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ARTICLE22 mai 2024

Une croissance solide, c’est une croissance verte

The World Bank

Le Groupe de la Banque mondiale a pour mission de mettre fin à la pauvreté sur une planète vivable. Alors que plus de la moitié du PIB mondial (soit 44 000 milliards de dollars de ressources économiques) dépend de la nature, il est fondamental de comprendre l’impact économique de la biodiversité pour mener à bien cette mission.

En quoi cela consiste-t-il exactement ?

Adopter une approche dynamique

La nature est partout, pas seulement dans les parcs nationaux.

La vision de la Banque mondiale en matière de biodiversité s’articule autour de quatre idées fortes :

Intégrer la nature où qu’elle soit

Le programme 30x30 du Cadre mondial de la biodiversité vise à protéger 30 % des aires terrestres et maritimes d’ici 2030. Il ne faut pas négliger pour autant les 70 % restants, où nature et activité humaine sont intimement imbriquées.

Cet enjeu est manifeste dans les zones humides urbaines, comme à Kigali, au Rwanda. La municipalité a restauré des terrains auparavant dégradés pour les transformer en écoparc, ce qui permet de favoriser la nature en ville tout en générant des bienfaits économiques liés à la hausse des prix du foncier et au développement des loisirs et du tourisme. Il suffit de regarder autour de soi : la nature est partout, pas seulement dans les parcs nationaux.

Étendre les partenariats autour de la biodiversité

De la même manière que nous devons appréhender la nature au-delà des parcs nationaux, il nous faut nouer des collaborations au-delà des partenaires traditionnels. En associant les ministères des finances, les banques centrales, le secteur privé, la société civile et les populations locales au travail que nous menons avec les ministères de l’environnement, nous forgeons des partenariats inclusifs. Cette démarche permet de rapprocher les ressources de la Banque mondiale au plus près des micro et petites entreprises, qui jouent un rôle clé dans la création d’emplois.

Mobiliser des financements en faveur de la nature

La mobilisation de financements permet à la Banque mondiale de faciliter des opérations qui combinent dons internationaux et budgets nationaux, et de consacrer ainsi davantage de ressources au financement de projets de grande envergure qui profitent à la nature, à l’emploi et au PIB.

Mais le volume de financements ne fait pas tout. Pour parvenir à obtenir des résultats tangibles avec les 14 milliards de dollars que nous investissons actuellement dans l’environnement, les ressources naturelles et les océans, il faut également lever les obstacles qui entravent l’accès à ces ressources, de manière à ce que les financements parviennent là où ils sont le plus nécessaires.

Produire des données et des analyses indispensables

La comptabilité du capital naturel, c’est-à-dire l'intégration de la nature dans les bilans publics, est indispensable à une meilleure prise de décision au plus haut niveau. Le Programme mondial pour le développement durable (a) assure un transfert de connaissances vers les ministères et les organismes de statistique afin d’aider les pays à incorporer la valeur de leur capital naturel dans leurs politiques et processus de planification, et faire ainsi en sorte qu'elle soit partie intégrante du dialogue sur le développement.

Les investisseurs ont également besoin d’outils pour une prise de décision plus éclairée. Le portail de données sur les performances des pays en matière environnementale, sociale et de gouvernance (ESG) (a) fournit des indicateurs et des outils d’analyse aux investisseurs et promeut une démarche d’investissement à fort impact et globale.

Réalisations et défis

La valeur de la nature doit faire partie intégrante du dialogue sur le développement.

En collaboration avec le programme PROBLUE (a), une opération de restauration est en cours dans la lagune Muni, au Ghana, un site menacé par l’érosion côtière, la coupe de la mangrove et la pollution. Située à seulement 60 kilomètres de la capitale, Accra, à lisière d’une ville côtière en pleine expansion, la lagune abrite près de 20 espèces d’oiseaux migrateurs. C'est aussi un lieu de nidification pour trois espèces de tortues marines vulnérables ou en voie d’extinction. La lagune et les eaux côtières qui la jouxtent assurent également des moyens de subsistance aux pêcheurs des environs. Source de bienfaits pour la population locale et pour la faune et la flore sauvages, la biodiversité de ce site et sa vitalité contribuent aussi à plusieurs Objectifs de développement durable.

En prenant la mesure de la valeur des aires protégées pour le tourisme et l’emploi, on comprend mieux l’importance de la préservation de la nature. En Zambie, par exemple, où 40 % des terres bénéficient d’une protection, les voyages et le tourisme procurent 7,2 % des emplois et 7 % des revenus de la population. Deux parcs nationaux fournissent à eux seuls 35 000 emplois.

S’il est important de mettre en lumière ces réussites, la situation est plus complexe. En Zambie, la progression des populations d’espèces sauvages s'est accompagnée d’une aggravation des conflits entre l’homme et l’animal. Les dégâts causés par les éléphants ont entraîné des pertes de production agricole de 3 millions de dollars pour les petits agriculteurs qui vivent à proximité des parcs naturels. On observe un phénomène similaire aux abords du parc national de Chitwan au Népal, où les agriculteurs risquent davantage de voir leurs plantations dévorées ou piétinées à la suite des efforts de protection de la faune sauvage.

Face à ces nouvelles problématiques, le Programme mondial pour la vie sauvage (a) travaille avec les pouvoirs publics et les dirigeants communautaires afin d’élaborer des stratégies et de déployer des technologies qui favorisent une coexistence prospère entre les humains et la faune.

Plus largement, sur le plan des politiques à mener, la Banque mondiale a pour objectif d’aider à faire de la biodiversité un enjeu de premier plan dans la prise de décision. Ce qui va de pair avec une hausse des financements dans ce domaine, tant au niveau des budgets nationaux que du secteur privé et des institutions financières internationales. À l’heure actuelle, moins de 1 % seulement des budgets nationaux sont consacrés aux ressources naturelles renouvelables. Ces financements sont insuffisants et on peut s’attendre à ce qu’ils augmentent à la faveur de meilleures données démontrant la valeur économique du capital naturel. De même, nous proposons des analyses pour aider le secteur privé à reconnaître les risques commerciaux liés à la dégradation de l’environnement et à investir davantage dans des projets respectueux de la biodiversité.

La biodiversité est vitale

Alors que nous nous efforçons de mettre fin à la pauvreté sur une planète vivable, la prise de conscience de la valeur économique de la biodiversité n’est pas seulement nécessaire, elle est vitale. Prendre acte des liens complexes entre nature et pauvreté, c’est investir stratégiquement en vue de maximiser notre impact. Et cela implique de s’affranchir des frontières traditionnelles, de tisser des partenariats selon une approche qui englobe l’ensemble de la société, de mobiliser des financements en faveur de projets de grande envergure qui bénéficient à la fois à la nature et aux économies, et de s’appuyer sur les données et l’analyse afin d’intégrer le capital naturel dans la prise de décision à tous les niveaux.

En plaçant la biodiversité au centre des décisions, nous pouvons façonner un avenir où la nature prend toute sa place, où la pauvreté recule et où la prospérité profite à tous.

Les chutes Victoria en Zambie. Vidéo du Programme mondial pour la vie sauvage.

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