Le projet d'accès aux services électriques solaires au Niger (NESAP), visant à renforcer l'accès à l'électricité dans les zones urbaines et périurbaines du pays grâce à l'énergie solaire, a été lancé en 2017 et a permis de construire 15 centrales électriques solaires.
Ce projet financé par la Banque mondiale par le biais de l'Association internationale de développement (IDA), permettra au Niger de mieux équilibrer son mix énergétique, aujourd'hui largement dominé par l'énergie thermique.
Sur les 15 centrales solaires, 12 étaient opérationnelles en juillet 2023. Mises en œuvre par NIGELEC, ces centrales affichent d'excellents résultats pour accroître l'accès à des services électriques de haute qualité pour les ménages et les entreprises mal desservis, situés dans les zones couvertes par le projet. Le taux d'électrification dans ces centres isolés devrait augmenter de 20 % à 75 % une fois que toutes les centrales solaires seront pleinement opérationnelles et que les nouvelles connexions auront été installées.
Une caractéristique de la personnalité d'Abdoul Kader tient à son profond désir d'aider les autres. Il se consacre pleinement à sa famille, ses amis et sa communauté. « J'ai passé quelque temps en dehors de mon village, dans la ville d'Agadez, où je suis allé étudier. Après avoir obtenu mon diplôme, j’y suis resté pour travailler. Mais une pensée ne me quittait pas – celle de retourner au village et de contribuer au bien-être de ma communauté, » explique-t-il avec conviction.
Abdul Kader Adamou Labo a 34 ans, il travaille dans le secteur de l'énergie avec son frère cadet, Abdul-Warissou et il a monté sa propre entreprise.
Au départ, nous arrivions à peine à atteindre dix ou 15 installations au plus. Il n'y avait pas plus de 12 heures de service électrique par jour et les abonnés à NIGELEC étaient rares. Un seul compteur fournissait l'ensemble d'un quartier d'Ingall.
Abdoul-Kader Adamou Labo
Ingall point de rencontre des éleveurs
La commune rurale d'Ingall dont il est originaire se trouve dans la région d'Agadez, à plus de 850 kilomètres de la capitale, Niamey. Cette localité sert de carrefour à plusieurs communautés, notamment Touareg, Peuls ainsi que la communauté Hausa. Ingall se situe également à la confluence des sables du sud de Tadarast et des argiles du Nord d'Ighazer. C’est le lieu de la plus grande transhumance du pays qui voit chaque année, durant la saison des pluies, d’immenses troupeaux remonter vers les pâturages et sources salées du nord d’Ingall, en traversant les zones argileuses d'Ighazer.
L'élevage de bétail constitue la principale activité économique et la plus importante source de revenus pour les habitants d'Ingall. Cependant, au cours des dernières années, les précipitations sont devenues de plus en plus irrégulières et la période de sécheresse s'est prolongée, affectant significativement le bétail. Cette année encore, plusieurs communes de la région d'Agadez, dont Ingall, ont été sévèrement touchées par la chaleur extrême, entraînant la mort de nombreux animaux. La situation a fortement affecté le bien-être de la population, notamment des jeunes, qui représentent la majorité de la communauté et qui pratiquent également l'élevage.
Le manque d'opportunités a aussi entrainé un exode massif des jeunes vers d'autres grandes villes du pays ou même vers les pays voisins. « De plus en plus de jeunes migrent vers Agadez et Tahoua en quête d'opportunités. Pour contrer cette tendance, j'ai décidé de former certains d'entre eux dans le domaine des énergies renouvelables afin de leur offrir des sources de revenus alternatives, » explique Abdoul Kader.
Abdoul Kader se spécialise dans l'installation électrique pour les bâtiments. Il offre aussi des services d'équipement électrique. Plus récemment, il s'est lancé dans les énergies renouvelables, en se concentrant sur la formation et le suivi des jeunes.
Ses débuts ont été précaires. « Au départ, nous arrivions à peine à atteindre dix ou 15 installations au plus, » se souvient-il. « Il n'y avait pas plus de 12 heures de service électrique par jour et les abonnés à NIGELEC étaient rares. Un seul compteur fournissait l'ensemble d'un quartier d'Ingall, » explique-t-il.
Si la société d'Abdoul Kader est aujourd'hui florissante, c'est grâce à la nouvelle centrale solaire d'Ingall. Dotée d'une capacité de 750 kilowatts, elle fournit à présent un service électrique 24 heures sur 24 à l'ensemble de la commune, alors que la fourniture n'était autrefois assurée que de 10 heures du matin à minuit. « Auparavant nous passions tous la nuit dans le noir. À présent, grâce au renforcement de la centrale, nous pouvons nous éclairer la nuit, » explique Rhissa Ag Mohamed, premier adjoint au maire d'Ingall.
Un accès amélioré aux service sanitaires grâce à l'énergie solaire
Avec la pandémie de COVID-19, alors que le système de santé commençait à être éprouvé, le projet a alors été restructuré pour inclure une composante de réponse d'urgence afin de lancer des mesures immédiates de gestion des risques associés aux impacts de la pandémie. Cela a permis d'appuyer les efforts de réponse à la pandémie du gouvernement.
Des fonds ont été alloués pour financer les systèmes solaires et assurer des services sanitaires adaptés dans certains des centres de santé. Résultat, 73 centres de santé, auparavant privés d'électricité, ont pu être raccordés par le biais de systèmes solaires photovoltaïques autonomes équipés de batteries de stockage, permettant une alimentation électrique continue.
Le Centre de soins de Kankandi, situé à environ 40 km de la principale ville de la région, Dosso, dessert environ 15 villages. Avant l'installation des panneaux solaires, il n'était pas raccordé à l'électricité. La fréquentation du centre était faible avec à peine une douzaine d'accouchements – la principale cause de consultation – un chiffre qui est passé à environ 30 aujourd'hui. Le centre de soins est également équipé d'un réfrigérateur pour conserver les vaccins.
« Auparavant, le centre de soins ne pouvait compter que sur la lumière du jour, et les consultations ne pouvaient avoir lieu que pendant la journée. À partir de 19h00, les patients, principalement des femmes, rentraient rapidement chez eux pour éviter l'obscurité. Aujourd'hui, le centre est opérationnel 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 et les patients arrivent à toute heure. Cela nous donne de l'espoir pour nos enfants, qu'ils aient accès aux services essentiels en permanence, » témoigne Harouna Adamou, présidente du comité de gestion de Kankandi, avec un large sourire.
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