Qu’est-ce que l’IDA ?
- L’Association internationale de développement (IDA) est l’une des plus importantes plateformes de lutte contre la pauvreté extrême dans le monde.
- L’IDA intervient dans 74 pays en Afrique, Asie de l’Est, Asie du Sud, Europe et Asie centrale, Amérique latine et Caraïbes, Moyen-Orient et Afrique du Nord.
- L’IDA lutte contre la pauvreté en fournissant des dons, des prêts à taux zéro ou faible et des conseils stratégiques pour stimuler la croissance économique, renforcer la résilience et améliorer la vie des plus pauvres.
- La majorité des pays actuellement soutenus par l’IDA reçoivent la totalité ou la moitié de leurs ressources IDA sous forme de dons. Les dons sont destinés aux pays à faible revenu présentant un risque plus élevé de surendettement.
- Au cours des 60 dernières années, l’IDA a fourni environ 422 milliards de dollars d’investissements dans 114 pays.
Comment l’IDA est-elle financée ?
- Les membres de l’IDA se réunissent tous les trois ans pour reconstituer ses fonds et examiner ses politiques. La reconstitution combine les contributions des bailleurs de fonds de l'IDA, de la Banque mondiale et des financements provenant des marchés financiers.
- Depuis sa création en 1960, l'IDA a procédé à 19 reconstitutions. Le cycle actuel, appelé IDA-19, a été reconstitué en décembre 2019 avec 82 milliards de dollars, dont 23,5 milliards de dollars provenant de bailleurs de fonds.
- Pour répondre aux besoins de financement liés à la pandémie, la Banque mondiale a mobilisé près de la moitié des ressources du cycle IDA-19 au cours du premier exercice (juillet 2020-juin 2021).
- En février 2021, il a été convenu d'avancer le cycle IDA-20 d'un an pour couvrir la période juillet 2022-juin 2025 et de raccourcir le cycle IDA-19 à deux ans (pour la période juillet 2020-juin 2022).
Face aux effets dévastateurs de la pandémie de COVID-19, un soutien continu de l’IDA est essentiel pour aider les pays africains à répondre à leurs besoins de financement, déjà élevés avant la pandémie.
- Les besoins de financement en Afrique demeurent importants, avec une demande de ressources de l’IDA d’au moins 78 milliards de dollars.
- Les 39 pays africains relevant de l’IDA ont besoin d’un soutien continu pour faire face aux effets de la pandémie, aux défis structurels de long terme, et pour obtenir des résultats durables en reconstruisant sur de meilleures bases.
- Depuis 60 ans, l’IDA est un partenaire de confiance pour l’Afrique, son impact sur le développement a contribué à améliorer la vie de millions de personnes.
- L’Afrique est la principale région bénéficiaire de l’IDA, suivie de l’Asie du Sud.
Afin d’aider les pays IDA à renouer avec la croissance pour atteindre les Objectifs de développement durable de l’Agenda 2030, établir une reprise plus solide et répondre aux nouveaux défis de l’après-pandémie, IDA-20 se propose de Reconstruire en mieux après la crise, pour un avenir vert, résilient et inclusif.
Cette orientation générale s’appuiera sur cinq thèmes spécifiques :
- Capital humain : répondre à l’urgence liée à la COVID-19 et favoriser une reprise inclusive, en soutenant les programmes de vaccination, de filets sociaux élargis et de développement de systèmes de santé solides. En continuant aussi de soutenir le Plan pour le Capital humain en Afrique.
- Climat : viser plus haut pour une reprise solide et verte, accroître les investissements dans les énergies renouvelables, la résilience climatique tout en préservant la nature et la biodiversité.
- Genre : redoubler d’efforts pour combler les inégalités hommes-femmes, lutter contre les violences basées sur le genre, et favoriser l’inclusion socioéconomique et foncières des femmes.
- Fragilité, conflit et violence (FCV) : s’attaquer aux sources des situations de FCV, soutenir les réformes politiques en faveur des réfugiés et étendre les initiatives régionales pour le Sahel, le Lac Tchad et la Corne de l’Afrique.
- Emploi et transformation économique : faciliter la création d’emplois de qualité grâce à une reprise verte, résiliente et inclusive. IDA-20 continuera à lutter contre l’instabilité macroéconomique, soutenir les réformes et l’investissement public, en ciblant des infrastructures de qualité, l’énergie renouvelable et un développement urbain inclusif.
IDA-20 poursuivra les efforts de relance à travers 4 secteurs transversaux :
- Viabilité de la dette et transparence : la Politique de financement durable du développement continuera à jouer un rôle central pour accompagner les économies dans le cadre d’IDA-20.
- Gouvernance et institutions : renforcer les institutions publiques pour promouvoir une reprise durable. Encourager l’inclusion et la résilience en renforçant la mobilisation des ressources domestiques, le développement numérique et la lutte contre les flux financiers illicites.
- Technologie : accélérer la transformation en privilégiant l’infrastructure, les compétences, les services financiers et les entreprises numériques. Prévenir la fracture numérique et soutenir la création de systèmes de données fiables et sécurisés.
- Préparation aux crises : renforcer l’adaptabilité des systèmes nationaux et les investissements permettant le diagnostic des chocs pour accroître la préparation des pays (par exemple via des filets sociaux adaptatifs).
COVID-19 ET DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE
La pandémie a causé la première récession en 25 ans en Afrique subsaharienne et a poussé presque 40 millions de personnes dans l’extrême pauvreté, effaçant 5 ans de progrès dans la lutte contre la pauvreté.
La croissance devrait rebondir à 3,4 % en 2021 et 4,5 % en 2022, mais cela dépendra des facteurs suivants :
- l’accélération des campagnes de vaccination
- l’adoption de politiques crédibles stimulant l’investissement privé
- une meilleure intégration aux chaînes de valeur régionales et globales dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine
- ces progrès permettraient d’atteindre une croissance de 3,4 % en 2021 et 4,5 % en 2022 pour la région.
La relance devrait être à géométrie variable, avec d’importantes variations d’un pays à l’autre
- Le Nigéria, l’Afrique du Sud et l’Angola, les 3 plus importantes économies de la région, devraient renouer avec la croissance en 2021, notamment grâce à la hausse du prix des matières premières, cependant la relance devrait rester atone.
- L’activité devrait progresser à un rythme plus soutenu pour les pays moins dépendants des ressources, comme la Côte d’Ivoire ou le Kenya, ainsi que pour les économies dépendantes de l’exploitation minière, comme le Botswana et la Guinée, qui devraient connaître une croissance solide en 2021.
Les efforts d’intégration régionale en Afrique restent essentiels pour répondre aux défis transfrontaliers comme la COVID-19.
- Les risques associés à la pandémie incluent la fermeture des frontières et la perturbation des échanges commerciaux, soulignant l’importance des efforts d’intégration dans les plans de relance post-crise.
- Plus de 10 % du portefeuille de la Banque mondiale en Afrique vise l’intégration régionale, une priorité croissante avec plus de 8 milliards de financements additionnels d’IDA en 2021-2023 dédiés à la reprise et la transformation économique du continent.
- S’appuyant sur les leçons de l’épidémie d’Ebola, le programme de Renforcement des systèmes régionaux de surveillance des maladies (REDISSE) aide 16 pays à faire face à la pandémie et accompagne les étudiants en médecine à travers le programme de Formation à l'épidémiologie de terrain et aux techniques de laboratoire.
RÉPONSE DU GBM À LA CRISE COVID-19 EN AFRIQUE
Dès le début de la crise, les pays d’Afrique appuyés par l’IDA ont déployé une impressionnante réponse sanitaire, sociale et économique.
- L’IDA a apporté une réponse rapide et conséquente avec 35 milliards de dollars alloués à la région depuis le début de la pandémie.
- Les efforts se concentrent sur 4 priorités : sauver des vies, protéger les plus pauvres, protéger et créer des emplois, et reconstruire en mieux.
- Le guichet de promotion du secteur privé de l’IDA, mis en œuvre par la Société financière internationale (IFC, l’institution du GBM chargée du secteur privé), appuie les petites et moyennes entreprises et les femmes, particulièrement dans les situations de fragilité et de conflits, avec une majorité de ses projets en Afrique.
Au 30 juin 2021, la Banque mondiale a appuyé le déploiement des campagnes vaccinales dans 51 pays pour un montant de 4,4 milliards de dollars. La moitié des pays bénéficiaires sont en Afrique, pour un budget total de 1,7 milliards de dollars. Les principaux bénéficiaires sont : la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, Madagascar, le Mozambique, le Sénégal et le Soudan.
Ces financements aident les gouvernements à acheter et déployer des vaccins anti-COVID-19 sûrs et efficaces et renforcent les programmes nationaux pour garantir un accès rapide, large et équitable aux services de santé et à la vaccination.
IFC investit dans la fabrication du vaccin, l’équipement médical et les services sanitaires et s’emploie à augmenter la capacité de production en Afrique. IFC a aussi lancé le Programme pour l'accès aux équipements médicaux en Afrique afin d’améliorer la fourniture de services de santé privés.
En juin 2021, la Banque mondiale a annoncé un partenariat historique avec l’Union africaine pour appuyer l’Équipe spéciale pour l’acquisition de vaccins en Afrique (AVATT) qui devrait permettre de vacciner jusqu’à 400 millions de personnes à travers le continent. Dans le cadre de cet effort, un financement conjoint de 600 millions d’euros d’IFC et d’Aspen Pharmacare Holdings, leader du secteur pharmaceutique en Afrique du Sud, a été annoncé en juin dernier, pour encourager le développement de vaccins et la résilience à long terme du secteur sanitaire en Afrique.