WASHINGTON, le 17 mai 2022 - Alors que les jeunes enfants, et en particulier ceux des pays à faible revenu, ont été les plus durement frappés par les répercussions de la COVID-19 sur les apprentissages, il est plus que jamais nécessaire de se doter de stratégies réalisables et fondées sur des données probantes pour assurer une éducation de la petite enfance à grande échelle et de qualité. Un nouvel ouvrage publié aujourd’hui par la Banque mondiale et intitulé en anglais Quality Early Learning: Nurturing Children’s Potential dresse un état des connaissances sur les apprentissages précoces et livre des conseils pratiques sur les éléments et principes clés d’une éducation de la petite enfance de qualité.
La publication, qui repose sur les contributions d’un éventail d’experts multidisciplinaires de premier plan, vient compiler les connaissances disponibles sur les pratiques qui permettent, avec un bon rapport coût-efficacité, de développer les apprentissages préscolaires dans les pays à revenu faible et intermédiaire. En rappelant notamment que les jeunes enfants possèdent une immense capacité d’apprentissage lors de leurs premières années, le rapport met l’accent sur la nécessité d’actions spécifiques pour cultiver et exploiter ce potentiel. L’accès à une éducation de qualité favorise chez les jeunes enfants le développement des compétences cognitives et socio-affectives, des fonctions exécutives et des forces motivationnelles qui leur permettront de réussir à l’école et dans la vie. Les investissements dans l’éducation de la petite enfance posent les fondations sur lesquelles se forme le capital humain indispensable au bien-être individuel et à des sociétés plus équitables et prospères.
« L’élargissement de l’accès à l’éducation préscolaire représente pour de nombreux pays une occasion unique de mettre en place les politiques et les systèmes qui permettront d’assurer progressivement une éducation de la petite enfance de qualité et équitable, souligne Jaime Saavedra, directeur mondial du pôle Éducation à la Banque mondiale. Il est plus facile et plus efficace de bien faire les choses dès le début — tant dans les premières années de la vie des enfants que dans les premiers stades de la mise en place d’un système d’éducation de la petite enfance — que de devoir intervenir plus tard pour combler les lacunes dans les apprentissages fondamentaux et remédier aux dysfonctionnements des systèmes éducatifs. »
La médiocrité et le faible accès aux services d’éducation de la petite enfance contribuent à la crise mondiale des apprentissages. Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, 53 % des enfants de 10 ans sont en situation de « pauvreté des apprentissages », c’est-à-dire qu’ils sont incapables de lire et comprendre un texte court. La pandémie de COVID-19 est venue aggraver cette crise de l’éducation, avec un taux de pauvreté des apprentissages qui risque de dépasser 70 %. Au moment où les pays s'efforcent de reconstruire en mieux après la pandémie, et même dans un contexte de ressources limitées, les investissements dans une éducation préscolaire de qualité devraient faire partie intégrante des plans nationaux visant à redresser la situation de l’éducation et accélérer les progrès sur le front des apprentissages.
Le rapport met l’accent sur trois aspects clés :
1. L’élargissement de l’accès à l’éducation de la petite enfance doit s’accompagner d’efforts destinés à garantir ou améliorer la qualité de ces services. Afin de faire en sorte que les investissements dans l’éducation préscolaire conduisent effectivement à de meilleurs apprentissages, l’élargissement de l’accès ne doit pas s’effectuer plus rapidement que le temps nécessaire pour assurer un niveau minimal de qualité.
2. Il faut prioriser les investissements qui favorisent une progression des apprentissages chez les enfants. Les investissements qui jouent un rôle clé pour améliorer la qualité des enseignements en classe, à savoir notamment le renforcement des capacités des ressources humaines existantes, la promotion d’une pédagogie adaptée à l’âge des enfants et la mise en place d’espaces d’apprentissage sûrs et stimulants, ne doivent pas nécessairement être coûteux ou complexes pour être efficaces.
3. Le développement de systèmes qui assurent des apprentissages précoces de qualité et à grande échelle doit se faire de manière progressive et délibérée. Cela suppose une planification minutieuse et des investissements multiples, y compris dans l’environnement familial et dans d’autres facteurs qui influent sur les apprentissages en dehors de l’école, en particulier pour les enfants les plus défavorisés.
« La tâche est urgente, conclut M. Saavedra. Si nous voulons doter les élèves des compétences et de la confiance en soi nécessaires pour être en mesure de surmonter les difficultés à venir, nous devons développer le potentiel de chaque enfant en investissant dans une éducation préscolaire de qualité pour tous. Trop d’enfants attendent déjà qu’on leur donne cette chance. »
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Quality Early Learning: Nurturing Children’s Potential
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