Le cessez-le-feu trouvé fin août à Gaza a permis aux organisations internationales de commencer à se pencher sur le redressement et la reconstruction de l’enclave palestinienne.
Ce dernier conflit a été plus sévère que les précédents, sur le plan du nombre des victimes comme pour l’étendue des dégâts : d’après les Nations Unies, quelque 2 130 Palestiniens auraient péri, en particulier des femmes et des enfants, et 450 000 Gazaouis (pour une population de 1,8 million) n’auraient plus accès à l’eau municipale en raison des dommages infligés aux infrastructures et d’une trop faible pression.
L’Autorité palestinienne procède à l’évaluation de ces dégâts, appuyée par plusieurs organisations internationales, comme la Banque mondiale, les agences des Nations Unies et l’Union européenne.
Forte de son expertise et de son expérience dans les secteurs de l’eau, de l’assainissement et de l’électricité, la Banque mondiale a pris la tête des opérations en effectuant une estimation rapide du coût des réparations et des ressources nécessaires pour permettre un retour à la normalité. Elle prépare également trois projets pour restaurer d’urgence ces services.
L’unique centrale électrique de Gaza a subi de tels dégâts qu’elle est aujourd’hui à l’arrêt, une situation qui a exacerbé les pénuries d’électricité, déjà chroniques. L’Autorité palestinienne estime, par exemple, que le traitement des eaux usées ne couvre que 50 % des effluents et qu’il est insatisfaisant : le contenu des égouts se déverse directement dans la mer, ce qui soulève des questions d’ordre sanitaire et environnemental.
L’Autorité palestinienne, déjà en proie à une situation budgétaire délicate, ne pourra pas faire face au coût du redressement et de la reconstruction de la bande de Gaza. L’aide extérieure a chuté de près d’un tiers depuis le pic de 2008, et ce déclin ne s’est pas accompagné d’un ajustement budgétaire significatif. Avant même la survenue du conflit, les pouvoirs publics se heurtaient à une impasse financière qui exigeait l’intervention de donateurs.
Le conflit à Gaza aura creusé considérablement ce déficit. La Banque mondiale se prépare à octroyer à l’Autorité palestinienne un don d’urgence à l’appui des politiques de développement pour couvrir les dépenses en matière d’éducation, de santé et de protection sociale. Une conférence sur l’aide est par ailleurs prévue en octobre.
L’économie de la bande Gaza est depuis longtemps précaire, en raison de la récurrence des conflits et du blocus sur les exportations et les importations. Elle ne pourra rebondir qu’à la faveur d’une cessation des hostilités et d’une reprise des échanges avec la Cisjordanie. La libre circulation des personnes et des biens et l’accroissement de l’aide destinée aux services publics de base et à la reconstruction joueront également un rôle primordial. Cependant, la croissance économique ne pourra véritablement se bâtir à long terme qu’en redynamisant le secteur privé, vecteur d’emplois. Pour cela et pour donner une chance à l’économie gazaouie de se redresser, il est indispensable que les restrictions israéliennes sur l’accès aux marchés et aux ressources naturelles soient levées.