L'activité économique en Afrique subsaharienne montre des signes de reprise fragile. Après avoir chuté à 2,6 % en 2023, la croissance régionale devrait remonter à 3,4 % cette année et 3,8 % en 2025.
Ce rebond est principalement tiré par la croissance de la consommation privée, la baisse de l’inflation augmentant le pouvoir d’achat du revenu des ménages.
Si l’inflation reflue dans la plupart des économies d’Afrique subsaharienne, elle reste élevée par rapport aux niveaux pré-COVID. L’inflation médiane dans la région devrait passer de 7,1 % en 2023 à 5,1 % en 2024 et 5 % en 2025-26.
Le risque de surendettement reste élevé : plus de la moitié des pays sont aux prises avec des niveaux de dette insoutenables. En 2023, les gouvernements de la région ont consacré plus de 45 % de leurs recettes au remboursement de la dette et au paiement des intérêts (contre 31 % en 2022).
Les répercussions d’une conjoncture mondiale incertaine sont aggravées par l’intensification des situations de fragilité et de conflit et par les effets du changement climatique, qui font actuellement planer la menace d’une grave insécurité alimentaire sur 105 millions de personnes.
Le rythme de l’expansion économique régionale reste inférieur aux taux de croissance enregistrés dans la décennie précédente (2000-2014) et insuffisant pour avoir un effet significatif sur la réduction de la pauvreté. En outre, l’impact de la croissance économique sur la réduction de la pauvreté en Afrique subsaharienne est plus faible que dans d’autres régions. Une croissance du PIB par habitant de 1 % est associée à une réduction du taux d’extrême pauvreté de 1 % seulement dans la région, contre 2,5 % en moyenne dans le reste du monde.
Les gouvernements africains doivent s’attaquer aux inégalités structurelles pour favoriser une croissance plus soutenue et plus équitable. Pour ce faire, ils doivent rétablir la stabilité macroéconomique, promouvoir la mobilité intergénérationnelle, soutenir l’accès aux marchés et veiller à ce que les politiques budgétaires ne pèsent pas plus lourdement sur les pauvres. La communauté internationale peut également jouer un rôle en apportant davantage de financements concessionnels pour faciliter la mise en œuvre des réformes structurelles et appuyer la gestion de la dette extérieure.