L'efficacité des interventions de développement repose sur la disponibilité de statistiques de qualité. Cette exigence se heurte cependant à de nombreuses difficultés dans les zones en proie à la fragilité. En raison des violences ou des risques sanitaires, notamment, il est en effet impossible de recourir aux moyens traditionnels de collecte des données sans mettre en danger les enquêteurs. À cela s’ajoutent, dans les situations de conflit en particulier, des problèmes d’ordre pratique comme le mauvais état des routes ou le manque d’infrastructures de télécommunications, ou encore l'hostilité de la population à l'égard du gouvernement central.
D’autres difficultés viennent compliquer la tâche, liées aux déplacements de population et à l'impossibilité de constituer une base d'échantillonnage. Un nouveau rapport consacré précisément à la collecte des données dans les États fragiles (a) met en lumière les innovations qui permettent de surmonter ces écueils. Tant sur le plan de la méthodologie qu’en termes de collecte à proprement parler, il existe en effet des techniques innovantes et pas nécessairement coûteuses qui permettent de remédier au manque de données dans les environnements fragiles. Même si, comme le souligne le rapport, la technologie ne peut pas tout.