Même avant que n’éclate la pandémie de COVID19, le manque d’opportunités et la faible productivité des emplois dans le secteur informel ont largement contribué à accroître la pauvreté et la vulnérabilité dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA).
Bien que la création d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité exige un secteur privé dynamique, compétitif et entreprenant, le nouveau rapport de la Banque mondiale intitulé Conçue pour Inclure - Repenser la Protection Sociale dans la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord, qui examine la manière de repenser la protection sociale au MoyenOrient et en Afrique du Nord pour construire un système inclusif, fait valoir qu’il est aussi essentiel de poursuivre de solides politiques de protection sociale pour réduire l’exclusion du marché du travail en facilitant l’accès à des emplois productifs, en protégeant les travailleurs et en fournissant un filet de protection sociale aux personnes qui sont laissées de côté.
Selon ce rapport, les politiques de protection sociale poursuivies dans des pays de la région MENA sont, toutefois, loin d’atteindre leur objectif. Par exemple, la plupart des habitants pauvres ne bénéficient pas d’un soutien au revenu, la majorité des travailleurs n’ont pas de retraite ou d’assurancechômage, et les politiques de l’emploi n’assurent qu’une protection limitée aux travailleurs et n’aident guère les membres de la population à obtenir des emplois de qualité.
Face à ces défis, le rapport recense les réformes auxquelles il convient de procéder en priorité pour accroître l’efficacité des régimes de protection sociale dans la région MENA et les rendre plus inclusifs ; il s’agit notamment de mettre en place des systèmes de prestation permettant de faire face aux chocs, d’élargir la portée de la politique de soutien au revenu et d’accroître les opportunités offertes aux populations pauvres, d’étendre la couverture de l’assurance sociale aux travailleurs du secteur informel, de restructurer les systèmes de pension en faveur des personnes plus âgées qui continuent d’exercer une activité, de réformer les systèmes de subvention généralisée de l’énergie et des produits alimentaires, et de mobiliser des ressources supplémentaires pour assurer progressivement une protection sociale. Il faudra toutefois, pour parvenir à ces objectifs, obtenir l’appui des responsables politiques grâce à la poursuite de communications claires et cohérentes, à l’explication des réformes et à l’établissement de l’ordre dans lequel elles doivent être menées.