Le Tchad a connu une seconde année consécutive de récession en 2021. Le pays a en effet rencontré des difficultés pour redresser son économie suite à la récession de 2016, déclenchée par le choc du prix des produits pétroliers de 2014-2015. En 2020, la pandémie de COVID-19 et la chute consécutive des prix du pétrole ont affecté le Tchad, faisant sortir le pays de la trajectoire de croissance qu'il suivait depuis 2018. La crise de la COVID-19 a eu un impact sur les moyens de subsistance des ménages pauvres et vulnérables. Selon une enquête téléphonique à haute fréquence menée en 2020, les deux tiers des ménages ont fait part de pertes dans leurs revenus globaux, 57 % des ménages recevant des transferts monétaires ont vu un recul de cette source de revenus, tandis qu’un cinquième des ménages nécessitant des soins de santé n’ont pas pu y avoir accès.
Le rapport établit qu’une reprise économique graduelle devrait survenir avec la forte augmentation des prix du pétrole sur les marchés internationaux et la reprise des activités économiques et commerciales dans les domaines agricoles et industriels. Par ailleurs, le succès du processus de restructuration de la dette, suivant le cadre commun du G20, offrirait un répit substantiel au Tchad en l'aidant à retrouver un équilibre budgétaire durable, qui à son tour permettrait au pays d'accroître ses dépenses sociales et d'investissement à plus long terme.
L'analyse se concentre sur le renforcement des chaînes de valeur agricoles et dans le secteur de l'élevage pour la transformation économique. Elle identifie aussi une série de facteurs qui limitent la transformation du pays pour passer d'une agriculture de subsistance à des chaînes de valeur complexes et modernes.
Parmi ces facteurs figurent entre autres le coût élevé des transports, le manque d’utilisation des semences et des engrais, et la faiblesse de l'environnement institutionnel. Plusieurs recommandations visent à diversifier l'économie en améliorant les chaînes de valeur. Le rapport encourage notamment les autorités à :
- Encourager l'investissement privé dans le sésame, la gomme arabique, et les chaînes de valeur de l’élevage.
- Donner les moyens d’agir aux organisations d’agriculteurs et tirer profit de leur influence en renforçant leur rôle dans le développement des chaînes de valeur.
- Accroître l'accès aux données et aux analyses globales pour améliorer la prise de décision et la mise en œuvre de projets et politiques d’investissements ciblant l’agriculture et l'élevage.
- Renforcer les chaînes de valeur agricoles et d’élevage pour les étendre des sites de production au commerce transfrontalier, le long de couloir d’échanges commerciaux et jusqu'aux marchés de destination.