Alors que de nombreux pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA) ont vu leurs indicateurs économiques et sociaux progresser depuis trente ans, la région connaît une dégradation généralisée de son patrimoine « bleu ». Les niveaux de pollution atmosphérique en ville et de pollution marine figurent parmi les plus élevés au monde, tandis que les littoraux subissent une érosion rapide.
Ces défis se conjuguent, mettant en péril les populations locales, les moyens de subsistance et les économies. Ils sont au cœur d’un rapport de la Banque mondiale intitulé Ciels bleus, mers bleues : Pollution de l’air, pollution marine par le plastique et érosion des côtes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Selon les auteurs, la dégradation de la qualité de l’air et des mers engendre un coût économique équivalent à plus de 3 % du PIB par an dans certains pays de la région. Afin de juguler la menace qui pèse sur ce capital naturel vital, le rapport formule les recommandations et solutions suivantes à l’intention des gouvernements :
- Informer les parties prenantes sur les facteurs et causes de cette dégradation.
- Fournir des incitations aux secteurs public et privé et aux ménages afin de favoriser la préservation de l’environnement.
- Renforcer les institutions afin de réduire la pollution atmosphérique et plastique et d’atténuer les processus de développement incontrôlé et d’érosion côtière.
- Privilégier les investissements qui réduisent la pollution et promeuvent des solutions durables.
La restauration de qualité de l'air et des mers dans la région MENA sera bénéfique pour la santé, les moyens de subsistance et les revenus de ses habitants. Cela nécessitera inévitablement des arbitrages, mais le choix d’un modèle de croissance respectueux de l’environnement permettra de créer des emplois, de diversifier les économies et de faire de la région un endroit meilleur pour les générations actuelles et futures.