Washington, 31 août 2016 – Le Conseil des administrateurs du Groupe de la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui un financement additionnel d’un montant de 18 millions de dollars (soit 16,2 millions d’euros) destiné à la finalisation d’un système d’évacuation des eaux usées respectueux de l’environnement dont la mise en place est capitale pour la protection des écosystèmes marins vulnérables du littoral tunisien. Ce nouveau financement, alloué en faveur du Projet d’assainissement de Tunis-Nord, sera consacré à la construction d’un émissaire en mer de six kilomètres qui permettra d’acheminer les eaux usées traitées loin des côtes et d’améliorer ainsi leur dispersion et leur dilution.
Le déversement d’eaux usées non traitées ainsi que la pollution d’origine agricole menacent les écosystèmes marins et côtiers de la Tunisie. Alors que la réduction des rejets de nutriments dans le golfe de Tunis constitue une priorité nationale, le gouvernement a établi un programme national pour l’amélioration de la gestion des eaux usées en collaboration avec l’Office national de l'assainissement (ONAS).
« La Banque soutient le développement de l’ONAS depuis sa création en 1974. L’amélioration de l’évacuation des eaux usées en Tunisie contribuera considérablement aux efforts entrepris au niveau international pour lutter contre la pollution en Méditerranée ; elle profitera aussi à la population tunisienne, qui bénéficiera concrètement d’un environnement plus sain grâce à une meilleure gestion des déchets sur le territoire national », indique Eileen Murray, responsable des opérations de la Banque mondiale pour la Tunisie.
Relativement bien pourvue dans le domaine de la gestion de l’eau, la Tunisie dispose de compagnies des eaux et de réseaux d’adduction bien développés. Près de la totalité de sa population urbaine (et 90 % de sa population rurale) a accès à l’eau potable, tandis que 85 % des citadins tunisiens ont aussi accès à des équipements d’assainissement améliorés. Mais le pays ne possède qu’un nombre limité d’émissaires sous-marins, ce qui compromet la bonne évacuation des effluents.
« Ce financement supplémentaire va permettre de mettre en place un système de rejet des eaux usées traitées plus sûr, mais aussi de favoriser leur réutilisation, en particulier dans l’agriculture. Le recyclage des eaux usées pour l’irrigation agricole aidera la Tunisie à faire face au défi grandissant de la pénurie d’eau », explique Richard Abdulnour, spécialiste de l’eau et de l’assainissement à la Banque mondiale et chef d’équipe du projet.
Le secteur de l’assainissement en Tunisie est soumis à une pression de plus en plus grande depuis quelques années. Des investissements différés et des augmentations de tarifs peu élevées ont empêché l’ONAS de moderniser ses services comme il l’aurait fallu et de satisfaire à l’essor de la demande dans les villes. Le financement additionnel approuvé aujourd’hui contribuera à la construction d’infrastructures essentielles, mais aussi au renforcement des capacités institutionnelles et à l’amélioration des systèmes de contrôle de la qualité de l’eau et de surveillance de l’environnement, ainsi qu’à la conception des prochains projets qui seront menés à l’appui du programme national d’amélioration de la gestion des eaux usées.