Washington, le 29 juin 2022 – Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé hier un prêt de 500 millions de dollars pour accompagner les efforts déployés par l’Égypte en vue d'assurer la continuité de l’approvisionnement en pain des ménages pauvres et vulnérables, renforcer la résilience du pays aux crises alimentaires et soutenir les réformes des politiques de sécurité alimentaire, notamment pour améliorer les résultats en matière de nutrition.
Le Projet d’appui d’urgence pour la sécurité alimentaire et la résilience contribuera à atténuer l’impact de la guerre en Ukraine sur la situation alimentaire et nutritionnelle en Égypte. Alors que la Fédération de Russie et l’Ukraine sont les plus grands exportateurs de blé au monde, la guerre a fait s'envoler les prix du blé et entraîné des déficits nutritionnels, en particulier chez les personnes pour lesquelles le pain couvre une grande partie des besoins alimentaires quotidiens. Le pain est en effet une denrée de base en Égypte, et le nouveau projet s’attache à financer l’importation de blé tout en aidant directement les populations pauvres et vulnérables à en bénéficier par le biais du programme national de subvention du pain.
« Ce projet soutient l’engagement résolu du gouvernement à faire en sorte que les besoins de la population soient assurés même dans un contexte mondial aussi difficile que celui causé par les crises concomitantes de la COVID-19 et de la guerre en Ukraine, souligne la ministre égyptienne de la Coopération internationale, Rania Al-Mashat. En plus de contribuer à une sécurité alimentaire durable, il appuie les efforts nationaux sur le front du climat en renforçant la résilience de l’agriculture. »
Le projet financera l'achat de blé importé, pour un volume équivalant à un mois d’approvisionnement, en soutien au programme de subvention du pain, qui vient en aide à environ 70 millions d’Égyptiens à faible revenu, dont environ 31 millions vivent sous le seuil national de pauvreté. Le projet appuiera également les efforts entrepris par les pouvoirs publics en vue de réduire le gaspillage et les pertes dans la chaîne d’approvisionnement du blé, grâce à la modernisation et à l’expansion de silos climato-résilients, d’améliorer durablement la production céréalière nationale et de renforcer la préparation et la résilience du pays face aux chocs futurs.
Le nouveau financement s’attache non seulement à mobiliser une aide immédiate de court terme afin de faire face aux chocs d’offre et de prix, mais aussi à soutenir la stratégie de sécurité alimentaire à long terme de l’Égypte et l’amélioration de la nutrition pour les populations pauvres et vulnérables. Un nombre important de ménages en Égypte ont réduit leur consommation alimentaire pendant la pandémie de COVID-19, ce qui pourrait avoir des répercussions négatives durables sur la nutrition et le développement cognitif des jeunes enfants. La promotion d’une meilleure stratégie nutritionnelle, axée notamment sur une alimentation équilibrée, est un élément central du projet.
« Cette opération d’urgence arrive à un moment très critique pour de nombreux pays dont la sécurité alimentaire est menacée par la guerre en Ukraine, indique Marina Wes, directrice des opérations de la Banque mondiale pour l’Égypte, le Yémen et Djibouti. Elle s’inscrit dans le cadre plus large du soutien apporté par la Banque mondiale en Égypte en vue d’y favoriser une reprise verte, inclusive et résiliente. Comme toujours, nous nous employons à aider l’Égypte à résoudre les obstacles qui empêchent la réalisation de ses plans ambitieux de développement durable et à lui permettre d’ouvrir la voie à un avenir prospère et productif pour tous ses habitants. »
Le projet intègre les efforts de lutte contre le changement climatique par le biais de diverses interventions, à savoir notamment des investissements visant à moderniser les silos à blé afin de réduire considérablement le gaspillage et les pertes, ainsi que l’introduction de programmes de vulgarisation et de formation des agriculteurs qui favorisent des pratiques climato-intelligentes.
Le 18 mai, la Banque mondiale a annoncé les actions envisagées pour lutter contre l'actuelle crise de sécurité alimentaire. Ces mesures, qui s’inscrivent dans le cadre d’une réponse globale et mondiale, comprennent une enveloppe de 30 milliards de dollars destinés à des projets existants ou nouveaux dans des domaines tels que l’agriculture, la nutrition, la protection sociale, l’eau et l’irrigation. Les financements s’attacheront notamment à encourager la production de nourriture et d’engrais, à améliorer les systèmes alimentaires, à faciliter les échanges et à soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.