Washington, 21 mai 2020 — La Banque mondiale a annoncé aujourd’hui un nouveau financement de 6 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA), son fonds pour les pays les plus pauvres, afin d’aider Djibouti à affronter l’invasion de criquets pèlerins et renforcer son dispositif d’anticipation. Ce financement relève du Programme de riposte aux urgences acridiennes, une opération régionale conçue pour permettre aux agriculteurs, éleveurs et ménages ruraux de surmonter les conséquences dévastatrices de la pire invasion acridienne depuis des décennies.
En plus d’améliorer la surveillance de la prolifération des criquets et les mesures de contrôle, il s’agit d’atténuer l’impact sur la santé humaine et l’environnement ; protéger et restaurer les moyens de subsistance des communautés touchées ; et prévenir de nouvelles invasions en renforçant les capacités institutionnelles et communautaires ainsi que la coordination régionale pour disposer de dispositifs d’alerte plus efficaces et organiser une riposte précoce.
« Les fléaux acridiens peuvent être difficiles à contrôler dans des circonstances normales, la crise de COVID-19 rend notre réponse encore plus difficile », a déclaré Mohamed Ahmed Awaleh, ministre de l’agriculture, de l’eau, de la pêche, de l’élevage et des ressources halieutiques de Djibouti. «Notre priorité est d’aider les communautés touchées à subvenir à leurs besoins immédiats et à réhabiliter les systèmes de production alimentaire et leurs moyens de subsistance pour préserver les biens physiques et le capital humain.»
Ce nouveau financement complète une précédente réallocation de 600 000 dollars au titre de la composante d’intervention d’urgence conditionnelle (CERC) du projet de lutte contre les retards de croissance à Djibouti.
« La Banque mondiale se mobilise pour apporter une aide rapide et modulable aux pays touchés par cette infestation », souligne Boubacar-Sid Barry, représentant résident de la Banque mondiale à Djibouti. « Cette opération soutient la réponse des autorités pour remettre les communautés sur pied tout en optimisant les systèmes de surveillance et d’alerte précoce en vue des prochaines invasions. »
Parmi les activités privilégiées, la lutte antiacridienne ciblée, la fourniture d’équipements et de capacités techniques dans les cinq régions victimes de ces nuées d’acridiens (Arta, Dikhil, Ali-Sabieh, Tadjourah et Obock) ainsi que la formation d’équipes de terrain à la gestion des essaims et la manipulation des équipements. Le programme fournira un revenu d’urgence aux ménages vulnérables par le biais du Programme national de solidarité famille (PNSF), le programme de transferts monétaires du ministère des affaires sociales et de la solidarité (MASS). Il contribuera également à la mobilisation des communautés afin de sensibiliser les populations à l’impact de ces infestations et organiser la riposte pour consolider durablement la résilience.
« Les nuées de criquets pèlerins détruisent les cultures et les exploitations, mettant en péril la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance », précise Mohamed Medouar, spécialiste senior en agriculture et chef d’équipe du projet. « Nous devons agir immédiatement pour prévenir de nouveaux désastres. Le programme aidera les fermiers et les éleveurs les plus touchés à affronter les conséquences délétères de cette infestation et à relancer leur activité économique. »
Le portefeuille de la Banque mondiale à Djibouti comprend 13 projets financés par l’IDA, pour un montant total de 184 millions de dollars. Il est axé sur l’éducation, la santé, les filets de protection sociale, l’énergie, le développement des communautés rurales, la lutte contre la pauvreté urbaine, la modernisation de l’administration publique, la gouvernance et le développement du secteur privé, en accordant une importance particulière aux femmes et aux jeunes.
Invasion acridienne : l’action du Groupe de la Banque mondiale
Le Groupe de la Banque mondiale déploie un programme de financement d’urgence de 500 millions de dollars, assorti de conseils en matière d’élaboration des politiques et d’assistance technique, afin de soutenir les pays touchés par l’invasion acridienne. Le programme vise à aider les ménages et les communautés à préserver leurs moyens de subsistance et à faire face aux impacts économiques des dégâts acridiens sur les cultures, le bétail et les actifs connexes, ainsi qu'à renforcer les systèmes nationaux de préparation.