En tout juste une décennie, les technologies propres sont devenues un marché majeur à l'échelle mondiale, et on estime que 6 400 milliards de dollars seront investis dans les pays en développement au cours des dix prochaines années. Selon le rapport, sur l'ensemble du marché des pays en développement, quelque 1 600 milliards de dollars seront accessibles aux PME. La Chine, l'Amérique latine et l'Afrique subsaharienne sont les trois principaux marchés du monde en développement pour les PME des technologies propres, avec des débouchés attendus de respectivement 415, 349 et 235 milliards de dollars. Les secteurs concernés sont notamment le traitement des eaux usées, l'éolien terrestre, les panneaux solaires, les véhicules électriques, la bioénergie et le petit hydraulique.
Le potentiel est donc là, tant sur le plan environnemental qu’économique. Mais, pour le réaliser, on peut agir davantage en direction de l'entrepreneuriat vert. Les PME de ce secteur font en effet face à des défis de taille, en particulier pour trouver les financements nécessaires au démarrage et aux premiers stades de croissance de leur activité. Les pays peuvent les aider en mettant en place des mesures politiques ciblées visant à soutenir localement les secteurs d’activité concernés. Pour ce faire, le rapport recommande aux décideurs une série d’instruments concrets dans les domaines suivants : financement de l'innovation, entrepreneuriat et développement accéléré des entreprises, développement des marchés, développement des technologies, et cadre juridique et réglementaire. Ces aspects sont illustrés par des études de cas sur des programmes nationaux qui ont été mis en place en Corée du Sud, en Inde, en Thaïlande et en Éthiopie.
Le rapport met particulièrement en lumière les opportunités économiques qui sont susceptibles d'avoir un grand impact sur le plan social. Au Kenya, par exemple, les quelque 80 % de la population qui ne sont pas desservis par le réseau électrique représentent un vaste marché pour les nouvelles solutions climatiques. Ainsi, les entrepreneurs et les PME du pays inventent des solutions innovantes basées sur le solaire et le biogaz, ce qui crée des emplois tout en protégeant l'environnement, mais donne aussi naissance à de nouvelles offres hors réseau permettant aux 40 % les plus pauvres de la population de disposer d'une électricité durable. (Exemple en vidéo)
En outre, les emplois créés dans les technologies propres sont plutôt de meilleure qualité que dans les autres secteurs : ils nécessitent davantage de qualifications, sont mieux payés et offrent une sécurité supérieure sur le lieu de travail. La transition vers une économie plus sobre en carbone et utilisant les ressources de façon plus efficace devrait se traduire par un double dividende, en bénéficiant à la fois à l'emploi et à l'environnement.
Le programme de technologies climatiques d'infoDev (a) soutient les PME et les start-up locales du secteur des technologies propres par le biais de ses centres d'innovation climatique (CIC). À ce jour, le CIC du Kenya (a) a aidé 83 petites entreprises dont les services ont permis à plus de 8 200 personnes d'accéder à une eau plus saine et à près de 49 000 autres de disposer de sources d'énergie sobres en carbone, et 59 675 tonnes d'émissions de CO2 — l'équivalent de ce que rejettent près de 13 000 voitures en un an — ont été évitées.