Au Kenya, l'énergie géothermique, dont le développement bénéficie de l'appui de la Banque mondiale, fournit actuellement 13 % de l'électricité du pays et révolutionne les conditions de vie de ses habitants.
Ce nouveau programme donne un coup d'accélérateur majeur au Plan mondial de développement de la géothermie (GGDP), qui réunit des donateurs bilatéraux et multilatéraux autour d'un plan d'investissement international visant à accroître l'exploitation de l'énergie géothermique dans les pays en développement. Piloté par l'ESMAP, le GGDP a été lancé par Sri Mulyani Indrawati, directrice générale de la Banque mondiale (a), en mars 2013 à Reykjavik (Islande).
« Bon nombre de pays en développement disposent de ressources géothermiques conséquentes qui pourraient fournir une électricité propre, fiable et économique », a affirmé Rohit Khanna, responsable du programme ESMAP. « Cependant, les forages nécessaires à la validation de ces ressources sont bien trop coûteux pour la plupart de ces pays et bien trop risqués pour les entreprises privées. En répondant à ces deux problèmes, les financements du CTF pourraient permettre de développer considérablement l'exploration géothermique dans ces pays. »
Doté de 115 millions de dollars, ce programme appuiera, dans un premier temps, des projets dans quatre pays pilotes présentant un fort potentiel géothermique : Turquie (a), Chili (a), Mexique (a) et Indonésie (a). Le programme est ouvert à d'autres contributions des donateurs au cours des prochains mois afin d'étendre la couverture à d'autres pays, comme l'Éthiopie (a) et le Kenya (a).
On estime que l'énergie géothermique pourrait permettre à une quarantaine de pays du monde entier de couvrir une part non négligeable de leur besoins en électricité. Avec des investissements suffisants dans les activités de forage et une meilleure connaissance des ressources disponibles, la géothermie pourrait jouer un rôle bien plus important en Amérique latine, dans les Caraïbes, en Afrique de l'Est et en Asie du Sud-Est ainsi que dans certaines régions d'Europe de l'Est et d'Asie centrale.
Cependant, les forages d'essai nécessaires pour valider la présence de ressources commercialement viables sont extrêmement coûteux : ils atteignent souvent de 15 à 25 millions de dollars par site. Cela représente au moins 10 % des dépenses d'investissement pour chaque nouveau projet géothermique, sans aucune garantie de retour. De plus, il faut généralement trois ans pour que ces forages d'essai donnent suffisamment confiance aux investisseurs pour entamer le développement d'une centrale électrique.
Le nouveau programme du CTF constitue une avancée majeure pour atteindre l'un des objectifs premiers du GGDP : mobiliser 500 millions de dollars en financements concessionnels provenant de diverses sources pour des projets de validation de sites géothermiques prêts à recevoir des investissements. Les partenaires pourront financer des projets selon les modalités de leur choix, notamment en tirant parti des canaux bilatéraux existants et des instruments de financement climatique internationaux, en apportant des fonds supplémentaires à des projets existants, ou en en cofinançant de nouveaux.
L'un des autres principaux objectifs du GGDP consiste à identifier un portefeuille de projets suffisamment conséquent pour pouvoir en tirer des leçons susceptibles de réduire les risques associés au développement géothermique dans le monde entier. L'ESMAP a déjà identifié 36 sites dans 16 pays, et mobilise 5 millions de dollars sur la période 2013-2015 pour identifier et développer un certain nombre d'autres projets de forages d'essai. En outre, ce programme intègrera une composante axée sur les échanges d’expériences Sud-Sud qui aura pour objectif de réunir des pays dotés d'une expérience significative du développement géothermique afin qu'ils partagent leurs connaissances avec ceux qui débutent dans ce domaine.
Les financements du Groupe de la Banque mondiale à l'appui du développement géothermique ont fortement augmenté, passant de 73 millions de dollars en 2007 à 336 millions de dollars en 2012, avec des projets en cours en Indonésie, au Kenya, en Éthiopie, en Turquie, à Djibouti et au Nicaragua. Avec la coalition de pays de plus en plus large que mobilise le GGDP, et les nouveaux financements disponibles par le biais du programme du CTF, le montant de ces engagements devrait s'accroître.
Pour en savoir plus sur le GGDP, contactez le chargé de communication du Programme d'assistance à la gestion du secteur énergétique (ESMAP), Nicholas Andrew Keyes (nkeyes@worldbank.org).