Un riz de meilleure qualité grâce à des installations plus modernes
Ce qui fait surtout la fierté des femmes étuveuses de riz des Collines, c’est l’installation par le projet d’une trieuse optique pour améliorer la qualité du riz. « Ça a révolutionné notre travail », insiste Paulin Honaï, gestionnaire du Centre de traitement final et de distribution. « La trieuse nous permet d’avoir du riz parfait, sans déchets et de garantir la qualité de notre label sur le marché. »
Implantée au Centre de traitement final et de distribution de Glazoué, la machine est co-gérée par l’UFER-C et l’Union des producteurs de riz des Collines (Uniriz). La plupart du riz paddy cultivé dans le département converge ainsi vers cette mini-usine de traitement pour être étuvé et commercialisé sous le label Saveur des Collines.
Pour Bertin Adéossi, coordonnateur du programme cadre d’appui à la diversification agricole (PROCAD), cette modernisation a aussi l’avantage de remplacer l’étape pénible du tri manuel : « Avant, il fallait mobiliser au moins quatre femmes pour trier manuellement un sac de 100 kg et cela prenait une journée tandis que la trieuse que nous avons installée fournit un rendement de 1,4 tonne par heure, ce qui permet à l’union de transformer près de 10 tonnes de riz par semaine », confie-t-il.
La production est en constante augmentation, elle est passée de 32 tonnes en 2016, à 201 tonnes en 2017 et 303 tonnes en 2018 et devrait atteindre 800 tonnes en 2019. Une performance qui se reflète sur le chiffre d’affaires qui a augmenté de 33 millions à près de 80 millions francs CFA entre 2017 et 2018.
Le prochain objectif du centre ? Augmenter sa capacité de décorticage qui ne couvre actuellement que 10 % du riz produit dans les Collines. « Malgré la présence de la trieuse optique, nous avons des difficultés avec notre production depuis la fermeture de la rizerie publique de Glazoué », déplore Faustin Assomavè, président de l’Union régionale des riziculteurs des Collines (UNIRIZ). « Aujourd’hui, beaucoup de producteurs et aussi des femmes étuveuses sont obligés de brader leur riz paddy ou leur riz étuvé aux commerçants nigérians. »
Mis en œuvre dans quatre pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Guinée, Niger et Togo), le PPAAO vise à générer et accélérer l'adoption de technologies améliorées dans des filières agricoles. Au Bénin, le PPAAO a bénéficié d’un financement de 20 millions de dollars de l’Association internationale de développement. En juillet 2019 quelque 753 387 producteurs dont 40 % de femmes aveint bénéficié d’un soutien direct du projet.
Le prochain objectif du centre ? Augmenter sa capacité de décorticage qui ne couvre actuellement que 10 % du riz produit dans les Collines. Photo : Gnona Afangbedji, Banque mondiale