En reliant entre elles les villes soumises à un stress hydrique, l’initiative de la Banque mondiale offre de nouvelles modalités de partage des connaissances sur les difficultés rencontrées et les expériences réussies, afin d’améliorer les pratiques de manière radicale. Elle propose également une approche intégrée de l’eau qui recouvre les aspects politiques, sociaux et institutionnels.
L’initiative est articulée autour de trois grands objectifs :
- Proposer une boîte à outils et des stratégies permettant aux villes de favoriser leur résilience hydrique, grâce à des apports intellectuels mettant en lumière des solutions intégrées de gestion de l’eau ;
- Tisser des liens plus étroits entre les villes pauvres en eau et favoriser le partage de solutions, en mettant en place une plateforme d’échange à l’intention des praticiens et des experts mais également des dirigeants et institutions du monde entier ;
- Aider les villes pauvres en eau par des engagements concrets, en leur fournissant notamment une assistance technique sur de nouvelles approches de gestion des ressources hydriques, les avancées technologiques et les bonnes pratiques politiques et institutionnelles.
De la réutilisation des eaux usées à la restauration des aquifères, voici un tour d’horizon des expériences en cours à travers le monde et dont d’autres villes pourraient s’inspirer.
Au Maroc, la ville de Marrakech (a) s’efforce de résoudre le problème des pénuries d’eau en diversifiant ses ressources hydriques, en se lançant dans la gestion participative des sources souterraines et en réduisant la demande par une recherche systématique des fuites dans ses réseaux.
En Californie, dans le comté d’Orange, les autorités sont parvenues à réduire leur dépendance vis-à-vis de sources extérieures en réutilisant les eaux usées et en conservant l’aquifère comme réserve de secours.
L’île méditerranéenne de Malte déploie des efforts impressionnants pour diversifier ses ressources hydriques à travers la désalinisation de l’eau de mer et des eaux souterraines saumâtres ainsi que la collecte des eaux de pluie.
La ville de Windhoek, en Namibie, renforce sa sécurité hydrique par de multiples biais, y compris en stockant l’eau grâce à une gestion prudente de ses aquifères et en récupérant directement de l’eau potable en retraitant les effluents domestiques. Elle fait aussi le pari de la coopération régionale pour améliorer sa résistance hydrique face aux aléas climatiques.
Pour Steven Schonberger, directeur au pôle Eau de la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord de la Banque mondiale, l’initiative WSC ne pouvait pas mieux tomber : « Partout dans le monde, qu’elles se situent dans des pays à revenu élevé ou des pays en développement, les villes déficitaires en eau s’emploient à revoir fondamentalement la manière dont elles mettent en application l’ensemble des politiques, technologies et systèmes de gestion qui peuvent leur permettre d’améliorer la pérennité financière et écologique et l’équité sociale. Cette initiative réunit des praticiens pour un partage mutuel d’expériences et contribuera à accélérer l’adoption de ce nouveau paradigme dans toutes les régions du monde soumises à un stress hydrique. »
Des travaux antérieurs ont prouvé que la résilience hydrique pouvait être renforcée par une réflexion sortant des sentiers battus et des approches cloisonnées traditionnelles. Le caractère intrinsèquement mondial de l’initiative permet à tous les partenaires de faire émerger des solutions originales ayant un effet maximal et de joindre leurs efforts pour adopter de nouvelles approches fondées sur des stratégies intégrant la résilience et l’apprentissage intersectoriel. Aborder le défi des ressources en eau en faisant preuve d’imagination, de coopération et de collaboration permettra de déployer des pratiques novatrices pour la distribution et la gestion des ressources en eau sur toute la planète.