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ARTICLE 30 avril 2020

Eau, assainissement et COVID-19 : le lavage des mains, plus vital que jamais

Des jeunes filles utilisant de l'eau pour se laver les mains au Yémen.

La Banque mondiale


Face à la pandémie de coronavirus (COVID-19), des millions de personnes suivent les conseils des scientifiques qui les exhortent à se laver les mains. Mais pour les trois milliards de personnes qui n'ont pas accès à de l'eau propre et du savon, ce geste banal de prévention est tout simplement hors de portée. La Banque mondiale collabore étroitement avec les pays et ses partenaires pour faire en sorte que les populations puissent accéder à des installations de lavage des mains fixes et mobiles, à des produits nettoyants à base de savon ou d'alcool et à un approvisionnement fiable en eau.

Face à la pandémie de coronavirus (COVID-19), des millions de personnes suivent les conseils des scientifiques qui les exhortent à se laver les mains.

Mais pour trois milliards de personnes dans le monde qui ne peuvent pas se laver les mains à l'eau et au savon chez elles, ce geste banal de prévention est tout simplement hors de portée.

En outre, dans 16 % des établissements de santé, il n'y a pas non plus d'installations pour se laver les mains dans les zones de soins ou près des toilettes.

Lors d’une épidémie de maladie infectieuse, l’urgence est notamment d’élargir l'accès à des interventions qui sont à la base de la santé publique. La Banque mondiale collabore étroitement avec les pays et ses partenaires pour faire en sorte que les populations puissent accéder à des installations de lavage des mains fixes et mobiles, à des produits nettoyants à base de savon ou d'alcool et à un approvisionnement fiable en eau. Elle aide également les individus à comprendre les bénéfices du lavage des mains grâce à des outils pédagogiques et des méthodes comportementales. Alors que la pandémie actuelle pose des défis nouveaux et sans précédent, les équipes de terrain apportent une aide directe aux pays pour lutter contre la propagation du virus, en adaptant rapidement la promotion de l'hygiène pour cibler un public plus large, en déployant en ligne les campagnes de sensibilisation compte tenu des règles de distanciation sociale et en mettant l'accent sur les différentes voies de contamination.

Voici un tour d’horizon des opérations de la Banque mondiale à travers le monde :

République kirghize

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Un projet (a) lancé en 2017 permet aux communautés rurales du pays, contraintes de s’approvisionner dans les fossés ou à des bornes-fontaines, de bénéficier d’un meilleur accès aux services d'eau et d'assainissement, grâce au développement du réseau d’eau potable, à la mise en place d’un service opérationnel 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 et à l’installation de raccordements et de compteurs domestiques. Le projet soutient également la conception et le déploiement d'une stratégie de communication et de différentes campagnes éducatives et comportementales sur l'eau, l'assainissement et l'hygiène.

Ces campagnes ciblent les familles et les écoles. Elles les sensibilisent à l'importance de gestes de santé et d'hygiène tels que le lavage des mains, du raccordement au système d'approvisionnement en eau et d'assainissement, du paiement régulier assurant la continuité du service, et de l'amélioration des pratiques d'assainissement et d'hygiène menstruelle. Afin d'atteindre les villages les plus reculés, le projet a procédé au recrutement de spécialistes de la mobilisation sociale pour former les comités sanitaires locaux à la qualité de l'eau, au lavage des mains et à l'hygiène.

Par ailleurs, la sensibilisation passe également par diverses activités interactives spécialement conçues pour les écoliers : outil visuel pour faire comprendre la contamination des mains, constitution de comités d'élèves sur l’hygiène, ou encore concours d'hygiène dans les écoles. Ces actions sont menées parallèlement à l'amélioration des toilettes ainsi que des sanitaires pour les filles dans les écoles, et à la mobilisation des directeurs d'établissement et des parents pour veiller à ce que du savon et du papier toilette soient mis à disposition. D'ici au mois de juin prochain, 30 000 personnes seront formées pour améliorer les comportements en matière d'hygiène et les pratiques sanitaires, et 23 installations d’eau, assainissement et hygiène seront aménagées dans les écoles. Les investissements dans ces équipements et les autres interventions en faveur de l'hygiène et du changement de comportement dans les écoles profiteront à 16 000 autres élèves.

Tous ces services seront essentiels lorsque les enfants retourneront à l'école après la crise du coronavirus, afin de maintenir des pratiques d'hygiène préventives et d'assurer une protection contre de futures épidémies infectieuses. Enfin, le projet soutient la riposte COVID-19 dans le pays : 1) amélioration des installations d’eau, assainissement et hygiène aux postes frontières des zones rurales (dans des postes de santé où les personnes seront examinées avant d'être admises dans le pays ou orientées vers des centres d'observation ou d'auto-quarantaine), en collaboration avec les services frontaliers et le ministère de la Santé ; 2) soutien aux campagnes de communication et de prévention du coronavirus menées par les autorités sanitaires à l'intention des travailleurs de la santé et du grand public, par l'intermédiaire des réseaux sociaux et de l'envoi de SMS.

Indonésie

ImageAfin de s'attaquer aux facteurs socio-économiques et culturels complexes qui sous-tendent le problème de la défécation en plein air et du lavage des mains dans les zones rurales d'Indonésie, le programme PAMSIMAS (a) mise sur une démarche communautaire pour changer les comportements et adopter de bonnes pratiques d'hygiène. En donnant aux communautés et institutions locales les moyens de concevoir des solutions répondant au mieux à leurs besoins spécifiques, le projet a favorisé la diffusion de bonnes pratiques d'hygiène. Ainsi, près de 1,9 million de personnes (dont 36 % de femmes) ont été formées pour améliorer leurs comportements en matière d'hygiène et leurs pratiques sanitaires, tandis que 72 % des communautés ciblées ont adopté des programmes de lavage des mains. À ce jour, 87 % des écoles situées dans les zones couvertes par le projet ont amélioré les installations sanitaires et les programmes d'hygiène.

Actuellement, le PAMSIMAS soutient aussi des initiatives au sein de communautés locales pour aider les villageois à adapter leurs comportements à la pandémie de COVID-19 et, ainsi, contribuer à enrayer la propagation du virus. Par exemple, dans le village de Samustida, l'animateur du programme a coordonné une initiative menée avec plusieurs partenaires pour construire quinze installations de lavage des mains approvisionnées en eau et en savon. À Kedungmundu, les habitants se sont eux-mêmes mobilisés pour pulvériser des désinfectants dans les mosquées et distribuer gratuitement des masques de protection, en puisant dans le fonds PAMSIMAS du village.

YémenImage

Alors que le monde se focalise sur la pandémie de COVID-19, l'épidémie de choléra se propage toujours au Yémen. Après plus de cinq ans d’affrontements armés, de maladies et de graves pénuries de nourriture, de médicaments et d'eau potable, le pays représente la pire crise humanitaire au monde selon l'ONU. Au Yémen, 17,8 millions de personnes n'ont pas accès à l'eau potable et à l'assainissement et 19,7 millions ne bénéficient pas de soins de santé appropriés. (a).

Le projet de santé et de nutrition d’urgence (a) est un exemple de réponse rapide à l'épidémie, ciblé sur la préparation et la prévention. Plusieurs interventions essentielles ont ainsi été menées dans le domaine de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène, notamment la distribution de kits d'hygiène, de tablettes de chlore, de bidons, de matériel de désinfection et de stockage. La promotion de l'hygiène et des pratiques essentielles, telles que le lavage des mains au savon, l'hygiène alimentaire et l'utilisation correcte des latrines, fait aussi partie des activités menées dans le cadre du projet.

Des équipes d’intervention rapide ont effectué des tournées de porte-à-porte dans 20 gouvernorats du pays. À cette occasion, les animateurs communautaires ont donné aux familles des conseils et des informations sur la prévention du choléra et les moyens d'y faire face, en mettant l'accent sur le lavage des mains à l'eau et au savon et sur le traitement de l'eau dans les foyers. Ils ont également distribué des fournitures essentielles telles que du savon et des tablettes de chlore. Afin de protéger les personnes contre le coronavirus, le projet continue d'aider à réparer et à améliorer les systèmes d'eau et d'assainissement et à installer ou remplacer les lavabos pour le lavage des mains dans les établissements de santé et les écoles.

Nicaragua

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Le projet PROSASR (a) facilite l'accès aux services d'eau, d’assainissement et d'hygiène dans de nombreuses zones rurales. Au-delà du financement de meilleures infrastructures, il a contribué au déploiement de programmes sociaux pilotes pour sensibiliser à l'importance du lavage des mains dans le pays. Des bénévoles locaux ont rendu visite aux familles à qui elles ont dispensé des formations à l'hygiène, en veillant à ce qu'elles disposent non seulement d'installations adaptées pour le lavage des mains, mais qu'elles soient également conscientes des avantages de ce geste tout aussi simple que salvateur. En outre, pour toucher un public aussi large que possible, le recours à différentes méthodes d'apprentissage social, notamment des spectacles de théâtre communautaires, a permis de diffuser des messages sur l'importance d'un lavage des mains correct, d'un stockage adéquat de l'eau et d'une utilisation sûre des installations sanitaires.

Au total, le projet a directement touché 72 390 personnes dans 52 municipalités, en veillant à cibler les populations autochtones et afro-nicaraguayennes.

Sri Lanka

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Les programmes d'éducation et de sensibilisation à l'hygiène sont au cœur de tout programme d'assainissement réussi. C'est pourquoi le projet d'amélioration de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement au Sri Lanka (a) a organisé et soutenu des programmes intensifs de promotion de l'hygiène. L'objectif était d'éduquer les populations, et en particulier les écoliers, sur des pratiques telles que le lavage des mains, l'utilisation correcte des latrines, l'hygiène menstruelle et la prévention de la contamination des sources d'eau. Dans le cadre de ces programmes, l'accent était mis sur les coûts socio-économiques d'un mauvais assainissement et sur les bénéfices d'une bonne hygiène et de meilleures installations.

Lancée en parallèle avec une mobilisation communautaire, la campagne de sensibilisation à l'hygiène se poursuit pendant la plus grande partie des phases du projet. Grâce à une approche globale intégrant l'approvisionnement en eau potable, l'assainissement, la gestion des boues de fosses septiques et l'éducation à l'hygiène, le projet devrait générer de nombreux progrès en matière de santé et d'environnement pour les populations urbaines et rurales. Les communautés ciblées vivent dans sept districts où l'accès aux services d'eau, d'assainissement et d'hygiène est relativement faible par rapport aux normes nationales. Fin 2019, plus de 83 000 personnes ont reçu une formation sur la manière d'améliorer les comportements en matière d'hygiène et les pratiques d'assainissement.

Ghana

ImageLe projet d'eau et d'assainissement de la région métropolitaine du Grand Accra (GAMA) fournit des installations d'eau, assainissement et hygiène dans 260 complexes scolaires (certains complexes comptent plus d'une école) avec des toilettes séparées pour les filles et les garçons. Chaque école dispose ainsi d'un approvisionnement en eau et d'installations adaptées de lavage des mains, à l'intérieur et à l'extérieur des toilettes, afin que les enfants puissent y accéder facilement et se laver les mains fréquemment. En ce qui concerne les écoles situées dans des zones dépourvues d'eau courante, la réalisation de forages mécanisés et la fourniture de panneaux solaires assurent un approvisionnement continu en eau.

Grâce à l’importance accordée par les autorités du pays aux enjeux de l’eau et de l'assainissement, et en particulier à l'hygiène des mains, le nombre de cas de diarrhées (choléra) s'est considérablement réduit dans la capitale et sa région. En novembre 2018, le projet GAMA a été récompensé par le prix du « projet ayant le plus d'impact dans le domaine de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène » lors de la conférence annuelle de la Coalition des ONG pour l'eau et l'assainissement (CONIWAS) au Ghana. La Banque mondiale a elle aussi été distinguée par un prix spécial lors de la même cérémonie, pour son soutien à long terme au projet. Enfin, à l'occasion de la Journée mondiale du lavage des mains, le 15 octobre 2018, le ministre de l'Assainissement et des ressources en eau a décerné à la Banque mondiale un prix pour son appui à l'amélioration des installations de lavage des mains et à la promotion de cette pratique au Ghana.