ABOMEY-CAlAVI, le 22 juillet 2021—Dans un moulin à maïs à Zoundja, un quartier dans la banlieue d’Abomey-Calavi au nord de Cotonou, au Bénin, une vingtaine de casseroles se disputent la place dans un bruit assourdissant à alerter tout le voisinage. À la manette de sa machine, Antoine K a le privilège de servir les ménages du quartier en transformant leur maïs en farine. Seul problème, sa prestation n’est pas accessible à toutes les bourses dans ce quartier en pleine urbanisation où riches et pauvres se côtoient. « Je mouds le kilo de maïs à 75 francs CFA (1,5 centimes de dollars), ce qui est trop cher pour certaines femmes mais je n’ai pas le choix si je veux pouvoir régler la facture d’électricité et permettre au moulin de tourner », se défend le meunier.
En 25 années de service, Antoine, la cinquantaine révolue, a vu beaucoup d’amélioration dans l’accès à l’électricité. Les quartiers ont été progressivement électrifiés et aujourd’hui, le délestage est de moins en moins fréquent.
Mais il a également vu le coût de ses prestations grimper au gré de l’augmentation du tarif de l’électricité au Bénin. La dernière facture que lui a adressée la Société béninoise d’énergie électrique s’élevait à plus de 100 000 francs CFA (environ 180 dollars) toutes taxes confondues, trop élevée pour ses 200 000 francs CFA (365 dollars) de recettes mensuelles. La hausse du tarif de l’électricité a un effet domino sur le coût de sa prestation.
Au Bénin, comme partout en Afrique de l’Ouest et centrale, le moulin occupe une place centrale dans la vie des ménages qui consomment quotidiennement des aliments à base de maïs ou autres céréales. Mais le tarif de l’électricité induit un coût exorbitant de la prestation de ces petites unités de production dont la clientèle est essentiellement constituée de ménages pauvres.
Du chemin à faire malgré des avancées notables
Avec un taux d’électrification de 53 % en 2019, contre 34 % seulement en 2000, l’Afrique de l’Ouest a enregistré des progrès importants mais il reste encore des défis à relever et près de la moitié de la population n’a pas d’électricité.
L’histoire de l’électrification du village de Rosalie Zongo, au Burkina Faso, illustre cette évolution et la nécessité de relever les défis persistants, développer le potentiel des diverse ressources énergétiques et renforcer les interconnexions.