Après un fort rebond post-COVID-19 l'an dernier, l'économie marocaine a subi la pression croissante de chocs d'offres qui se chevauchent : une grave sécheresse couplée à une flambée des prix des matières premières, qui ont nourri l'inflation.
La croissance économique du Maroc devrait s’accélérer pour atteindre 3,1 % en 2023, grâce à un rebond du secteur primaire. Cependant, les risques de détérioration persistent en raison des tensions géopolitiques, notamment la guerre en Ukraine, la décélération des principaux partenaires commerciaux de la zone euro et les nouveaux chocs climatiques potentiels. Selon le rapport, la croissance réelle du PIB a chuté, passant de 7,9 % en 2021 à 1,2 % en 2022 (estimation), tandis que le déficit du compte courant a augmenté de 2,3 % à 4,1 % du PIB.
Comme dans une grande partie du monde, la guerre en Ukraine, conjuguée à la réorganisation des chaînes d’approvisionnement mondiales, a favorisé une forte augmentation des prix, l’inflation annuelle marocaine atteignant un pic de 8,3 % à la fin 2022.
Pour atténuer les répercussions de la hausse des prix des aliments et de l’énergie sur les ménages, le Maroc a adopté une série de mesures politiques, notamment l’octroi de subventions générales sur les produits de première nécessité et le maintien des prix réglementés préexistants. Cette approche a stabilisé les prix des biens et des services qui absorbent près d’un quart des dépenses moyennes des ménages, évitant ainsi une augmentation plus prononcée de la pauvreté. Elle a nécessité la mobilisation de dépenses publiques supplémentaires, correspondant à presque 2 % du PIB.
Malgré ces mesures, ce sont les ménages modestes et vulnérables qui ont le plus souffert de l'impact de la hausse des prix alimentaires et autres prix due à l'inflation. La grande réforme de la protection sociale prévue par le Royaume permettra le ciblage des aides publiques aux ménages pauvres et vulnérables.
La Banque centrale du Maroc a opté pour la prudence de sa politique monétaire en relevant les taux directeurs tout en maintenant une position accommodante. À l'avenir, les autorités pourraient envisager de compléter les mesures anti-inflationnistes en introduisant des politiques structurelles visant à assouplir les contraintes d’offre.