Les rues de Port-au-Prince, la capitale d'Haïti, bourdonnent d'activités : les marchands ambulants vendent de tout, vêtements, fruits, eau minérale ou soda. Ils crient le prix aux passants qui attendent un "tap-tap", les bus locaux qui sont peints en rouge, bleu, jaune, vert et souvent portent le visage de gens célèbres ou une expression populaire.
Bien que Port-au-Prince ait été profondément affectée par le tremblement de terre il y a quatre ans et demi et soit toujours confrontée à de nombreux défis, les progrès sont tangibles. Plus de 90% des familles vivant auparavant dans les camps logent désormais dans des quartiers plus sûrs, plus d'enfants vont à l'école, et les résidents ont maintenant un meilleur accès à l'eau et autres services essentiels.
Mais à environ 200 km, dans la communauté rurale de Simon, les choses sont différentes: les routes sont poussiéreuses, non asphaltées et la vie est plus calme.
Il n'est pas toujours facile d'obtenir de l'eau potable en campagne. En fait, environ 40 pour cent de la population rurale d'Haïti utilise des sources d'eau non protégées comme les rivières ou les puits non protégés, ce qui augmente les risques de contracter des maladies comme le choléra. En revanche, dans les villes, ceux qui n'ont pas accès à des sources d'eau potable ont davantage la possibilité d'acheter de l'eau en bouteille, ce qui simplifie la lutte contre les maladies.
La situation s'est améliorée dans la communauté de Simon, environ 60.000 habitants ont maintenant un meilleur accès à l'eau potable, grâce à un projet d'eau en milieu rural de la Banque mondiale qui a installé des pompes à eau potable ou l’eau courante dans des maisons rurales.
Mais il y a encore beaucoup d'autres régions rurales d’Haïti qui sont trop loin de sources d'eau potable et dont les populations sont à risque de consommer de l’eau contaminée.
Jean Michelet Theard Desir vit avec sa femme et ses deux enfants dans Simon, près des Cayes dans le sud d'Haïti. Il a maintenant un robinet d'eau à côté de sa maison et il paie environ 4 dollars par mois pour l'eau potable. Mais il y a quelques années seulement, sa situation était très différente.
"Avant, j'avais ce puits et j’allais me laver dans la rivière. Lorsque vous vous lavez dans la rivière, vous vous lavez dans l'eau que tout le monde utilise et où tout se passe. Parfois, votre corps vous démange », selon Theard Desir.