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NOTE19 mars 2025

Quand des pays et des cofinanceurs s’associent pour renforcer l’intégration énergétique régionale en Afrique de l’Ouest

The World Bank

OMVG Energy Project/World Bank

Quand des pays et des cofinanceurs s’associent pour renforcer l’intégration énergétique régionale en Afrique de l’Ouest

Le défi

L’accès à une énergie fiable, abordable et durable est essentiel pour enclencher la transformation socioéconomique de l’Afrique. C'est tout l’enjeu de Mission 300, une initiative ambitieuse de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement, rejointes par d’autres partenaires, dont l'objectif est de raccorder 300 millions de personnes à l’électricité en Afrique subsaharienne d’ici à 2030. L’électricité ouvre de nouvelles perspectives d’emploi, de commerce et d’investissement ; c’est aussi une condition indispensable pour améliorer les écoles, les hôpitaux et d’autres services essentiels. L'accès à l’électricité change des vies. En Afrique de l’Ouest et centrale, 52 % seulement de la population avait accès à l’électricité en 2020. Pour atteindre celles et ceux qui en sont encore privés, dont plus de 220 millions de personnes en Afrique de l’Ouest, il faut surmonter de nombreuses difficultés : obstacles géographiques, coût élevé de l’électricité, faibles capacités institutionnelles et instabilité politique.

Le projet

Depuis son approbation en 2015, le projet d’interconnexion de l’Organisation de mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG) s’emploie à faciliter les échanges d’électricité entre quatre pays : Gambie, Guinée, Guinée-Bissau et Sénégal. Ce projet a pour objectifs de renforcer l’intégration régionale et la sécurité énergétique, d’améliorer le rapport coût-efficacité et l’utilisation des énergies renouvelables, et d’accroître le développement économique et l’électrification dans les zones rurales. Avec un financement de 200 millions de dollars de la Banque mondiale et plus de 500 millions de dollars provenant de cofinanceurs, le projet d’interconnexion de l’OMVG réunit les quatre pays participants, cinq banques multilatérales de développement — Banque africaine de développement (BAD), Banque européenne d’investissement (BEI), Banque islamique de développement (BIsD), Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et Banque mondiale — et trois organismes bilatéraux — Agence française de développement (AFD), Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW) et Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (KFAED).

Résultats et impact

Le projet OMVG illustre ce qui peut être accompli lorsque l’on se concentre sur l’accès à l’énergie, à l’instar de l’initiative Mission 300. En dix ans, il a permis des avancées de développement à grande échelle dans le secteur de l’énergie. Cette opération a ainsi contribué à la mise en place d’un vaste réseau régional de transport d’électricité et facilité la réalisation de grands projets de production hydroélectrique, ainsi que la construction de centrales solaires soutenant le déploiement et la commercialisation d’une énergie propre et d’un coût abordable.

Grâce à l’intégration progressive de réseaux nationaux isolés en un système unifié, le projet a jeté les bases d’un secteur électrique régional et d’un marché dynamique. Cette intégration a reposé sur la construction d’une ligne de transport en boucle de 1 600 kilomètres reliant la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau et le Sénégal. Celle-ci est équipée de 15 postes de transportation pour la distribution de l'électricité et de câbles de fibre optique qui améliorent les opérations et le système de communications public.

En plus de renforcer l’intégration et la coopération énergétiques régionales, ce réseau vient également compléter le Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain et ses interconnexions entre 14 pays membres. Les quatre pays de l’OMVG disposent désormais d’options d’approvisionnement supplémentaires, dont l’accès à une énergie à moindre coût importée de Guinée et du Sénégal. Leur interconnexion permet à plus de 2,5 millions de ménages et d’entreprises de la région de bénéficier de services plus fiables, tandis que la Guinée-Bissau a pu passer très rapidement d’une dépendance totale au fioul lourd, un combustible polluant et coûteux, à une électricité 100 % hydroélectrique. 

Le projet d’interconnexion de l’OMVG, qui doit s’achever en juin 2025, s’est également attaché à indemniser les communautés touchées et à promouvoir des activités génératrices de revenus. Il a en outre soutenu un plan de gestion de la biodiversité qui a permis de dévier la ligne de transport en fonction des zones vulnérables de manière à protéger des sites patrimoniaux et à préserver la biodiversité. L’ensemble de ces efforts ont aidé à accroître la contribution du projet à un développement régional durable.

L’importance du cofinancement

La mobilisation des compétences et des financements nécessaires pour un projet d’une telle ampleur et aux implications régionales considérables a nécessité une étroite coopération et coordination. Huit cofinanceurs se sont réunis pour mettre en commun des ressources d’un montant supérieur à 700 millions de dollars, permettant ainsi la construction de la ligne de transport et des 15 sous-stations, ainsi que la fourniture d’une assistance technique pour la gestion et la supervision du projet, et les opérations futures portant sur les câbles de fibre optique, la ligne et les équipements connexes.

Chaque cofinanceur a apporté au projet une riche expérience régionale, des instruments financiers spécifiques et complémentaires, et des services de conseil diversifiés à toutes les étapes du cycle de vie du projet. Le cofinancement a permis d’améliorer la viabilité du projet, de favoriser le partage des responsabilités, de répartir les risques financiers et de mutualiser l’expertise variée d’organisations partenaires. Il démontre qu’avec une coordination solide autour d’une vision commune, il est possible de concrétiser des objectifs de développement et de produire un impact maximal au profit des populations.

The World Bank

OMVG Energy Project/World Bank