ABIDJAN, Côte d’Ivoire, le 15 juillet 2021—La recherche sur le changement climatique s’intéresse rarement aux pathologies des plantes. Passionnée par l’agronomie et par ce sujet en particulier, Howélé Michaëlle Toure a voulu rectifier cette réalité.
« Ma détermination, mon endurance et le sentiment du travail bien accompli ont été mes premières sources de motivation », confie-t-elle. « Mais je ne serais pas arrivée là sans la confiance de ma famille, surtout celle de mon père qui m’a toujours dit qu’il souhaitait me voir au sommet et de mon directeur de recherche qui a également été un modèle, un mentor et un second père pour moi. »
Créer des variétés de manioc tolérantes aux conditions environnementales et résistantes aux maladies
La tête sur les épaules et des objectifs clairs, Howélé entreprend en 2010 des études supérieures à l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan où elle obtient une licence et un mastère en génétique et amélioration des espèces.
La suite ? Un doctorat, sans hésitation ! Elle décroche une bourse et s’inscrit au Centre d’excellence africain sur le changement climatique, la biodiversité et l’agriculture (CEA-CCBAD) pour poursuivre un programme de recherche. Howele décide d’orienter ses travaux de recherche sur le manioc, un tubercule largement consommé partout en Afrique de l’Ouest et centrale. Indispensable à la sécurité alimentaire du pays, la culture du manioc fait d’ailleurs partie des cultures prioritaire du Plan national de développement agricole (PNDA) .
« J’ai mené une étude de cas sur la réaction de la bactériose vasculaire du manioc en Côte d’Ivoire aux changements météorologiques et découvert que les modifications climatiques ont un impact imprévisible sur la manifestation de la maladie. L’adaptation des bactéries pathogènes à ces nouvelles conditions climatiques constituerait un danger permanent pour la culture du manioc. »