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publication 4 février 2020

La richesse cachée des villes : développer, financer et gérer les espaces publics

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Vue aérienne du Bahadur Shah Park de Dacca, au Bangladesh. (Photo : Fariduzzaman Zabir. Reproduction soumise à autorisation)


LES POINTS MARQUANTS

  • De nombreuses villes du monde passent à côté de chances de développement considérables parce qu’elles négligent, sous-exploitent ou gèrent mal leurs espaces publics.
  • Les espaces publics recèlent au contraire un formidable potentiel qui, s’il était exploité plus intelligemment, pourrait créer de la valeur pour les habitants, les quartiers et les villes.
  • Une nouvelle publication consacrée à cette « richesse cachée des villes » et intitulée en anglais The Hidden Wealth of Cities: Creating, Financing, and Managing Public Spaces recense une large palette de stratégies créatives et innovantes que chaque ville peut mettre en œuvre pour planifier, financer et gérer les espaces publics, qu'ils appartiennent à l’État ou au secteur privé.

Rues, places et parcs, ou encore équipements publics comme les bibliothèques et les marchés : les espaces publics représentent environ un tiers de la superficie des villes à l'échelle mondiale.

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En général détenus et gérés par les municipalités, ces actifs stratégiques peuvent transformer une ville et améliorer la vie urbaine. Or ils sont souvent négligés, et ce pour de multiples raisons qui tiennent principalement à des processus de planification urbaine défaillants, à des contraintes financières et à l’existence d’autres priorités urgentes dans un contexte d’urbanisation rapide. La dégradation des espaces publics qui en résulte, avec la prolifération de lieux encombrés, envahis de véhicules et pollués, devient souvent un fardeau, créant une spirale descendante qui aspire les ressources publiques et exacerbe les problèmes de la ville.

En général détenus et gérés par les municipalités, ces actifs stratégiques peuvent transformer une ville et améliorer la vie urbaine. Or ils sont souvent négligés, et ce pour de multiples raisons qui tiennent principalement à des processus de planification urbaine défaillants, à des contraintes financières et à l’existence d’autres priorités urgentes dans un contexte d’urbanisation rapide. La dégradation des espaces publics qui en résulte, avec la prolifération de lieux encombrés, envahis de véhicules et pollués, devient souvent un fardeau, créant une spirale descendante qui aspire les ressources publiques et exacerbe les problèmes de la ville.

Cette tendance n’est pas inéluctable : les villes qui investissent dans la création d'espaces et de lieux publics connectés et inclusifs s'en sortent beaucoup mieux. Elles tirent parti des atouts de l'espace public afin de créer de la valeur pour les quartiers alentour, soutenant ainsi les moyens de subsistance et assurant la promotion des entreprises locales. Elles stimulent aussi la revitalisation et l'innovation urbaines, ce qui contribue à attirer davantage d'entreprises et de talents. Ces villes sont également en mesure de récolter les bénéfices économiques que procurent des espaces publics bien conçus.

Une bonne gestion des espaces publics contribue par ailleurs à la qualité de vie dans la ville en améliorant la circulation des piétons, la sûreté, l'inclusion sociale, le dynamisme des quartiers, la santé urbaine et le bien-être des citoyens. Bien souvent, les espaces publics améliorent également la résilience et le fonctionnement de la ville en s'intégrant aux infrastructures, aux systèmes urbains, au patrimoine culturel et aux espaces verts.

Pour valoriser les espaces publics, les villes doivent agir à temps, et en liaison avec les gouvernements, les communautés et d'autres partenaires publics et privés, en vue d’investir dans la co-création d'espaces publics centrés sur les usagers, durables sur le plan environnemental, économiquement dynamiques et socialement inclusifs. Elles doivent également mettre en œuvre des stratégies intelligentes et durables tout au long du cycle de vie de ces actifs afin d'obtenir des retours sur investissement dépassant largement les coûts financiers, avec, à la clé, de meilleures conditions de vie, une résilience renforcée et une compétitivité accrue.

Ces stratégies s’articulent autour de trois grands champs d'intervention :

  • Parties prenantes et partenariats : créer des espaces publics pour et avec la population, dans le souci de son bien-être, et avoir conscience de la nécessité de partenariats solides entre les organismes publics, les acteurs du secteur privé et les citoyens ;
  • Politiques, planification et conception : adopter des politiques de planification urbaine efficaces, des approches d'aménagement centrées sur les citoyens et des solutions de conception créatives pour garantir une répartition territoriale et un accès équitables à un réseau d'espaces publics de qualité et inclusifs dans l’ensemble de la ville ;
  • Gestion, gouvernance et finances : mettre en place des modèles de financement et de gestion durables tout au long du cycle de vie des espaces publics, depuis leur création, leur installation et leur entretien jusqu'à leur rénovation.

Les études de cas de plusieurs villes du monde détaillées dans la publication mettent en évidence cinq enseignements et éléments essentiels :

  1. Acteurs et parties prenantes : les espaces publics réussis sont souvent le résultat d'une collaboration entre plusieurs acteurs et ne relèvent pas de la seule responsabilité des municipalités, souvent confrontées à des contraintes de ressources ;
  2. Stratégie et méthode : la création et l'aménagement d'espaces publics peuvent prendre plusieurs formes à partir d'un large éventail de méthodes, reposant chacune sur une combinaison différente d'acteurs, de périmètre et de ressources nécessaires ;
  3. Données et processus de planification : les stratégies réussies nécessitent une approche fondée sur des données probantes, garantissant que les espaces publics soient équitablement répartis, de bonne qualité, bien entretenus et qu'ils répondent aux besoins des usagers. De plus en plus, les villes appliquent des méthodes innovantes et, grâce à la technologie, collectent et exploitent des données pour permettre une planification, une conception et une gestion plus efficaces ;
  4. Financement : dans beaucoup de villes, il est de plus en plus rare que les municipalités supportent seules le financement et la réalisation des projets, car on observe une tendance marquée à la création d'espaces publics partagée entre les villes, le secteur privé et la population. Des instruments de financement et de planification efficaces permettent en outre aux municipalités de développer des espaces publics par l'intermédiaire du secteur privé.
  5. Gestion et gouvernance : Les villes sont bien plus performantes lorsqu'elles envisagent les espaces publics sous l’angle de la totalité de leur cycle de vie et d’une gestion durable. Les éléments de cette bonne gouvernance résident dans un environnement réglementaire solide, une structure de propriété rentable, une gestion durable et des dispositifs de surveillance.

Télécharger la publication (a) pour consulter ces études de cas et découvrir comment les maires, les décideurs et les professionnels de la ville peuvent mieux planifier, financer et gérer les espaces publics afin de créer des villes vivables pour tous.

The Hidden Wealth of Cities: Creating, Financing, and Managing Public Spaces a reçu le soutien d'ONU-Habitat, de l'Agence spatiale européenne (initiative d'observation de la Terre pour le développement durable), du Centre for Liveable Cities (Singapour), de l'Institut coréen de recherche sur les établissements humains et du Fonds fiduciaire coréen pour la croissance verte (KGGTF).