel comme source de production complémentaire. Les coupures d'électricité dues à un manque de production ont été considérablement réduites, et les habitants de la capitale bénéficient désormais d'une alimentation électrique fiable. Dans les villes de province, les systèmes électriques détruits il y a plusieurs années sont en train d'être remis en état.

En Gambie, dans le cadre du projet GERMP, les investissements reposent sur des plans pluriannuels de développement de l'électricité à moindre coût. Ces plans décrivent en détail une stratégie de durabilité pour l'ensemble du secteur et soulignent les avantages de la décarbonation du secteur de l'énergie. Parallèlement, des projets d'intégration régionale, comme les initiatives d’interconnexion de l'Organisation de mise en valeur du fleuve Gambie, ont réduit les coûts de production de 25 % par rapport à la location de navires-centrales et à la production nationale. Grâce à ces investissements, les compagnies nationales d'électricité sont moins tributaires de la volatilité des prix du pétrole et la part des énergies propres dans le mix de production augmente, passant de 0 % en 2018 à 6 %.

En Gambie, le GERMP contribue par ailleurs à l'amélioration de l'égalité hommes-femmes dans le secteur de l'énergie. Il permet à plus de 100 femmes de bénéficier de bourses d'études, de stages et d'offres de formation. Ces interventions se traduisent par une augmentation des opportunités d'emploi pour ces bénéficiaires, en particulier dans les fonctions liées aux énergies renouvelables, aussi bien dans le secteur public que privé.

Enfin, les deux pays constatent des améliorations tangibles dans la fourniture des services. Ils peuvent désormais répondre convenablement à la demande grâce à un renforcement des capacités de production à partir de nouvelles sources d'énergie, et les pannes d'électricité systémiques dues aux interruptions de la production ont diminué. Ces progrès les incitent à accélérer les projets dans les énergies renouvelables en faisant appel au secteur privé, et les parcs solaires servent désormais à la fois pour la consommation domestique et pour l'exportation d'électricité. Plus de 150 emplois à différents niveaux ont été créés pendant la phase de construction des deux projets, le personnel des compagnies nationales d'électricité découvrant pour la première fois des installations solaires à grande échelle. Mais surtout, ces projets ont permis de développer l'expertise technique nécessaire dans le domaine de l'énergie solaire et d'améliorer les compétences des pays en matière de gestion de projets.

Témoignages

Danzi n'est que le début de notre marche vers l’accès universel pour tous les Centrafricains à une énergie propre et de qualité pour favoriser la relance économique et contribuer au développement durable du pays. Il s’agit d’un projet transformateur qui touche tous les aspects de la vie des populations, de l'alimentation des foyers à l'éclairage des écoles et des hôpitaux, en passant par la réfrigération, les petits commerces comme les grandes industries.
Président de la République centrafricaine
Faustin-Archange Touadera,
Président de la République centrafricaine
Cette centrale solaire photovoltaïque à grande échelle a été conçue dans le but de réduire significativement la dépendance du pays à l'égard des combustibles fossiles importés pour la production d'électricité. Ce projet vise à accélérer les progrès afin que notre pays produise 50 % de son électricité à partir de sources d'énergie renouvelable d'ici à 2030. C'est notre objectif national et le message est clair : en tant que membre responsable de la communauté internationale, la Gambie s'engage dans la transition énergétique mondiale.
Président de la République de Gambie
Adama Barrow,
Président de la République de Gambie

Données clés

Mix énergétique de la Gambie - 2024

Évolution du mix énergétique de la Gambie, passée d’une production d’origine thermique uniquement à l'introduction de l'énergie renouvelable avec la mise en service de la centrale solaire photovoltaïque de Jambur en mars 2024 (source : NAWEC).
 

Énergie injectée dans le réseau national et distribuée localement
Énergie provenant de la centrale solaire photovoltaïque de Danzi, dotée d’un BESS, en République centrafricaine, injectée dans le réseau national et distribuée localement (source : Rapport de production de Danzi par ENERCA).

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Vue aérienne du parc solaire de Jambur (23 MWp). State of Mic Multimedia.

Collaboration au sein du Groupe de la Banque mondiale

En RCA, au titre du projet d'accès et de renforcement du secteur de l'électricité (PARSE), d'un montant de 113 millions de dollars et approuvé en juin 2022, la Banque mondiale et la Société financière internationale (IFC) financent une extension de 15 MWc de la centrale solaire de Danzi. La centrale a été mise en service en novembre 2023 (avec une puissance de 25 MWc), et son expansion se poursuit dans le cadre d'un partenariat avec le secteur privé.

Contribution du Groupe de la Banque mondiale

Le financement apporté par la Banque mondiale dans le secteur énergétique en RCA avoisine les 200 millions de dollars, dont 110 millions sont consacrés à des investissements dans la production et le réseau, 50 millions à des investissements hors réseau et 40 millions aux réformes et à l'amélioration des performances d’ENERCA, la compagnie nationale d'électricité.

La Banque mondiale a investi plus de 200 millions de dollars dans le secteur de l'énergie en Gambie. Ces investissements couvrent l'ensemble de la chaîne de valeur grâce à des interventions dans les domaines de la production (solaire), du transport et de la distribution, ainsi qu'à un solide programme de réforme visant à améliorer l'efficience et la réactivité des compagnies d'électricité.

Partenariats

La Banque mondiale collabore efficacement avec les partenaires de développement dans la mise en œuvre des projets en cours en Gambie. Le GERMP est financé par l'Union européenne et la Banque européenne d'investissement, ce qui permet d'augmenter les ressources et de favoriser une collaboration fructueuse. La profondeur des interventions de la Banque mondiale et de ses partenaires de financement dans le secteur de l'énergie a facilité des transformations importantes dans des marchés très fragiles.

Perspectives

En RCA, la Banque mondiale prévoit de porter la capacité de la centrale solaire de Danzi de 25 MWc à 40 MWc, de construire cinq nouveaux mini-réseaux solaires photovoltaïques et des solutions solaires hors réseau, de renforcer les infrastructures de transport et de distribution et d'offrir à plus d'un million de personnes de nouveaux services d'électricité d'ici à la fin de 2027.

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Vue aérienne du parc solaire avec stockage par batterie de Danzi.

En Gambie, la Banque mondiale prépare deux projets dans le secteur de l'énergie afin de soutenir le programme de réformes et de s'aligner sur la feuille de route à long terme du secteur énergétique gambien. Ces opérations visent notamment à aider la Gambie à atteindre l'accès universel avant l’échéance de 2030 fixée par la cible 7 des Objectifs de développement durable des Nations Unies, à renforcer encore davantage l'infrastructure de transport pour intégrer de nouvelles connexions, et à améliorer la résilience du réseau dans les zones urbaines. En outre, la Banque mondiale, par l'intermédiaire du Programme d’assistance à la gestion du secteur de l’énergie (ESMAP), soutient la mise en place d'un parc solaire de 50 MWc avec un système de stockage d'énergie par batterie de 10 MW/40 MWh. Ce projet vise à intégrer des investissements privés à grande échelle dans le secteur et à renforcer la capacité de production nationale.