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DISCOURS ET TRANSCRIPTIONS

Allocution du Président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, lors de la Réunion de presse des Assemblées annuelles FMI/Banque mondiale 2014

09 octobre 2014


World Bank Group President Jim Yong Kim Opening Press Conference of the IMF/World Bank Annual Meetings 2014 Washington, D.C., États-Unis

Tel que préparé pour l'allocution

Bonjour. Je vous souhaite la bienvenue aux Assemblées annuelles 2014 du FMI et du Groupe de la Banque mondiale. J’aimerais tout d’abord dire quelques mots sur trois sujets, puis je répondrai à vos questions.

Je viens de participer à une réunion de haut niveau sur la lutte contre la crise Ebola. Les présidents des trois pays les plus touchés, à savoir la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone, se sont exprimés sur la question et ont évoqué les défis auxquels chacun d’entre eux est confronté. Nous avons eu des échanges très fructueux sur la riposte à la crise — s’agissant notamment des besoins urgents —, mais nous avons aussi évoqué la nécessité de reconstruire les systèmes de santé des trois pays concernés lorsque l’épidémie d’Ebola aura été endiguée.

Depuis hier, nous nous faisons une idée beaucoup plus précise des répercussions économiques potentielles de cette épidémie. Le Groupe de la Banque mondiale a publié en effet une nouvelle étude selon laquelle l’impact financier de la crise dans la région pourrait atteindre, en deux ans, 32,6 milliards de dollars d’ici la fin de 2015 si l’épidémie n’est pas rapidement enrayée et se propage aux pays voisins des territoires déjà touchés. Un tel scénario serait catastrophique pour la population de toute l’Afrique de l’Ouest.

La communauté internationale a renforcé son intervention au cours du mois écoulé, mais il est certain que nous avons pris beaucoup de retard et que nous devons accélérer et amplifier immédiatement les mesures prises à l’échelle mondiale pour faire face à la crise. Il est impératif, par exemple, d’accroître le nombre de travailleurs sanitaires qualifiés dans les pays concernés. Selon l’Organisation mondiale de la santé, le Libéria a besoin à lui seul de 360 agents sanitaires étrangers supplémentaires pour traiter les personnes infectées. Nous devons maintenant inviter tous les pays à détacher rapidement des travailleurs sanitaires dans les trois pays touchés. Je prendrai part à cet effort.

J’aimerais maintenant aborder un deuxième sujet, l’infrastructure.

Je m’apprête à lancer aujourd’hui une nouvelle initiative fondée sur le principe du partenariat : le Mécanisme mondial de financement des infrastructures, dont l’objectif est de mobiliser les ressources du secteur privé pour combler l’énorme déficit d’infrastructure dont souffrent actuellement les pays en développement et les pays émergents. D’après nos estimations, le surcroît d’investissements dont ces pays ont besoin se monte à 1 000 milliards de dollars par an jusqu’en 2020.

 

Le Mécanisme mondial de financement des infrastructures (GIF) s’inscrit dans une démarche unique axée sur la collaboration entre le secteur privé — notamment les investisseurs institutionnels —, les pays donateurs, les banques multilatérales de développement et le Groupe de la Banque mondiale et visant à mobiliser des milliards de dollars à l’appui de projets d’infrastructure dans les pays en développement et les pays émergents.

 

À une époque où les finances publiques sont soumises à rude épreuve, il est intéressant de noter que les dirigeants de sociétés d’investissement parmi les plus importantes au monde participeront au GIF en tant que partenaires.

 

Les investisseurs institutionnels ont de gros moyens — les actifs des compagnies d’assurance et des caisses de retraite se montent à quelque 80 000 milliards de dollars —, mais les caisses de pensions investissent moins de 1 % de leurs capitaux directement dans des projets d’infrastructure, dont la majeure partie dans les pays avancés.

 

On nous a fait comprendre clairement que les ressources financières existent. Le véritable défi ce n’est pas l’argent, mais le manque de projets financièrement attrayants — c’est-à-dire une offre suffisante de possibilités d’investissement dans les infrastructures qui soient commercialement viables et durables.

                                                                                  

Le GIF est un concept nouveau qui peut être rapidement mis à l’essai et ne nécessite pas la création de dizaines de milliards de dollars de ressources nouvelles. L’objectif consiste à attirer les dizaines de milliards — peut-être même davantage — qui attendent d’être affectés à des investissements de qualité, tout en prenant en compte des questions touchant par exemple aux risques.

 

Enfin, le troisième sujet dont je voudrais parler est la lutte contre le choléra en Haïti. Aujourd’hui, le Groupe de la Banque mondiale s’engage à fournir 50 millions de dollars à l’appui des efforts déployés pour permettre à tous les Haïtiens d’avoir accès à l’eau salubre et aux services d’assainissement afin de prévenir les maladies d’origine hydrique.

Des progrès importants ont été accomplis dans la lutte contre l’épidémie de choléra en Haïti, mais trop de gens tombent encore malades, principalement parce qu’ils n’ont accès ni à l’eau potable ni aux systèmes d’assainissement. Le choléra demeure endémique et les maladies transmises par l’eau sont une des principales causes de mortalité infantile en Haïti. Il est possible d’élargir l’accès à l’eau potable et aux services d’assainissement. Nous ne pouvons pas laisser échapper l’occasion d’empêcher que des milliers d’enfants haïtiens meurent de maladies hydriques.

Aujourd’hui, en compagnie du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, je présiderai une conférence destinée à mobiliser des fonds auprès de nos principaux partenaires.

Merci beaucoup. Je suis prêt à répondre à vos questions.

 


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