Accélérer l’égalité entre les genres pour une croissance durable et la résilience
Le monde connaît une série sans précédent de crises interdépendantes qui ont des répercussions particulièrement négatives sur les femmes, les filles, les minorités sexuelles et de genre et les personnes marginalisées. Ces crises menacent durement les gains sur les plans du capital humain, de l’autonomisation économique, de la participation à la gestion et de la capacité d’agir. Les effets négatifs sont davantage aggravés par des lois et des politiques discriminatoires, des normes sociales restrictives, la violence sexiste et le rejet croissant de l’égalité des genres.
Le Groupe de la Banque aide les pays à progresser sur la voie de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes afin de parvenir à un développement durable, résilient et inclusif. Notre travail est guidé par notre Stratégie pour l’égalité des genres 2016–2023, qui vise à combler les écarts entre les hommes et les femmes sur quatre piliers clés : les dotations humaines (santé, éducation et protection sociale), les emplois, le patrimoine, et la participation à la gestion et la capacité d’agir. Au cours de l’exercice 23, 95 % des opérations financées par la Banque ont décelé un écart entre les genres, conçu une intervention pour combler cet écart et suivi les résultats — une augmentation par rapport aux 50 % de l’exercice 17. En juin 2023, nous avons publié nos rétrospectives sur l’égalité des genres dans le développement et sur la prévention des violences sexistes et la riposte dans les opérations de la Banque mondiale, qui examinent les progrès réalisés dans ces domaines au cours de la dernière décennie. Dans le cadre de notre campagne sur l’accélération de l’égalité (#AccelerateEquality), nous avons initié une série d’analyses, de partenariats, d’événements et de jalons pour réfléchir aux progrès réalisés au cours de la dernière décennie. Nous continuons à mobiliser les parties prenantes afin d’enrichir la Stratégie du Groupe de la Banque mondiale en matière de genre pour la période 2024–2030.
Par l’intermédiaire de l’IDA, nous nous attaquons à des défis qui sont au premier plan de l’égalité des genres et de l’autonomisation des filles et des femmes, notamment en ce qui concerne la santé sexuelle et reproductive, les soins aux enfants, l’inclusion économique, l’accès des femmes à des emplois plus qualifiés, la violence sexiste et les réformes des politiques fiscales et du système budgétaire. Les ressources de l’IDA ont permis de financer plus de 300 actions menées par des pays dans des domaines ciblés et d’atteindre plus de 700 millions de femmes et de filles depuis l’exercice 15.
Le Mécanisme‑cadre pour la promotion de l’égalité des genres finance des évaluations d’impact afin d’élaborer des solutions pouvant être adaptées par les États, les partenaires de développement et le secteur privé. Nous collectons et conservons des données par l’intermédiaire du Portail de données sur le genre, qui fournit des données ventilées par sexe pour plus de 900 indicateurs couvrant la démographie, l’éducation, la santé, les activités économiques, les actifs, le leadership, la violence sexiste et plus encore, afin d’éclairer les politiques et les programmes.
Nous aidons les femmes à participer à l’activité économique et promouvons une inclusion économique productive. Nous finançons des programmes de travail contre rémunération, apportons une plus grande aide à l’éducation des enfants, fournissons des services de vulgarisation agricole et favorisons un meilleur accès aux services financiers et numériques, y compris le crédit et les liquidités pour les entreprises dirigées par des femmes. En Serbie, nous améliorons la recherche scientifique, l’entrepreneuriat et l’accès au financement, et plus de la moitié des 6,8 millions de dollars de bourses scientifiques sont accordées à des femmes. Dans des pays comme l’Angola, le Nigéria et la Tanzanie, nous contribuons à créer des espaces sûrs pour les filles dans les écoles, à améliorer leur santé sexuelle et reproductive et à travailler avec les enseignants pour faire évoluer les normes. En soutenant l’Initiative de financement en faveur des femmes entrepreneures (We‑Fi), nous contribuons à débloquer des systèmes de financement et d’appui pour les entreprises dirigées et détenues par des femmes dans les pays en développement. Depuis 2018, l’initiative We‑Fi a travaillé avec des centaines de partenaires dans plus de 60 pays pour mobiliser des milliards de dollars afin de fournir des financements et des formations et de combler les lacunes systémiques en matière de données et de politiques publiques.
Nous visons également à rendre l’action climatique plus efficace et plus inclusive. Au Costa Rica, nous avons travaillé avec l’État et le Fonds de partenariat pour le carbone forestier sur une analyse des questions de genre afin de soutenir la participation des femmes à des activités qui contribuent à réduire les émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts, ainsi qu’à conserver et à améliorer les stocks de carbone forestier.
Nous nous employons à prévenir la violence sexiste et à y répondre en soutenant les services de conseil à distance, en éduquant les parents sur les relations saines, en luttant contre le harcèlement sexuel dans les transports publics, en formant les travailleurs de la santé à l’identification et à l’orientation des cas, et en renforçant les mécanismes de collecte de données et d’orientation. Nous aidons les directeurs d’écoles et les enseignants de la Tanzanie à mieux prévenir et traiter la violence sexiste. Nous nous attaquons également à la violence sexiste par le biais d’opérations à l’appui des politiques de développement, notamment en renforçant les protections juridiques et les systèmes de recours.
Le Groupe de la Banque attache du prix à la non‑discrimination, à l’inclusion et à l’égalité des chances pour tous, y compris les minorités sexuelles et de genre. Nos travaux de recherche et nos interventions portent sur les désavantages auxquels sont confrontés les hommes et les garçons, ainsi que sur les vulnérabilités résultant de l’intersection du genre avec d’autres caractéristiques, telles que la pauvreté, l’appartenance ethnique et le handicap.
Le rapport Les Femmes, l’entreprise et le droit 2023 mesure les lois et réglementations qui influent sur les possibilités économiques qui s’offrent aux femmes dans 190 pays. Ce rapport contribue à la recherche et au débat sur les politiques relatives à l’émancipation économique des femmes en examinant les décisions économiques prises par ces dernières tout au long de leur vie professionnelle, ainsi que le rythme des réformes au cours des cinq dernières décennies. Il présente huit indicateurs sur les interactions des femmes avec la loi au cours de leur vie et de leur carrière : mobilité, lieu de travail, rémunération, mariage, parentalité, entrepreneuriat, patrimoine et pension.
La dernière édition offre une vue d’ensemble des progrès réalisés au niveau mondial, sur le plan juridique, en matière d’égalité des sexes. Elle constate que des progrès considérables ont été réalisés depuis 1970, le score moyen s’étant amélioré de près de 70 %, passant de 45,8 à 77,1 points. Cependant, une lassitude par rapport aux réformes semble s’être installée et, en 2022, le rythme global des réformes est tombé à son niveau le plus bas depuis 20 ans. Le rapport souligne qu’il reste encore beaucoup à faire dans le monde entier pour que les bonnes intentions s’accompagnent de résultats tangibles.