Autonomiser les femmes pour promouvoir la résilience et une croissance durable
Nous collaborons avec les pays dans le but d’autonomiser les femmes et les filles et d’investir dans celles-ci. Au cours des dix dernières années, des progrès ont été accomplis dans plusieurs domaines importants, comme en témoignent la baisse de la mortalité maternelle, l’augmentation de la scolarisation des filles et le renforcement de la protection juridique des femmes. Entre 2012 et 2022, l’indice moyen enregistré pour les pays dans notre publication phare a augmenté de 6,4 points, ce qui indique que les femmes ont marqué des avancées en ce qui concerne les droits et la représentation économique ; le nombre de femmes membres de parlements nationaux est plus élevé qu’il ne l’a jamais été.
Des problèmes fondamentaux perdurent néanmoins. Les pays sont confrontés à une myriade de crises, qui touchent les garçons, les filles, les hommes et les femmes de manière différente. Leurs effets sont souvent aggravés par l’existence de lois et de politiques publiques ayant un caractère discriminatoire, ainsi que par les normes sociales qui régissent les rôles et les attributions économiques, et par la violence fondée sur le genre. La pandémie continue d’aggraver les disparités entre les hommes et les femmes, menace d’éliminer les progrès réalisés par les femmes et les filles dans les domaines du capital humain, de l’autonomisation économique, de la possibilité de se faire entendre et d’avoir des moyens d’action.
Les pays doivent accélérer le rythme des progrès dans le domaine de l’autonomisation et de l’entrepreneuriat des femmes, de l’éducation des filles et de l’acquisition par ces dernières des compétences nécessaires à leur emploi futur, et de leur accès à des services essentiels tels que la garde d’enfants et les services de santé sexuelle et procréative pour pouvoir améliorer les résultats dans le domaine du développement. Ils doivent aussi prévenir et combattre la violence fondée sur le genre ainsi que ses causes, en particulier dans les pays touchés par la fragilité et des conflits. Le Groupe de la Banque aide les pays à progresser en direction de ces objectifs et à rendre leurs économies plus inclusives et résilientes. Son action en ce domaine est guidée par sa Stratégie en matière de genre et d’égalité des sexes pour 2016–2023, qui vise à éliminer les disparités entre les hommes et les femmes dans quatre domaines principaux : les dotations humaines (santé, éducation et protection sociale), l’emploi, les actifs, la possibilité de se faire entendre et les moyens d’action. En janvier 2022, nous avons lancé une initiative d’une durée d’un an, baptisée #AccelerateEquality, dans le but de réfléchir aux progrès réalisés et aux enseignements tirés au cours des dix dernières années.
Nous soutenons le Mécanisme-cadre pour l’égalité des sexes, qui est un fonds fiduciaire multidonateurs créé dans le but d’éliminer les disparités entre les sexes et d’autonomiser les femmes, les hommes, les filles et les garçons. Ce mécanisme finance des biens publics mondiaux destinés à promouvoir des innovations et produire des éléments à l’appui de solutions pouvant être adaptées par les autorités publiques, les partenaires de développement et le secteur privé.
Nous aidons les femmes à participer à l’activité économique, notamment grâce à la mise en œuvre de mesures visant à promouvoir une inclusion économique productive, comme des activités de formation et d’encadrement et des interventions psychosociales. Nous soutenons également les programmes argent contre travail, l’accroissement du soutien à la garde d’enfants, les services de vulgarisation agricole et l’amélioration de l’accès aux services financiers et numériques, notamment au crédit et aux liquidités dans le cas des entreprises dirigées par une femme. En Serbie, nous apportons un appui à un projet conçu dans le but de promouvoir la croissance et la compétitivité en améliorant la recherche scientifique, l’entrepreneuriat et l’accès à des financements ; plus de la moitié du montant de 1,3 million de dollars attribués sous forme de dons dans le cadre du projet a bénéficié à des femmes. En Angola, nous aidons les autorités à faire face à la rapide et importante augmentation du nombre d’enfants et de jeunes — en particulier d’adolescentes — non scolarisées en soutenant un programme de bourses couvrant 900 000 jeunes, l’accès à l’éducation des élèves ayant abandonné leurs études, la sécurisation des salles de classe et l’offre de services de santé ciblés. Par ailleurs, notre soutien à l’Initiative de financement en faveur des femmes entrepreneures permet aux entreprises des pays en développement dirigées par des femmes ou appartenant à ces dernières d’obtenir accès à des financements et à des systèmes d’appui.
Nous collectons et organisons des données grâce au portail de données sur le genre (Gender Data Portal), qui donne librement accès à des données ventilées par sexe sur plus de 900 indicateurs dans les domaines de la démographie, de l’éducation, de la santé, des activités économiques, des avoirs, du leadership, de la violence fondée sur le genre, etc. Nos laboratoires d’innovation sur le genre et l’égalité des sexes produisent des connaissances et des données qui permettent de promouvoir l’égalité des sexes et des genres, de recenser les disparités et de mettre à l’essai des solutions. En février 2022, nous avons publié des études examinant les effets différents que les déplacements forcés ont sur les femmes et les hommes, notamment l’accroissement du risque pour des femmes d’être exposées à la violence de partenaires intimes et la limitation dans une plus large mesure de leur accès à des moyens de subsistance.
Nous avons lancé le rapport intitulé , qui examine les manières d’aider les femmes à pénétrer dans des secteurs plus rentables et à améliorer leurs résultats commerciaux. Dans la région de Asie de l’Est et Pacifique, nous avons considéré les interventions axées sur les soins aux enfants qui optimisent les résultats obtenus par les femmes dans le domaine de l’emploi. Dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, nous avons analysé les raisons de la faible représentation des femmes dans la main-d’œuvre égyptienne, afin d’apporter des éléments probants utiles à la formulation de mesures permettant d’accroître les opportunités économiques offertes aux femmes. Enfin, en Asie du Sud, notre rapport intitulé Reshaping Norms examine la manière dont la région pourrait concevoir ses régimes fiscaux, accroître la concurrence et s’attaquer aux normes concernant les genres.
Nous nous employons à prévenir et à combattre la violence fondée sur le genre en poursuivant des opérations qui appuient des services de conseil à distance, en expliquant aux parents ce en quoi consistent des relations saines, en luttant contre le harcèlement sexuel dans les transports publics, en formant des agents sanitaires pour leur permettre d’identifier les victimes et de les aiguiller et, enfin, en renforçant la collecte de données et les mécanismes d’aiguillage. En Tanzanie, nous aidons les directeurs d’écoles et les enseignants à renforcer leurs capacités pour prévenir et combattre la violence fondée sur le genre.
Women, Business, and the Law 2022
Women, Business, and Law 2022 est la huitième édition d’une série de rapports annuels qui analysent les lois et les réglementations ayant des répercussions sur les opportunités économiques qui s’offrent aux femmes dans 190 pays. En examinant les décisions économiques prises par les femmes tout au long de leur vie professionnelle, ainsi que le rythme des réformes au cours des 52 dernières années, le rapport contribue aux travaux de recherche et au débat sur l’action à mener dans le domaine de l’autonomisation économique des femmes. Ces études présentent huit indicateurs couvrant les interactions des femmes avec la loi durant leur vie et leur carrière : mobilité, lieu de travail, rémunération, mariage, parentalité, entrepreneuriat, actifs et retraite.
Cette édition établit des preuves des liens entre l’égalité de genre juridique et l’inclusion économique des femmes, recense les obstacles à la participation des femmes à la vie économique et prône la modification de lois discriminatoires. Elle comprend 95 nouvelles enquêtes pilotes consacrées aux législations nationales régissant la garde des enfants, qui est un type de soutien dont les femmes ont absolument besoin pour avoir un emploi rémunéré. Elle examine aussi pour la première fois non seulement les lois et réglementations telles qu’elles sont rédigées, mais aussi la manière dont elles sont mises en application dans 25 pays. Cet examen montre que les lois ne peuvent fréquemment pas à elles seules améliorer l’égalité entre les sexes. Des facteurs comme leur mise en application et leur respect, ainsi que les normes sociales, culturelles et religieuses jouent un rôle important.