Chiffres clés
des paysages sur une superficie totale de 331 millions d’hectares. On estime que 75 millions d’hectares ont bénéficié de mesures de protection de la biodiversité, tandis que 9 millions d’hectares en dehors des aires protégées ont fait l’objet de pratiques de gestion respectueuses de la biodiversité. Quelque 737 000 hectares de terres ont été restaurés ou reboisés, ce qui a permis de réduire ou éviter 84,9 millions de tonnes d'émissions de dioxyde de carbone. Enfin, 1,2 million de personnes se sont vu octroyer des droits d’usage forestier ou des titres de propriété.
Cliquez ici pour un aperçu plus détaillé des résultats globaux.
Panorama des bénéficiaires
et 238 000 personnes appartenant à des populations autochtones. C’est la région Amérique latine-Caraïbes qui compte le plus grand nombre de bénéficiaires (près de 4,3 millions de personnes), suivie de l’Afrique (environ 3,8 millions).
Tour d’horizon dans les pays
En Éthiopie, grâce au programme de gestion durable des terres financé par la Banque mondiale, 900 000 hectares font désormais l’objet d’une gestion durable, au profit de quelque 2,5 millions d'habitants. Ce qui signifie concrètement un meilleur accès à l'eau, moins d’érosion des sols, des rendements accrus, des sources de revenus diversifiées et une sécurité alimentaire renforcée, avec à la clé des moyens de subsistance plus résilients et plus de capital humain dans le pays. Le fait de rendre les terres plus productives et de veiller à la conservation des sols et de l'eau a également été bénéfique à la biodiversité dans son ensemble. Plusieurs projets vont permettre d’amplifier ces résultats. Une série de deux projets axés sur la résilience des paysages et des moyens (I et II [a]) s'attache à améliorer la résilience climatique, la productivité des terres et le stockage du carbone, et à élargir l'accès à des activités et des moyens de subsistance diversifiés en ciblant un certain nombre de bassins versants ruraux. Lancé en 2020, le programme pour la gestion des paysages et l’action climatique en Éthiopie (a), dont le financement est conditionné à des résultats prédéfinis, vient encore intensifier ces efforts avec l’objectif d'étendre les pratiques de gestion durable des sols à 2,5 millions d’hectares de terres dégradées et d'améliorer l'accès à un régime foncier sûr dans des zones rurales ne constituant pas des terres de parcours et couvrant 500 grands bassins versants. Le programme à l’appui des paysages forestiers de la région d’Oromia (a) a permis d‘augmenter de 118 882 hectares la superficie de forêts sous gestion durable et de reboiser plus de 9 millions d’hectares.
Ces projets et programmes accordent une place croissante au rôle que le secteur privé et l’exploitation durable des forêts pourraient jouer dans la construction de bioéconomies rurales résilientes, comme en témoignent aussi les activités de la Banque mondiale en Ouganda et au Rwanda.
Le soutien du partenariat PROGREEN contribue actuellement à étendre la portée du programme de gestion durable des terres aux forêts et terres agricoles du sud-ouest de l’Éthiopie, une région défavorisée qui pourrait fortement bénéficier d’une approche intégrée des paysages et de la création de « corridors verts ».
Au Brésil (a), depuis 2012, la Banque mondiale aide le gouvernement à mieux gérer et préserver la forêt du Cerrado à travers une série de projets complémentaires promouvant une approche paysagère. Deuxième plus grand biome végétal d’Amérique du Sud, le Cerrado subit un déboisement deux fois plus rapide que celui de la forêt d’Amazonie en raison du défrichement des terres pour l’agriculture et l’élevage du bétail. Ce moteur de croissance économique joue en outre un rôle essentiel pour la sécurité alimentaire, la conservation de la biodiversité, la régulation de l’eau et la séquestration du carbone. Les investissements en cours combattent les principales causes de la déforestation en officialisant les droits fonciers, en rendant la production agricole plus durable, en diffusant des informations et en assurant un suivi, en renforçant les capacités de détection, de prévention et de lutte contre les incendies de forêt, et en aidant les communautés traditionnelles à gérer leurs zones et ressources naturelles. Ces actions ont permis d’obtenir à ce jour les résultats suivants :
- 20 025 agriculteurs ont été formés à des pratiques de culture à faibles émissions de carbone ;
- 93 844 hectares de terres agricoles font l’objet de pratiques de culture à faibles émissions de carbone ;
- 313 000 hectares de terres sont cultivés selon des méthodes agricoles durables ;
- 2 000 personnes ont été formées à la gestion des feux de forêt ;
- 2 000 agriculteurs ont bénéficié d’une assistance technique afin d’adopter des pratiques à faible intensité carbone ;
- 190 072 propriétés foncières, soit une superficie totale d’environ 35,5 millions d’hectares, ont été enregistrées auprès du système national de cadastre environnement rural (SICAR) et devront adopter des pratiques de gestion durable des terres ;
- 32 territoires abritant des communautés traditionnelles, soit une superficie totale de 94 897 hectares, ont été géoréférencés et 2 506 familles ont enregistré leurs terres.
En Chine, grâce au projet de boisement écologique du Shandong (2010-2016), la plantation d’arbres sur 66 915 hectares de collines arides et de régions côtières salines a permis d’augmenter le couvert forestier, de réduire l’érosion des sols et d’améliorer l’environnement et la biodiversité. Le projet a contribué aux résultats suivants :
- mise au point et expérimentation réussie de modèles extensibles d’afforestation dans les zones dégradées ;
- obtention de revenus supplémentaires pour 26 556 familles d’agriculteurs ;
- réduction de 68 % de l’érosion des sols et démonstration du potentiel de fixation du carbone associé aux forêts ;
Les résultats du projet ont encouragé les autorités à étendre les modèles de reboisement à 84 000 hectares de sites dégradés en dehors du périmètre du projet.
Au Mozambique (a), le secteur forestier emploie directement 17 000 personnes et génère près de 2 % du PIB, mais quelque 267 000 hectares de forêts disparaissent chaque année. La Banque mondiale aide le gouvernement à mobiliser des ressources pour gérer durablement le secteur, dans le cadre d’un programme intégré de gestion des forêts et des paysages (a). Grâce à une assistance technique, à des investissements sur le terrain, à des financements axés sur les résultats et à des travaux d’analyse, ce programme permet :
- d’investir dans les moyens de subsistance de milliers de petits et moyens propriétaires fonciers ;
- d’améliorer la viabilité de la production de bois d’œuvre, de charbon de bois et des activités agricoles ;
- de consolider les droits fonciers et l’aménagement du territoire rural ;
- de restaurer des zones dégradées ;
- de réduire la déforestation et les émissions de gaz à effet de serre et de renforcer les puits de carbone ;
- de lutter contre le braconnage de la faune sauvage ;
- de préserver la biodiversité ;
- et de promouvoir des technologies de rupture pour améliorer l’application de la loi au sein et en dehors des aires forestières protégées.
Au Mexique (a), où environ 60 % des forêts sont détenues par des populations autochtones et autres communautés locales, la Banque mondiale apporte son concours aux pouvoirs publics avec une série de projets qui renforcent la gestion durable des forêts, créent des emplois liés à ce milieu et accroissent la valeur nette des biens et services forestiers. Dans le cadre du projet sur les forêts et le changement climatique (a), cet effort a été étendu à l’ensemble des 32 États du Mexique, bénéficiant à 1 000 collectivités supplémentaires et augmentant de 2 millions d’hectares la superficie forestière sous gestion durable. Doté d’un budget de 460 millions de dollars et clôturé en février 2019, ce projet a mobilisé diverses sources de financement pour renforcer les institutions communautaires et les connaissances en matière de gestion et de conservation des forêts, tout en développant d’autres sources de revenus durables, notamment dans le cadre du programme REDD+. Dans le sillage des résultats obtenus par cette opération, le projet pour le renforcement de l’entrepreneuriat dans les espaces forestiers productifs (a) en assure la continuité dans les domaines de la gestion forestière communautaire et de la rémunération des services écologiques. Il soutient également des démarches novatrices consistant à favoriser des activités intégrées d'aménagement forestier productif et de préservation et restauration des forêts dans une même zone afin d’accroître les retombées économiques et environnementales de ses interventions, et à mettre l’accent sur la productivité afin de permettre aux populations et aux entreprises tributaires de la forêt de mieux tirer parti des avantages que procurent les espaces forestiers. À ce jour, le projet a permis d'étendre les pratiques de gestion intégrée du paysage à 180 000 hectares supplémentaires et a bénéficié à 33 800 personnes. Plus largement, le projet vient également compléter un programme d'activités dans le secteur forestier qui comprend notamment une assistance technique auprès de la Commission nationale des forêts du Mexique et la préparation d’un programme de réduction des émissions du Fonds carbone du FCPF qui pourrait permettre au pays de recevoir jusqu’à 50 millions de dollars en contrepartie de ses résultats en matière de lutte contre la déforestation.
En République démocratique du Congo (RDC), pays qui abrite la deuxième forêt tropicale la plus vaste de la planète, environ 62 % du territoire est recouvert de forêts qui procurent des moyens de subsistance vitaux à 40 millions de personnes comptant parmi les plus pauvres du monde. La croissance démographique rapide a fait grimper la demande de terres agricoles, de bois de feu et de charbon de bois, et de grands projets de développement, ce qui a conduit à une déforestation importante. Depuis 2008, la Banque mondiale a mobilisé 140 millions de dollars pour soutenir des réformes et des initiatives pilotes en matière de gouvernance forestière, d’aménagement du territoire et de régimes fonciers. Au titre du projet de gestion améliorée des paysages forestiers (a), 17 000 hectares de plantations agroforestières ont été créés et 20 000 autres hectares clôturés afin de favoriser la régénération naturelle. Par ailleurs, 110 000 personnes ont vu leurs revenus augmenter de 18 % et plus de 6 millions de tonnes équivalent CO2 d’émissions ont été évitées. Les estimations montrent que l'adoption à grande échelle de ces approches pourrait améliorer de 300 % les moyens de subsistance en milieu rural et accroître de 2 200 dollars par an les revenus des ménages, tout en fournissant à la mégapole de Kinshasa du charbon de bois et des produits agricoles plus durables. Le projet d’appui aux communautés tributaires des forêts a apporté un soutien crucial en faveur de l'engagement continu de la société civile et des populations autochtones dans l’action forestière en RDC.
Au Kazakhstan, le projet pour la protection des forêts et la reforestation (a) a permis de réhabiliter plus de 46 000 hectares de forêts dégradées par de vastes incendies, grâce à la mise en place d’un dispositif moderne de détection et à la promotion de démarches communautaires de gestion participative.
Au Sénégal, le projet de gestion durable et participative des énergies traditionnelles et de substitution (PROGEDE) a permis de répondre à la croissance rapide de la demande de combustibles ménagers et à la dégradation consécutive des forêts et de l’environnement rural. Voici un tour d’horizon des résultats obtenus :
- les revenus tirés des ressources forestières dans les villages participants ont augmenté de 18 à 70 millions de dollars en cinq ans ;
- la surface de forêt faisant l’objet d’une gestion durable par les communautés a doublé en cinq ans, pour passer de 400 000 à 997 300 hectares ;
- la production durable de bois de feu a grimpé de 180 000 à 2,5 millions de mètres cubes ;
- la déforestation a été réduite à hauteur de 74 127 hectares et les émissions nettes de carbone dans la zone du projet ont baissé de 3 220 826 tonnes d'équivalent CO2.
- le projet a eu un impact positif pour les femmes, qui sont désormais impliquées dans la production de charbon et la commercialisation de foyers de cuisson améliorés, bénéficient d’une meilleure représentation dans les processus décisionnels et la direction des structures de gouvernance des organisations communautaires et connaissent une amélioration de leurs moyens de subsistance.
Au Moldova, où la plupart des pauvres sont tributaires de l’agriculture pour leur subsistance, le projet pour la compétitivité de l’agriculture (a) accroît le recours à des pratiques de gestion durable des terres, telles que la création d’une ceinture d’arbres pouvant limiter l’érosion du sol et piéger le carbone, tout en améliorant les rendements agricoles.
Contrats d’achat de crédits de réduction d’émissions :
La Banque mondiale a signé des accords historiques qui récompensent les efforts déployés par les populations locales pour réduire les émissions de carbone en luttant contre le déboisement et la dégradation des forêts avec 15 pays dotés de ressources forestières capitales pour la planète : Chili (a), République du Congo, République démocratique du Congo, Costa Rica (a), Côte d’Ivoire, République dominicaine (a), Fidji (a), Ghana (a), Guatemala, Indonésie (a), RDP lao (a),Madagascar (a), Mozambique, Népal (a) et Viet Nam (a). Ces contrats d’achat de crédits de réduction d’émissions permettront le versement de financements à la performance d’un montant supérieur à 720 millions de dollars pour la réduction de près de 145 millions de tonnes d’émissions de carbone jusqu’en 2025, ce qui équivaut au retrait de la circulation de quelque 32 millions de voitures pendant un an. Les paiements proviendront du Fonds carbone du Fonds de partenariat pour la réduction des émissions dues à la déforestation (FCPF) (a), dont le secrétariat est assuré par la Banque mondiale.