Le contexte : Le barrage de Kariba, en Zambie, est le plus grand réservoir artificiel au monde. D’une hauteur de 128 mètres et d’une longueur en crête de 617 mètres, il peut retenir 181 milliards de mètres cubes d’eau. Ce barrage-voûte en béton à double courbure a été construit sur le Zambèze entre 1956 et 1959. Depuis sa mise en service en 1960, il joue un rôle central dans la sécurité énergétique et le développement économique de la région.
Le lac de barrage de Kariba approvisionne deux centrales hydroélectriques souterraines, avec une capacité totale de 1 830 MW produisant annuellement plus de 10 035 GWh d’électricité. La centrale de la rive Nord est exploitée par ZESCO (Zambie) et dispose d’une capacité installée de 1 080 MW. La centrale de la rive Sud a pour opérateur ZPC (Zimbabwe) et sa capacité installée actuelle est de 750 MW, mais des projets sont en cours pour la porter à 1 050 MW.
Le projet : Après avoir fourni de l’électricité à l’Afrique australe pendant plus de 50 ans, le barrage de Kariba doit aujourd’hui être rénové pour pouvoir continuer de fonctionner en toute sécurité. Le chantier s’étendra sur les dix prochaines années, en tenant compte de la nécessité de garantir la sécurité tout en interrompant le moins possible la production.
Les travaux vont consister à 1) reconfigurer le bassin de dissipation, afin de limiter l’affouillement et l’érosion qui pourraient saper les fondations de l’ouvrage ; 2) remettre à neuf le déversoir et l’infrastructure associée, de façon à améliorer la stabilité et le fonctionnement du barrage.
Les aspects environnementaux et sociaux : Les deux volets de la remise en état incluent des travaux in situ sur l’infrastructure existante, ce qui sécurisera le barrage conformément aux normes internationales. Ces opérations ne devraient pas avoir de répercussions environnementales ou sociales négatives. Toute incidence potentielle sera probablement temporaire.
C’est une entité binationale, l’Autorité du fleuve Zambèze (ZRA), qui procède à l’évaluation nécessaire de l’impact environnemental et social. Elle élabore actuellement un plan de gestion environnementale et sociale intégré, accompagné des instruments destinés à assurer la pérennité du projet via des interventions de prévention, d’atténuation de l’impact et de suivi. Ces documents seront finalisés cette année, avant le début des travaux, qui devraient s’achever respectivement en 2019 (bassin de dissipation) et en 2023 (déversoir).
Organisation |
Financement (en dollars) |
|
Autorité du fleuve Zambèze |
19,2 millions |
- |
Banque africaine de développement |
75 millions |
Prêt et don |
Union européenne |
100 millions |
Don |
Suède |
20 millions |
Don |
Groupe de la Banque mondiale |
75 millions |
Prêt |
Le financement : Le coût total du chantier est estimé à 294 millions de dollars. Pour soutenir la ZRA dans la mise en œuvre du projet, la Zambie et le Zimbabwe ont mobilisé des financements de la Banque africaine de développement, de l’Union européenne, de la Suède et de la Banque mondiale.