Améliorer la gouvernance et répondre aux besoins des populations en Afrique

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RECOMMANDATIONS STRATÉGIQUES

   

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Les autorités monétaires doivent réduire l’inflation tout en soutenant l’activité économique. Au cours des prochains mois, les banques centrales auront probablement à gérer les risques inflationnistes engendrés par le contexte national et par un climat mondial incertain.Face aux risques liés à la viabilité des finances publiques et de la dette et à la nécessité, pour y remédier, de mieux mobiliser les ressources intérieures et accroître l’efficacité des dépenses, il faudra accorder une attention soutenue à la qualité des services et des investissements publics. Cela commence par des pratiques de dépenses transparentes et responsables, prévoyant notamment de soumettre les projets publics à des examens indépendants afin de s’assurer qu’ils ont bien atteint leurs objectifs.

Alors que les effets directs et indirects des changements dans les politiques commerciales vont se matérialiser et évoluer au fil du temps, les économies africaines ont la possibilité de libéraliser et de diversifier leurs marchés, notamment en s’appuyant sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour stimuler le commerce régional, développer l’activité économique et procurer des emplois aux jeunes.

Face au déclin de l’aide publique au développement, les États devraient prioriser et améliorer la gouvernance des services publics. Pour éviter de graves perturbations dans des secteurs cruciaux comme la santé, il est crucial d’accroître l’efficacité des dépenses, d’obtenir des financements d’urgence, de restructurer la dette et de procéder à des réorientations des dépenses publiques. L’alignement des efforts d’assainissement budgétaire sur les objectifs de développement est essentiel pour une croissance inclusive.

Les gouvernements doivent poursuivre leurs efforts pour réduire les déficits primaires et maintenir ainsi la dette publique à un niveau soutenable. Ce processus doit être mené avec soin, car le consentement à l’impôt dans les pays en développement dépend de la perception de la population quant à l’usage des recettes fiscales au profit du financement des services publics. Les citoyens sont plus susceptibles de payer des impôts s’ils pensent avoir une influence sur leur emploi et s’ils sont satisfaits de ce qu’ils reçoivent en retour. Pour renforcer la confiance de la population, il est indispensable d’améliorer les services publics (sécurité, services sociaux et infrastructures, notamment), sur le triple plan de l'accès, de la qualité et de l’égalité.

La justice et l’équité fiscales sont essentielles pour renforcer la confiance des citoyens dans le contrat fiscal. Les politiques visant à améliorer l’administration fiscale peuvent contribuer à améliorer la manière dont l’opinion publique perçoit l’équité du recouvrement de l’impôt. Les politiques nationales de gestion de la dette devraient être renforcées et régies par des dispositifs institutionnels efficaces qui mettent l’accent sur la transparence, la participation, la reddition des comptes et la cohérence dans la prise de décision.

Le rôle de la société civile est essentiel pour plaider en faveur d’une gouvernance plus transparente, responsable et efficace et pour promouvoir un environnement propice aux débats sur les politiques publiques, ainsi qu’une citoyenneté informée et engagée. La société civile joue un rôle de premier plan dans le programme de réformes sur l’inclusion et les droits numériques, et ces efforts doivent être soutenus et consolidés.

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Africa's Pulse: comment améliorer les services publics et rétablir la confiance ?
7 MAI 2025
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CE QU’IL FAUT RETENIR

Reprise économique : L’économie de l’Afrique subsaharienne devrait progresser de 3,3 % en 2024 à 3,5 % en 2025, puis s’accélérer pour atteindre 4,3 % en 2026-2027, à la faveur de la hausse de la consommation et des investissements privés. Le rythme de la croissance est toutefois insuffisant pour réduire l'extrême pauvreté et répondre aux aspirations des populations.

 

Repli de l’inflation : Le taux d’inflation médian a baissé de 7,1 % en 2023 à 4,5 % en 2024, et il devrait légèrement remonter à 4,6 % sur la période 2025-27. L’inflation a reflué dans 70 % des pays de la région, en raison de l'allègement progressif des tensions sur les chaînes d’approvisionnement, des effets de politiques monétaires et budgétaires restrictives, ainsi que d’une plus grande stabilité monétaire. 

 

Conflits, changement climatique, commerce : Les perspectives de croissance dans la région sont freinées par l'inadéquation des stratégies de prévention et d’adaptation face aux conflits et au changement climatique. La hausse des températures, le dérèglement des régimes pluviométriques et les phénomènes météorologiques extrêmes à répétition frappent déjà de plein fouet les pays d’Afrique subsaharienne, tandis que les troubles politiques s’intensifient en raison du manque d’opportunités économiques. Les incertitudes entourant les politiques commerciales compromettent les perspectives d’investissement et de croissance.

 

Emploi : Les États et les citoyens doivent établir un nouveau contrat social qui accroît l’efficacité des dépenses publiques et crée un environnement propice au développement des opportunités économiques, ce qui passe par de meilleurs services publics, un système fiscal équitable et une réglementation transparente des marchés qui aideront les entreprises à être compétitives, à grandir et à créer des emplois.

Données

Perception de l’efficacité des pouvoirs publics en Afrique subsaharienne par rapport aux autres régions du monde

La capacité des gouvernements africains à fournir des services publics et à mettre en œuvre des politiques crédibles a globalement stagné. Il est nécessaire d'enclencher un cercle vertueux d’engagement civique et de renforcement des capacités pour parvenir à fournir des services publics de qualité et à instaurer une croissance économique généralisée. La mise en route de ce processus sera facilitée par des gages rapides de bonne volonté de la part des pouvoirs publics et par leur engagement à servir les intérêts du plus grand nombre. Les indicateurs d’efficacité des pouvoirs publics rendent compte de la perception de la qualité des services publics, de la qualité de la fonction publique et de son degré d'indépendance vis-à-vis des pressions politiques, de la qualité de la formulation et de la mise en œuvre des politiques, et de la crédibilité de l'engagement de l’État envers ces politiques. Pour des informations plus détaillées, se reporter aux fichiers de données disponibles sur www.govindicators.org.