Une clientèle plus aisée et qui vient de loin
Pour Ebiro, cet effort marketing attire une clientèle plus aisée et exigeante : « Nous livrons surtout la Maison des sœurs religieuses d’Anié et avons de plus en plus de clients qui viennent de Lomé, la capitale. »
« Je n’achète plus que le riz des Femmes vaillantes que j’ai découvert en arrivant à Anié il y a deux ans et dont j’apprécie la qualité et le goût », souligne sœur Georgette, la doyenne de la Maison des sœurs franciscaines d’Anié. « J’aide aussi la coopérative à fournir beaucoup d’autres congrégations qui me le demandent lorsqu’elles goûtent le riz chez moi ».
Pour l’instant, le bureau de la coopérative et son site de production sont hébergés dans la concession familiale de la présidente. Mais les Femmes vaillantes voient les choses en grand et envisagent de construire un centre de transformation à grande échelle.
Grâce aux bénéfices tirés de l’augmentation de son volume de ventes, la coopérative a acquis un domaine de deux hectares dans le hameau de Sevia, à une dizaine de kilomètres d’Anié. Objectif ? Accroître son rendement. Une fois de plus, le PPAAO est venu à la rescousse : « Le projet m’a aidée à aller suivre une formation au Mali sur les techniques de riziculture intensive », confie Ekouya Adoukonou, présidente du comité de surveillance des Femmes vaillantes qui emploient maintenant deux ouvriers saisonniers pour labourer et entretenir le champ collectif. « À mon retour, j’ai formé les autres membres de la coopérative, notamment sur la technique de repiquage, qui nous a fait passer de deux à sept tonnes de riz par hectare. »
Le quotidien d’Ekouya, d’Ebiro et de leurs collègues est moins incertain depuis que leur coopérative est devenue une petite entreprise dynamique. « Je suis veuve et arrive enfin à prendre en charge ma famille », assure madame Kadokalih, membre de la coopérative. « J’arrive surtout à payer l’école pour tous mes enfants. »
Financé à hauteur de 32,8 millions de dollars par la Banque mondiale, par le biais de l’Association internationale de développement, le Projet pour la productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO) a déjà appuyé 10 coopératives d’étuvage de riz gérées par des femmes et eu un impact direct dans la vie de plus de 227 000 Togolaises.