Mais il faut encore relever des défis majeurs, dont notamment la nécessité d’accélérer les politiques de réduction des émissions de carbone dans le chauffage et le transport
KATOWICE (POLOGNE), 10 décembre 2018 – Selon le dernier rapport de la Banque mondiale sur les progrès des politiques publiques en matière d’énergie durable (RISE 2018), le nombre de pays qui se sont dotés de cadres structurants solides a plus que triplé entre 2010 et 2017, pour passer de 17 à 59, tandis qu’.
Les progrès sont encore plus marqués dans le secteur de l’efficacité énergétique, où le pourcentage d’États pourvus d’un arsenal de mesures spécifiques a été multiplié par dix entre 2010 et 2017. En outre, .
Le rapport met cependant en évidence l’importance des obstacles qui entravent encore les avancées vers une énergie durable pour tous. Car si les pays continuent d’accorder la priorité aux politiques de développement des énergies propres pour la production d’électricité, ils continuent aussi de négliger la nécessité de décarboner les secteurs du chauffage et du transport, qui représentent 80 % de la consommation mondiale d’énergie.
Le rapport RISE 2018 passe au crible les politiques de 133 pays dans quatre domaines : les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, l’accès à l’électricité et l’accès à des moyens de cuisson non polluants. Ces domaines correspondent aux cibles de l’Objectif de développement durable (ODD) n° 7, qui vise à garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable, d’ici à 2030.
« Les politiques publiques, ça compte. Les chiffres du rapport RISE 2018 viennent confirmer qu’elles constituent un indicateur de premier plan des avancées de la transition énergétique dans le monde, souligne Riccardo Puliti, directeur principal du pôle Énergie et industries extractives à la Banque mondiale. Mais le rapport tire aussi la sonnette d’alarme : si les pays ne passent pas à la vitesse supérieure en adoptant rapidement les bonnes politiques et en les appliquant vigoureusement, la réalisation des objectifs climatiques mondiaux et de l’ODD 7 est compromise. »
C’est du côté des énergies renouvelables que la dynamique est particulièrement forte. Parmi la totalité des pays couverts par le rapport, 37 % seulement s’étaient fixé un objectif national de développement du renouvelable en 2010. Sept ans plus tard, ils sont 93 %. Le rapport observe que 84 % des pays disposent désormais d’un cadre juridique à l’appui du déploiement des énergies renouvelables, tandis que 95 % d’entre eux autorisent le secteur privé à détenir et exploiter des projets dans ce secteur. De même, .
Les pays où les taux d’accès à l’électricité sont encore faibles mettent de plus en plus l’accent sur les solutions hors réseau : en 2017, ils étaient 70 % à avoir pris des mesures pour soutenir le développement de mini-réseaux et d’installations domestiques solaires, contre environ 15 % seulement en 2010.
Le rapport constate cependant que, dans ces mêmes pays, la détérioration de la situation budgétaire des compagnies nationales d’électricité met en péril leurs progrès : seulement 37 % de ces entreprises étaient solvables en 2016, contre 63 % en 2012.
Le secteur des moyens de cuisson non polluants reste le domaine le plus négligé et le plus insuffisamment financé par les pouvoirs publics. Si le rapport note une certaine progression des politiques publiques dans ce domaine depuis 2010, il fait état de peu de progrès en ce qui concerne la fixation de normes pour les fourneaux ou encore les mesures visant à inciter les consommateurs et les producteurs à se tourner vers des technologies propres.
« Les pays ont aujourd’hui la possibilité d’accélérer l’adoption de bonnes politiques en apprenant les uns des autres, indique M. Puliti. Comment un pays comme le Kenya, par exemple, est-il parvenu à accroître l’accès à l’électricité si rapidement ? Ou encore, comment le gouvernement indien s’y est-il pris pour mettre en place un système d’enchères pour l’attribution des marchés liés aux énergies renouvelables qui a permis de faire baisser les tarifs du solaire à un niveau sans précédent ? Et, en même temps, il faut agir vite pour combler des insuffisances criantes, notamment en ce qui concerne la situation financière des compagnies nationales d’énergie, le passage à des moyens de cuisson non polluants et les efforts de réduction des émissions de carbone dans le chauffage et le transport. »
RISE 2018: “Policy Matters” est la deuxième édition du rapport RISE (Regulatory Indicators for Sustainable Energy). Ce rapport est publié par la Banque mondiale à l’aide de financements provenant du Programme d’assistance à la gestion du secteur énergétique (ESMAP).
Le rapport complet ainsi que les fiches-pays détaillées sont disponibles sur http://rise.esmap.org/ (a)