ALLADA, Bénin, le 21 octobre 2021- Le visage couvert d’un masque chirurgical, Martin T franchit le seuil de la zone rouge des malades de la COVID-19 d’un pas encore faible. Il est soulagé de pouvoir profiter à nouveau de l’air libre et contempler la beauté du paysage après avoir passé une dizaine de jours en soins intensifs au centre de traitement des épidémies d’Allada, à 50 km au nord de Cotonou. Ses deux sacs contenant ses affaires sont désinfectés une dernière fois. À ses côtés, quatre agents de santé, dont le coordonnateur du centre, lui rappelle une dernière fois les gestes barrières. Ultime étape à laquelle Martin acquiesce avant de téléphoner à sa petite amie pour organiser son retour à Cotonou.
« J’ai vécu plus qu’un cauchemar. Cela a été très dur mais je salue le corps médical qui m’a administré des soins de qualité ». Ce sexagénaire est convaincu qu’il doit sa guérison à la réactivité et la disponibilité des médecins et à la qualité du traitement qu’il a reçu.
Au Bénin, , financé par la Banque mondiale par le biais de l’Association internationale de développement.
La victoire au bout du tunnel
Centre de référence au plan national, le centre de traitement des épidémies d’Allada joue un rôle de premier plan dans la stratégie de riposte mise en place par les autorités béninoises. Au 15 octobre 2021, plus de 1500 malades y ont été hospitalisés dont 900 cas graves passés par l’unité de soins intensifs et de réanimation. Ces chiffres ne prennent pas en compte les centaines de patients isolés, traités et suivis à domicile.
Tous les cas sont différents et les témoignages émouvants. Après deux semaines de soins, Cheik. G., imam d’une mosquée dans la banlieue nord de Cotonou est sorti indemne et a repris les prêches. « Le coronavirus n’est pas une utopie. Elle n’est pas non plus une fatalité. Grâce à Allah, et aux médecins d’Allada, je suis revenu à la vie », témoigne-t-il.
Ginette Z., commerçante, guérie du virus pense avoir eu la vie sauve grâce à son admission rapide au centre.
Chaque guérison est un moment de célébration pour le personnel soignant que la pandémie n’a pas épargné. « À l’annonce des résultats de mon test, j’ai reçu un choc », confie Isidore Lokonon, chef du service des soins infirmiers au service d’aide médicale d’urgence (Samu-Bénin). « J’ai retrouvé aussitôt ma sérénité, parce que j’étais convaincu que le Bénin était bien équipé pour faire face à la COVID-19 et que je m’en sortirai ».