Les intérêts des pays en développement au cœur du dialogue international
WASHINGTON, 10 juin 2015 – La Banque mondiale et le FMI lancent une nouvelle initiative pour aider les pays en développement à renforcer leur fiscalité. Des études indiquent que de nombreux pays à faible revenu pourraient accroître d’au moins 2 à 4 % la part des recettes fiscales dans leurs produits intérieurs bruts sans pour autant compromettre l'équité et la croissance. En augmentant les recettes, les pays en développement pourront combler leurs déficits financiers et promouvoir le développement.
Le lancement de cette initiative précède la « Conférence sur le financement du développement » à Addis-Abeba en Éthiopie, un évènement qui réunira la semaine prochaine des chefs d'État et des représentants d'organisations de la société civile, d'institutions multilatérales et du secteur privé pour débattre de l'augmentation des financements en vue de la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD).
« Les pays en développement ont absolument besoin d'une solide base de recettes pour être en mesure de financer leurs dépenses en services publics, en aide sociale et en infrastructures », affirme Christine Lagarde, directrice générale du FMI. « L'expérience montre qu'avec une assistance technique extérieure bien ciblée et une volonté politique suffisante, cela est possible ».
« Nous sommes déterminés à aider les pays en développement à accroître leurs recettes car cela peut avoir pour effet d'accroître le nombre d'enfants pouvant bénéficier d'une bonne éducation et de familles susceptibles d’avoir accès à des prestations de santé de qualité », ajoute pour sa part Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale. « Si chacun s'acquitte de sa part d'imposition –– les pays en développement pourront combler leur déficit de financement et promouvoir une croissance qui n'exclut personne ».
L’initiative conjointe du FMI et de la Banque mondiale, qui se veut une réponse à la demande des pays, comprend deux volets : l’approfondissement du dialogue avec les pays en développement sur les questions fiscales internationales à l’effet de les aider à mieux faire entendre leurs voix dans le débat international sur la réglementation fiscale internationale d’une part, et l’élaboration de meilleurs outils de diagnostic pour aider les pays membres à évaluer et à renforcer leurs politiques fiscales d’autre part. Cette initiative prend appuie sur les programmes actuels de la Banque relatifs à la fiscalité exécutés dans plus de 48 pays en développement et les projets d’assistance technique du FMI en rapport avec la fiscalité dans pas moins de 120 pays.
En mobilisant davantage leurs compétences collectives, la Banque et le FMI entendent jouer un rôle plus important dans leur effort commun d'aider tous les pays membres à atteindre les ambitieux objectifs que le monde se fixera plus tard cette année à New York.
Pour la Banque et le FMI, faire davantage entendre la voix des pays en développement et faire valoir plus pleinement leurs intérêts dans le débat sur les questions fiscales internationales, en particulier les États bien trop petits pour jouer un rôle au niveau du G-20, constituent une priorité. L’initiative permettra aux deux institutions d’approfondir leur coopération avec les pays en développement pour identifier les principaux problèmes liés à la politique sur la fiscalité internationale et les solutions envisageables, tant au niveau des pays que dans le cadre d'une concertation internationale permanente.
La Banque et le FMI envisagent également de renforcer leurs outils de diagnostic en mettant au point de nouvelles méthodologies, en cas de nécessité, pour aider les pays membres à identifier des réformes fiscales prioritaires et concevoir les dispositifs nécessaires pour leur mise en application. L’effort ainsi déployé accompagnera le lancement d’un outil d’évaluation diagnostique de l’administration fiscale (Tax Administration Diagnostic Assessment Tool - TADAT) en novembre.
La Banque et le FMI continuent d'œuvrer en étroite collaboration avec leurs partenaires de développement, notamment l’OCDE, en développant leurs activités dans le domaine de la fiscalité.