Le travail opérationnel de la Banque mondiale en bref
Corne de l’Afrique : Lancé en 2017 avec une enveloppe de 428 millions de dollars, le projet d’aide au développement en réponse aux conséquences des déplacements de population dans la Corne de l’Afrique (DRDIP) est une opération régionale qui concerne quatre pays — Djibouti, Kenya, Ouganda et Éthiopie — et qui vise à atténuer les conséquences sociales, économiques et environnementales de la présence prolongée de réfugiés. Ses investissements s’attachent à élargir l’accès aux services sociaux de base, à créer des débouchés économiques et à améliorer la gestion de l’environnement pour les populations locales qui accueillent des réfugiés. Ils ont financé à ce jour (février 2022) la réalisation de plus de 2 000 sous-projets communautaires qui ont permis d’améliorer l’accès à des infrastructures et services sociaux et économiques pour plus de 5,4 millions de personnes tout en fournissant 4 millions de jours de travail rémunéré pour des travaux de construction. Quelque 140 000 personnes ont ainsi pu profiter d’un meilleur accès à l’énergie, 300 000 bénéficiaires ont fait état d’une augmentation de leurs revenus et 40 000 hectares de terres sont désormais exploités selon des méthodes de gestion durable des sols.
Yémen : Le projet d’urgence pour des services urbains intégrés (a) s’emploie à rétablir les services de base dans certaines des villes du Yémen les plus durement touchées par le conflit en cours. Entre 2017 et 2021, quelque 3 millions de bénéficiaires ont pu retrouver l’accès à des services urbains essentiels, tandis que le projet a également offert plus de 1,6 million de journées de travail temporaire. Plus d’un million de tonnes de déchets ont ainsi été éliminées en toute sécurité ; 1,2 million d’habitants ont désormais accès à de l’eau salubre et à l’assainissement ; et 266 kilomètres de routes ont été remis en état, permettant un meilleur accès aux établissements de santé.
République centrafricaine (RCA) : La situation en République centrafricaine, où près d’un quart de la population est déplacée, risque de déstabiliser des pays voisins déjà fragiles. Le projet Londo (« debout ») fournit des emplois temporaires aux personnes vulnérables par le biais de programmes nationaux de travaux publics à forte intensité de main-d’œuvre — il a notamment donné lieu récemment à la production de millions de masques pour lutter contre la propagation de la COVID-19. Déployé avec succès dans des zones contrôlées par les rebelles, il sert d’exemple pour les efforts de collaboration avec les forces de maintien de la paix et les acteurs humanitaires.
Sahel : Approuvé en décembre 2014, le projet pour l’autonomisation féminine et le dividende démographique au Sahel (SWEDD) s’emploie à favoriser l’émancipation des adolescentes et des femmes et à accroître leur accès à une éducation de qualité et à des services de santé reproductive, infantile et maternelle au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Tchad. Plus de 675 000 filles ont bénéficié de ces interventions ; plus de 9 200 sages-femmes ont reçu une formation pour assurer une offre de services adaptés aux adolescentes et la distribution de produits de planification familiale par la communauté ; l’usage de moyens de contraception moderne a été étendu à 451 000 femmes ; et près de 13 400 chefs religieux ont été mobilisés pour promouvoir activement l’autonomisation des filles et des femmes
Jordanie : depuis 2017, le projet d’urgence en faveur de la santé (a) s’emploie à fournir des services de santé primaires et secondaires essentiels aux Jordaniens pauvres privés d’assurance et aux réfugiés syriens. Dans tout le pays, plus de 700 centres de santé et hôpitaux gérés par le ministère de la Santé ont ainsi pu apporter des soins de santé maternelle et infantile et assurer le traitement de maladies transmissibles et non transmissibles. En mars 2023, ce sont plus de 8 millions de prestations qui ont été réalisées, dont 4,4 millions pour les femmes et près de 250 000 pour les réfugiés. Le projet a en outre continué de fournir des soins de santé primaires et secondaires pendant la pandémie de COVID-19.
Il a par ailleurs contribué à la mise en place du premier mécanisme systématique de suivi des services de santé fournis aux populations vulnérables, y compris les réfugiés syriens.
En savoir plus sur les résultats des projets de la Banque mondiale dans les situations de fragilité, conflit et violence (a)
Partager les connaissances pour promouvoir des sociétés pacifiques et inclusives
L’édition 2022 du Forum sur la fragilité (a), qui s’est tenu pour la deuxième fois consécutive en mode virtuel en raison de la pandémie de COVID-19, a réuni plus 5 000 participants issus des secteurs du développement, de l’humanitaire, de la diplomatie et de la sécurité, autour du thème « Le développement et la paix en période d’incertitudes ».
Partenariats
Ces dernières années, la Banque mondiale a noué des partenariats efficaces et ciblés en s'efforçant de rassembler diverses parties prenantes dans le but d’obtenir de meilleurs résultats au profit de ses pays clients. Elle a ainsi renforcé ses collaborations avec des partenaires œuvrant dans les champs connexes de l’humanitaire, du développement et de la paix, ainsi qu’avec le secteur privé. Cette dynamique s'est accompagnée de la mise en place d’une coopération plus étroite en vue de soutenir des approches stratégiques communes, l’élaboration d’outils analytiques pour l’identification des risques, la préparation aux crises et les interventions précoces.
La Banque mondiale a intensifié sa collaboration avec les organismes des Nations Unies et les autres banques multilatérales de développement, ainsi qu’avec des partenaires bilatéraux et des organisations de la société civile. Aujourd’hui, la Banque mondiale et l’ONU ont instauré un partenariat structuré dans plus de 40 situations de crise, ce qui leur permet de tirer parti de leurs avantages comparatifs et de déployer leur expertise technique complémentaire dans des environnements fragiles. Par exemple, dans le contexte de la COVID-19, la Banque mondiale s’est associée à l’OMS, le HCR, l’UNICEF et le PAM afin de renforcer les systèmes de santé, atteindre les communautés vulnérables et soutenir le déploiement de filets sociaux dans des pays tels qu’Haïti, le Liban, le Niger et le Yémen.
En Afghanistan (a), la Banque apporte près de 900 millions de dollars pour fournir à la population des services urgents et essentiels en matière de nutrition, de soutien aux moyens de subsistance, de santé et d’éducation, et appuyer les capacités des ONG. Tous les projets sont exécutés par l’intermédiaire d’organismes des Nations Unies et d’organisations non gouvernementales. Les activités sont coordonnées avec les autres fonds d’aide à l’Afghanistan multilatéraux et bilatéraux.
La collaboration avec des partenaires ayant une présence sur le terrain dans les environnements fragiles a renforcé l’efficacité de la Banque mondiale. Par exemple, la coopération avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été essentielle pour améliorer la fourniture de services dans les domaines de la santé et de la sécurité alimentaire dans des zones difficiles d’accès en Somalie et au Soudan du Sud.
À l’avenir, la Banque mondiale continuera de renforcer ses relations avec les acteurs de l’aide humanitaire et de la consolidation de la paix en soutien à ses opérations dans les situations de fragilité, de conflit et de violence, sans jamais s'écarter de son mandat de développement.
Dernière mise à jour: 14 avril 2022