Défi
Le taux de chômage des jeunes était élevé en République du Congo. De nombreux jeunes n’avaient pas reçu une éducation de qualité et ne possédaient pas les compétences techniques demandées sur le marché. Par ailleurs, beaucoup d’entre eux n’étaient pas scolarisés ou avaient un faible niveau d’instruction. Il existait, certes, des programmes de formation technique et professionnelle, mais ceux-ci étaient en nombre limité, très théoriques et peu adaptés au marché. La situation était particulièrement difficile pour les jeunes femmes. Qui plus est, le système éducatif classique offrait aux jeunes des possibilités limitées de formation leur permettant d’améliorer leurs compétences. Étant donné que peu de jeunes avaient des économies et que ceux-ci avaient besoin de gagner leur vie, les coûts de la participation à des programmes de formation étaient souvent trop élevés pour qu'ils puissent en bénéficier.
Démarche
Lancé en fin 2013, le PDCE est devenu l’un des principaux instruments à la disposition du gouvernement pour s’attaquer durablement au défi persistant du chômage des jeunes. Le projet a offert la possibilité à des jeunes déscolarisés et vulnérables d’acquérir les compétences nécessaires pour accéder au marché du travail à travers un emploi salarié ou indépendant. Le PDCE a permis au gouvernement de renforcer la capacité du système de formation professionnelle à fournir les compétences utiles pour le marché dans des secteurs prioritaires. Pour ce faire l’accent a été mis sur la formation pratique et sur l'établissement de liens solides avec des employeurs du secteur privé. Il a amélioré et renforcé la capacité des prestataires de formation publics et privés, notamment des maîtres-artisans, à fournir une formation de qualité à des jeunes vulnérables. Il a aidé ces jeunes à acquérir des compétences nécessaires sur le marché (notamment lire, écrire, compter, calculer et développer l’esprit d’entreprise). Il a soutenu leur entrée sur le marché du travail, y compris comme des apprentis. Il a par ailleurs assumé les coûts de formation et de stage ou d’apprentissage de ces jeunes, ainsi que ceux de restauration et de transport pendant lesdits stages, apprentissages et formations. Il les a également aidés à élaborer des plans d’entreprise. Dans le cadre du financement additionnel approuvé en 2020, le projet a mis en place un fonds compétitif visant à fournir un financement de démarrage pour soutenir la mise en œuvre les plans d’entreprise d’une sélection de stagiaires ou d’apprentis. D’ici à ce qu’il prenne fin en juin 2023, il est prévu qu’environ 10 000 jeunes participent aux formations offertes avec son concours.
Résultats
Le projet a offert des possibilités d’acquisition de compétences à des jeunes vulnérables et non scolarisés, et a accru leur employabilité. Il a soutenu des petites et moyennes entreprises en constituant un vivier de travailleurs qualifiés dans le pays. Ses résultats cadrent avec le Plan de développement national de la République du Congo et avec les efforts connexes déployés par des partenaires de développement pour remédier aux facteurs de vulnérabilité et au chômage de manière durable.
À la fin du mois de mars 2021, le projet principal avait atteint les résultats suivants :
Il a formé 5 460 jeunes (dont 44 % de femmes) dans des secteurs clés de l’économie, notamment la mécanique, la menuiserie, la maçonnerie, l’infographie, l’hôtellerie (restaurants et pâtisseries) et la poterie ;
Il a aidé 3 000 jeunes à apprendre des métiers ciblés . Il a amélioré la qualité des organismes de formation publics et privés et en a accru la quantité (de 4 à 18), et a augmenté le nombre d’artisans qualifiés (qui est passé de 200 à 600) ;
Il a contribué à diversifier davantage les filières professionnelles (passées de 6 à 20) pour lesquelles une formation était disponible ;
Des études complémentaires ont montré que les jeunes bénéficiaires de ces formations ont pu obtenir un emploi et augmenter leur salaire moyen. Une étude d’impact menée en août 2021 par le Laboratoire de l’innovation en matière de parité hommes-femmes (GIL) a révélé que :
Plus d’un quart des femmes (28,6 %) ont demandé à suivre une formation dans des métiers à prédominance masculine (par exemple, soudeur, plombier, mécanicien automobile et électricien), car les perspectives de revenus y étaient plus élevées par rapport aux filières traditionnellement féminines (par exemple, coiffure, cuisine et pâtisserie). À cet égard, elles ont reçu des renseignements sur les revenus spécifiques par métier.
Plus de 63 % des hommes et 54 % des femmes sans emploi et non scolarisés ont reçu une formation dans des domaines en demande sur le marché, et ont pu trouver un emploi cinq à huit mois après la fin de la formation.
Grâce au financement additionnel alloué au projet en décembre 2020, 4 512 jeunes supplémentaires ont commencé à recevoir une formation (2 012 dans des centres de formation et 2 500 comme apprentis auprès de maîtres-artisans). En outre, 1 000 micro-entrepreneurs (dont le processus de sélection est en cours) recevront une formation en gestion d’entreprise.
Contribution du Groupe de la Banque mondiale
Le PDCE a reçu 10 millions de dollars de financement de l’Association internationale de développement en 2013 et 15 millions de dollars supplémentaires en 2020.
Partenaires
La Banque mondiale a travaillé avec des prestataires de formation publics et privés (qui ont vu leurs moyens renforcées par le projet) et des employeurs du secteur privé (qui ont facilité les stages des jeunes dans leurs entreprises). En outre, l’Agence française de développement a apporté un soutien technique et financier au ministère de l’Enseignement technique et professionnel, de la Formation qualifiante et de l’Emploi pour la construction et la gestion de centres d’éducation, de formation et d’apprentissage (CEFA) qui sont utilisés par le projet comme centres de formation publics.
Perspectives
Du 15 juillet au 30 août 2021, pour la troisième cohorte de stagiaires et d’apprentis, le projet a reçu 27 064 candidatures (13 873 pour Brazzaville et 13 176 pour Pointe-Noire), soit un total de 15 265 hommes et 11 784 femmes, pour seulement 5 000 postes (2 500 pour les femmes et 2 500 pour les hommes). À son terme (financement initial et additionnel compris), il aura permis de former environ 10 000 jeunes. Afin de répondre à la forte demande, le gouvernement de la République du Congo prévoit d’étendre ce projet de 2023 à juin 2027 pour toucher 5 000 jeunes supplémentaires. Cette nouvelle phase devrait être couverte par le financement additionnel du Projet Lisungi de réponse d’urgence à la COVID-19 de la Banque mondiale (P177453).
Témoignages de bénéficiaires
Lorsqu’Edna Bamana a découvert les possibilités offertes par le PDCE, elle s’est dit que c’était trop beau pour être vrai. « J’en doutais, je n’étais pas sûre que ce soit fait pour des gens comme moi, qui n’ont aucun autre moyen de bénéficier de cette formation gratuite » se souvient Edna, qui est actuellement formée et employée comme plombier.