ABIDJAN, Côte d’Ivoire, le 23 juillet 2020—Le jour se lève à peine dans le quartier d’Abobo, mais à CoqIvoire, on s’agite déjà depuis longtemps. Une cohorte d’employés en blouse blanche s’active pour charger des cartons sur des dizaines de camions frigorifiques. Chaque jour, ces poids lourds parcourent des centaines de kilomètres pour livrer de la viande et des produits de volaille dans les grandes surfaces d’Abidjan et aux quatre coins de la Côte d’Ivoire. « Nos produits sont appréciés dans tout le pays pour leur qualité parce que nous veillons au strict respect de la chaîne du froid », confie Florent Nguessan, directeur d’exploitation de CoqIvoire.
Pour cette filiale du groupe SIPRA, 1e accouveur d’Afrique de l’Ouest, impossible de se passer d’une électricité fiable et abordable. « Dans le froid, une heure de coupure de courant, c’est la catastrophe. » Florent est trop jeune pour s’en souvenir, mais ses collègues lui ont souvent parlé des moments de galère dans les années 1990 où les heures de coupures intempestives les obligeaient à dépenser des fortunes en fioul pour alimenter leur groupe électrogène. « Sans compter les quantités de produits qu’il fallait souvent jeter. »
Ces années difficiles auront pourtant donné l’occasion à la Côte d’Ivoire de trouver une solution énergétique unique et novatrice qui lui permet de posséder le troisième plus grand système de production électrique du continent et d’être l’un des principaux exportateurs d’électricité en Afrique de l’Ouest.
Avec une puissance installée de près de 2 230 mégawatts, la Côte d’Ivoire couvre entièrement sa demande intérieure et dégage un excédent d’environ 10 % qu’elle exporte dans la sous-région. Alors qu’en 2013, seuls 34 % de la population avait accès à l’électricité, la crise post-électorale ayant provoqué une chute de 40 %,