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COMMUNIQUÉS DE PRESSE 10 août 2021

Des solutions numériques au service de la reconstruction d’un port de Beyrouth moderne, efficace et géré en toute transparence

Beyrouth, 10 août 2021 – La numérisation est l’une des pierres angulaires de la reconstruction et de la modernisation des opérations du port de Beyrouth (PoB). Tel est le message clé d’une nouvelle note de la Banque mondiale qui vise à fournir des conseils aux responsables publics sur les impératifs à respecter pour reconstruire et améliorer cette infrastructure vitale, sachant que le déploiement d’un plan d’action numérique efficace pour le PoB est subordonné à un engagement politique de haut niveau. 

Intitulée en anglais Reforming and Rebuilding Lebanon’s Port Sector: Policies and Solutions for Digitalizing the Port of Beirut, cette note expose des principes fondamentaux pour la conception et la mise en œuvre de solutions commerciales numériques au PoB. Elle rend compte de la nécessité de la numérisation, décrit les éléments constitutifs d’un environnement propice à cette transition et présente les obstacles chroniques au changement ainsi que les solutions possibles pour les surmonter. Élaborée en collaboration avec l’Agence française de développement (AFD), cette nouvelle publication approfondit le programme de numérisation dont les grandes lignes faisaient l’objet de la première note sur la réforme institutionnelle du secteur portuaire au Liban (a), publiée par la Banque mondiale en janvier 2021. 

La résilience du secteur portuaire libanais s'est avérée faible. La crise économique en cours, la pandémie de COVID-19 et l’explosion du PoB ont durement touché ce secteur et exposé ses faiblesses et son incapacité à prévoir et recenser les risques externes et à y répondre. La lenteur prévisible de la reprise du secteur risque d’exacerber la charge sur l’économie, alors que les coûts d’opportunité sont élevés et que la concurrence avec les autres ports de la région de la Méditerranée orientale devrait s’intensifier.

La note fait valoir que la numérisation du port de Beyrouth aura des retombées positives sur l’économie libanaise, tout en renforçant la lutte contre la corruption et en restaurant la confiance de la population dans les organes du gouvernement. Elle contribuera également à réduire les coûts commerciaux et la bureaucratie, ce qui permettra à davantage de petites et moyennes entreprises de participer au commerce international. La numérisation des ports accroît la transparence des mouvements de substances dangereuses et permet de déterminer les seuils de danger ou encore les cas de stockage multiple. Elle renforce également l’efficacité, la performance et la prévisibilité des services logistiques. Enfin, la numérisation améliore les contrôles réglementaires et la prise de décision grâce à l’analyse des données Big Data et à la création de nouveaux indicateurs clés de performance et de veille commerciale. 

« L’évolution rapide de la technologie façonne les ports numériques du futur et le Liban ne doit pas rester à l’écart, indique Saroj Kumar Jha, directeur régional de la Banque mondiale pour le Machrek. En veillant à associer toutes les parties prenantes, le Liban devrait immédiatement adopter un cadre institutionnel portuaire spécial pour réformer le secteur et lancer le processus de transformation vers une modernisation technologique structurée et systématique du port de Beyrouth, et ce, afin de soutenir la reprise économique du pays. »

Arthur Germond, responsable du bureau de l’AFD à Beyrouth, partage cette analyse : « Les autorités libanaises doivent d’urgence moderniser les opérations portuaires. Cette mise à niveau est impérative pour relancer l’économie du pays, mais elle ne portera ses fruits qu’après une refonte complète du cadre institutionnel et juridique du système portuaire libanais. La France, par l’intermédiaire de l’AFD notamment, est prête à travailler avec les autorités libanaises dans ce sens. »

La note propose un plan de numérisation reposant sur trois piliers qui garantissent que les axes de l’action publique ne se limitent pas à l’architecture technologique, mais qu’elles intègrent le cadre économique et les capacités humaines. Tout d’abord, le pilier institutionnel, qui vise à renforcer l’environnement numérique libanais, implique des réformes du cadre législatif et opérationnel en vue de faciliter les échanges, d’améliorer les formalités douanières et de mettre en place une infrastructure digitale nationale adaptée. Il faudra pour cela, entre autres, promulguer la nouvelle loi sur les douanes et en restructurer l’administration pour mettre en place une organisation centralisée. Ensuite, le pilier numérique recommande la mise en œuvre de trois solutions, à savoir le « guichet unique maritime », le « système communautaire portuaire » et le « guichet unique national », qui permettent un échange d’informations intelligent et sécurisé entre acteurs publics et privés. Enfin, le pilier du capital humain veille à ce que les capacités requises soient en place, tant dans le secteur public que dans le secteur privé.

La réussite de la transformation numérique dépend de la mise en œuvre de réformes structurelles, liées notamment à la gouvernance et au cadre institutionnel du secteur portuaire. Les solutions numériques ne doivent pas être considérées comme un simple projet d’infrastructure portuaire informatisée. Au-delà de l’infrastructure matérielle et logicielle, il est indispensable de renforcer et d’adapter le cadre institutionnel et législatif pour en assurer le bon fonctionnement. En effet, l’adoption complète et réelle d’un plan d’action numérique nécessite un ensemble de réformes de fond. Certaines d’entre elles, mises en évidence il y a bien longtemps et considérées comme urgentes, en sont restées au stade de la conception et ne sont toujours pas mises en œuvre. Leur lancement enverrait des signaux positifs de changement aux opérateurs portuaires privés et aux acteurs de l’industrie logistique, ce qui contribuerait à débloquer des investissements indispensables dans le secteur portuaire libanais. 


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+1-202-473-1187
aalsaeed@worldbank.org
Beyrouth
Zeina El Khalil
+961-1-963-438
zelkhalil@worldbank.org
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