WASHINGTON, 8 avril 2014 – Le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a annoncé aujourd’hui que son institution prévoyait de fournir à la Tunisie un programme d’appui de 1,2 milliard de dollars cette année, soit quatre fois plus que le montant alloué au pays avant la révolution et deux fois plus que celui octroyé dans le sillage des événements de 2011. M. Kim a fait cette annonce une semaine après avoir rencontré le Premier ministre tunisien, M. Mehdi Jomaa, au siège de la Banque mondiale.
M. Kim a félicité le Premier ministre de l’adoption de la nouvelle Constitution du pays, l’une des plus progressistes de la région, et du consensus qui a permis de donner confiance dans un avenir durable pour la Tunisie.
« La ratification de la nouvelle Constitution tunisienne et la formation du gouvernement provisoire en janvier nous laissent espérer que la transition du pays va s’accélérer et ouvrir de nouvelles perspectives économiques pour tous. C’est pourquoi nous augmentons aujourd’hui considérablement notre aide, a expliqué M. Kim. La Tunisie donne l’exemple à tous les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, et nous devons faire tout notre possible pour appuyer le développement pendant cette période critique de transition. »
Lors de la réunion organisée la semaine dernière, le Premier ministre tunisien a remercié M. Kim de l’appui du Groupe de la Banque mondiale, ajoutant qu’il était déterminé à renforcer le processus démocratique et à assurer le succès de la transition.
M. Kim a pour sa part indiqué que l’augmentation de l’aide accordée à la Tunisie par son institution venait confirmer son appui sans réserve en faveur de la transition.
« Le Groupe de la Banque mondiale est déterminé à collaborer avec le nouveau gouvernement pour faire en sorte que les acquis politiques favorisent l’évolution du pays vers une économie ouverte et dynamique qui offre des opportunités à tous les Tunisiens », a déclaré M. Kim.
Inger Andersen, vice-présidente de la Banque mondiale pour la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord, a détaillé les opérations inscrites au programme d’appui pour 2014 :
- un montant de 750 millions de dollars destiné à appuyer les réformes menées par le gouvernement pour assurer l’égalité des chances sur le plan économique, promouvoir la croissance et créer des emplois, tout en améliorant la transparence et la responsabilisation dans la prestation des services publics ;
- un projet de 300 millions de dollars axé sur le renforcement des capacités des collectivités locales, pour appuyer les dispositions de la nouvelle Constitution relatives à la décentralisation ;
- un investissement de 100 millions de dollars pour alimenter une ligne de crédit qui permettra aux banques de donner aux petites et moyennes entreprises l’accès au crédit dont elles ont tant besoin ;
- un montant de 50 millions de dollars destiné à un projet de promotion des exportations qui aidera à développer les secteurs dans lesquels la Tunisie pourrait avoir un avantage compétitif ;
- et, dans le cadre de la collaboration avec la société nationale des eaux, un montant de 20 millions de dollars au titre d’un projet prévu en 2014 pour doter la zone métropolitaine de Tunis d’une nouvelle station de pompage.
Le Premier ministre Mehdi Jomaa, qui effectuait sa première visite officielle aux États-Unis, était accompagné du ministre de l’Économie et des Finances, M. Hakim Ben Hamouda, du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, M. Chadly Ayari, et du secrétaire d’État à la Coopération internationale, M. Noureddine Zekri.
Avant sa réunion avec M. Kim, M. Jomaa s’est entretenu, à titre officieux, avec les Administrateurs de la Banque mondiale pour leur présenter un aperçu du programme et des priorités de son gouvernement. Les Administrateurs l’ont fermement assuré qu’ils appuieraient la coopération entre la Tunisie et le Groupe de la Banque mondiale.
Parallèlement à cet appui budgétaire, la Banque finance actuellement dix projets en Tunisie, d’un montant total de 435 millions de dollars, dans des secteurs tels que l’alimentation en eau et l’assainissement, le traitement des eaux usées, le financement des microentreprises et des PME, l’enseignement supérieur et le développement rural dans les régions sous-développés. Un nouveau rapport de la Banque mondiale, publié le mois dernier sous le titre All in the Family, State Capture in Tunisia, décrit la manipulation systématique de la réglementation par l’ancien régime et souligne l’urgence d’adopter des réformes pour créer des conditions économiques équitables.
Afin d’accompagner la transition, la Société financière internationale (IFC) a accru ses engagements en Tunisie et appuyé le secteur privé en investissant 105 millions de dollars dans six projets depuis janvier 2011 et en mobilisant d’autres investissements. L’IFC a également lancé plusieurs projets de services-conseil pour améliorer le climat de l’investissement, renforcer le gouvernement d’entreprise, faciliter l’insertion professionnelle des jeunes et élargir l’accès des microentreprises et des PME au crédit. M. Michel Wormser, vice-président de l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), s’est rendu en Tunisie la semaine dernière afin de recenser les domaines dans lesquels la MIGA pourrait contribuer à mobiliser des fonds pour financer d’importants projets d’infrastructure et d’autres initiatives créatrices d’emplois, et aider ainsi le pays à atteindre ses objectifs de développement.