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COMMUNIQUÉS DE PRESSE

Selon la Banque mondiale, le nombre disproportionné de victimes d’Ebola parmi les agents de santé fait redouter un retour de la mortalité maternelle au niveau des années 1990

08 juillet 2015


WASHINGTON, 8 juillet 2015 – En Afrique de l’Ouest, les décès d’agents de santé imputables à Ebola pourraient entraîner une recrudescence de la mortalité maternelle en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, où 4 022 femmes supplémentaires par an risquent de succomber à des complications pendant une grossesse ou un accouchement.

Selon un rapport récent de la Banque mondiale, intitulé Healthcare Worker Mortality and the Legacy of the Ebola Epidemic et publié aujourd’hui dans la revue The Lancet Global Health, l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest pourrait avoir des conséquences bien plus vastes que les seuls effets mortels ou invalidants de la maladie.

« Les décès dus à Ebola chez les agents de santé risquent d’entraîner une recrudescence de la mortalité maternelle, avec un retour aux niveaux d’il y a 15 à 20 ans », indique Markus Goldstein, co-auteur du rapport et économiste principal au Groupe de la Banque mondiale, où il dirige aussi le laboratoire d’innovation sur le genre et l’égalité des sexes en Afrique.

Ce document se penche sur les conséquences probables des décès d’agents de santé imputables à Ebola sur la mortalité en général, au-delà même de la fin officielle de l’épidémie. Ainsi en Guinée, en Sierra Leone et au Libéria, la mortalité maternelle pourrait augmenter de respectivement 38, 74 et 111 %.

Depuis le début de l’épidémie, le nombre de décès parmi le personnel soignant a été plus élevé que dans le reste de la population, ce qui vient aggraver la pénurie chronique d’agents formés dont souffrent les trois pays concernés. Même lorsque ces pays seront parvenus à zéro nouveau cas, la population subira les contrecoups sanitaires de l’épidémie.

En mai 2015, la mortalité due à Ebola s’élevait à 0,11 % au sein de la population générale au Libéria, contre 8,07 % parmi le personnel soignant. En Sierra Leone et en Guinée, les taux respectifs étaient de 0,06 pour 6,85 % et de 0,02 pour 1,45 %.

Selon le rapport, le nombre de médecins aurait baissé de 10 % au Libéria (qui n’en comptait qu’une cinquantaine au départ) et celui des infirmier(ère)s et des sages-femmes de 8 %. En Sierra Leone, les chiffres correspondants sont de 5 % et 7 %. En Guinée, la ponction est moins forte, avec un recul de seulement 2 et 1 %. Au début de l’épidémie, le Libéria, la Sierre Leone et la Guinée figuraient dans le bas du classement de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le nombre de médecins pour 1 000 habitants, soit respectivement au 2e, 5e et 28e rang sur 193 pays.

« Ebola a déstabilisé des systèmes éminemment fragiles dans ces pays, souligne David Evans, économiste senior au Groupe de la Banque mondiale et co-auteur du rapport. Son impact dévastateur doit amener à renforcer considérablement les systèmes de santé pour les porter à un niveau bien supérieur à celui qui prévalait auparavant. »

Le rapport indique que, pour sauver les vies menacées, les trois pays devraient recruter immédiatement 240 médecins, infirmier(ère)s et sages-femmes. Soit une infime fraction des quelque 43 565 agents de santé requis pour atteindre la cible de couverture sanitaire fixée pour la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement.

« Ces pays doivent investir de toute urgence dans leurs systèmes sanitaires, à commencer par une augmentation considérable du nombre d’agents de santé formés, note Tim Evans, directeur principal du Pôle santé, nutrition et population du Groupe de la Banque mondiale. Il s’agit de s’assurer que la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone seront équipés pour faire face à de futures épidémies mortelles mais aussi, plus ordinairement, que les mères puissent avoir accès aux soins de qualité dont elles ont besoin afin de préserver leurs vies et de leur offrir les conditions d’un avenir plus prometteur. »

La réponse du Groupe de la Banque mondiale face à la crise Ebola

La réponse du Groupe de la Banque mondiale consiste à apporter son soutien aux efforts visant à stopper la propagation de l’épidémie tout en renforçant les systèmes de santé publique en Afrique de l’Ouest et en aidant les pays concernés à faire face aux conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire, ce qui consiste notamment à y soutenir le commerce, l’investissement et l’emploi. En mai 2015, le Groupe de la Banque mondiale avait mobilisé un montant total de 1,62 milliard de dollars à l’appui des efforts de lutte contre l’épidémie et de redressement dans les trois pays les plus éprouvés par Ebola.

 

Pour consulter le rapport, cliquez ici.

En savoir plus : worldbank.org/ebola

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À Washington DC
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° :
2016/014/HNPGP

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