WASHINGTON, le 8 mars 2017—Le président du Groupe de la Banque mondiale Jim Yong Kim a fait aujourd’hui la déclaration suivante sur l’ampleur catastrophique de l’insécurité alimentaire en Afrique subsaharienne et au Yémen :
« La famine est un fléau qui pèse sur notre conscience collective. Des millions de vies sont en jeu et d’autres mourront si nous n’agissons pas rapidement et résolument.
Le Groupe de la Banque mondiale tient à manifester sa solidarité aux populations aujourd’hui menacées par la famine. C’est pourquoi nous avons décidé de mobiliser une action immédiate pour l’Éthiopie, le Kenya, le Nigéria, la Somalie, le Soudan du Sud et le Yémen. Notre première priorité est d’œuvrer avec nos partenaires pour faire en sorte que les familles aient accès à l’eau et à la nourriture. Nous nous employons actuellement à réunir une enveloppe financière de plus de 1,6 milliard de dollars pour mettre en place des systèmes de protection sociale, renforcer la résilience des populations locales et maintenir les services fournis aux plus vulnérables. Ce montant comprend plus de 870 millions de dollars de projets existants qui aideront les populations menacées par la famine. Je travaille également avec nos Administrateurs pour faire approuver 770 millions de dollars de nouveaux projets qui seront financés en grande par le Mécanisme de réponse aux crises de l’IDA.
Le Groupe de la Banque mondiale aidera à répondre aux besoins immédiats créés par la famine actuelle, tout en sachant qu’elle aura des effets durables sur la santé de millions d’êtres humains et leur aptitude à apprendre et à gagner leur vie. C’est pourquoi nous continuerons également à travailler avec les populations locales pour les aider à retrouver une vie normale et à se préparer aux chocs futurs.
Nous travaillons en étroite coordination avec l’ONU et d’autres partenaires dans tous nos domaines d’intervention. Nous savons que cette crise grave ne pourra être surmontée sans la collaboration de tous les organismes d’aide humanitaire et de développement. Nous appelons la communauté internationale à répondre avec la fermeté et la rapidité voulues à l’appel mondial à la mobilisation de ressources lancé par l’ONU pour lutter contre la famine.
Si l’on veut éviter d’autres crises, il faut investir pour lutter contre les causes profondes et les facteurs de la fragilité actuelle et pour aider les pays à renforcer la résilience de leurs institutions et de leur société. »
Contexte
Lorsqu’une famine frappe un pays ou une région, une grande partie de la population est privée d’accès aux denrées de base, les cas de malnutrition aiguë se multiplient et la mortalité due à la faim atteint des niveaux sans précédent. Les enfants de moins de cinq ans sont les plus gravement touchés. Une famine peut compromettre le bien-être de toute une génération. Le Soudan du Sud a officiellement déclaré l’état de famine le 20 février, avec quelque 100 000 personnes touchées, et il existe un risque crédible de famine au Yémen, dans le nord-est du Nigéria et dans d’autres pays. Les conflits en cours et l’insécurité civile aggravent encore l’insécurité alimentaire de millions de personnes dans la région, ce qui a déjà causé des déplacements massifs et d’autres effets de contagion. Par exemple, l’insécurité alimentaire en Somalie et la famine au Soudan du Sud accélèrent l’afflux de réfugiés en Éthiopie et en Ouganda. Selon les estimations de l’ONU, quelque 20 millions de personnes au Nigéria, au Soudan du Sud, en Somalie et au Yémen sont « au bord de la famine ». La sécheresse sévit également en Ouganda et dans certaines parties de la Tanzanie. La dernière famine a été déclarée en 2011 en Somalie, lorsqu’elle a fait 260 000 victimes.