WASHINGTON, 27 septembre 2016 – Au Liban, un nouveau programme de 224 millions de dollars va permettre d’élargir l’accès à l’enseignement public et d’améliorer la qualité du système éducatif. Il est prévu de scolariser quelque 100 000 enfants libanais et réfugiés syriens de 3 à 18 ans sur toute la durée du programme. Le Conseil des administrateurs du Groupe de la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui l’aide financière qui sera apportée à la deuxième phase d’un programme de scolarisation universelle baptisé Reaching All Children with Education (RACE 2). L’Association internationale de développement (IDA) accordera ainsi au Liban un financement de 100 millions de dollars, à des taux normalement réservés aux pays à faible revenu.
Le programme comprend un don de la Banque mondiale d’un montant de 4 millions de dollars provenant d’un fonds fiduciaire (le Results in Education for all Children Trust Fund) financé par la Norvège, l'Allemagne et les États-Unis. Ces efforts combinés devraient inciter la communauté internationale à accroître son aide et à fournir 120 millions de dollars de dons. Le crédit et le don correspondant ont recours à une approche de financement innovante basée sur les résultats : les fonds seront débloqués en fonction des résultats atteints dans la hausse de la scolarisation et l’amélioration de la qualité du système éducatif.
« Ces enfants privés d’école ne sont pas responsables de la situation tragique dans laquelle ils se trouvent et nous ferons tout notre possible pour éviter qu’ils ne deviennent une génération perdue, explique Ferid Belhaj, directeur du département Moyen-Orient de la Banque mondiale. En effet, les conditions de financement extrêmement favorables qui sont accordées au Liban sont inédites pour un pays à revenu intermédiaire ». « La question des réfugiés, ajoute-t-il, exerce des pressions énormes sur les infrastructures : électricité, eau, assainissement, services publics, santé et éducation. Le Liban a déjà payé sa part et il est temps que la communauté internationale assume ses responsabilités. »
Le Liban compte le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde. Depuis le début du conflit syrien, il y a cinq ans, les écoles libanaises ont accueilli plus de 150 000 enfants syriens. Pour faire face à la demande, de nombreux établissements ont instauré un système de double journée, avec des cours le matin et l’après-midi. Mais on estime que 300 000 enfants syriens qui vivent au Liban ne sont pas scolarisés. Malgré les efforts considérables déployés par le gouvernement libanais et l’appui apporté par la communauté internationale pour fournir des services éducatifs, si l’on ne permet pas à ces enfants d’accéder à l’éducation, les conséquences à court et à long terme risquent d’être catastrophiques.
« Ce programme permettra au gouvernement libanais d’atteindre ses principaux objectifs, à savoir accroître le taux d'inscription et améliorer la qualité de l’enseignement pour tous les enfants. En outre, il propose un instrument fondé sur les résultats afin d’attirer davantage d’appui international », souligne Noah Yarrow, spécialiste senior de l'éducation à la Banque mondiale.
Le projet RACE 2 mis en œuvre par les autorités libanaises vise les objectifs suivants : i) accroître l’égalité d’accès des enfants libanais et syriens à l’enseignement formel ; ii) améliorer la qualité des services éducatifs grâce à un appui ciblé et à une formation adaptée des enseignants et iii) renforcer le système éducatif au niveau central et régional.