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publication 18 juillet 2017

Les minéraux et les métaux auront un rôle essentiel à jouer pour bâtir un avenir sobre en carbone


LES POINTS MARQUANTS

  • Les besoins en technologies vertes entraineront une hausse de la demande pour de nombreux minéraux et métaux
  • La transition vers un avenir sobre en carbone offrira d’importantes opportunités aux pays riches en ressources naturelles
  • La demande de certains minéraux et métaux ne dépend pas uniquement du degré d’engagement des pays face à la production de CO2, elle est également motivée par des choix entre diverses technologies

WASHINGTON, 18 juillet 2017 – Le recours à des technologies vertes pour la production d’énergie, indispensable si l’on veut réduire les émissions de carbone, pourrait faire exploser la demande de divers minéraux et métaux, tels que l’acier, l’aluminium, l’argent, le cuivre, le plomb, le lithium, le manganèse, le nickel et le zinc, ainsi que de certains éléments de terres rares (ETR). C’est ce qu’explique le nouveau rapport publié aujourd’hui par la Banque mondiale et intitulé The Growing Role of Minerals and Metals for a Low-Carbon Future.

Ce rapport montre que le passage à un avenir sobre en carbone offrira des opportunités aux pays riches en minéraux, à condition toutefois que ceux-ci adoptent des stratégies de long terme pour rendre l’extraction durable et pour réaliser des investissements appropriés.

L’adoption de technologies sobres en carbone, qui s’accompagne d’une hausse de la demande de minéraux et de métaux, est de plus en plus impérative si l’on veut parvenir à l’objectif énoncé dans l’Accord de Paris sur le climat de 2015, à savoir éviter que la température du globe n’augmente de 2° C. L’exemple le plus significatif concerne les accumulateurs électriques : l’augmentation de la demande de métaux (aluminium, cobalt, fer, plomb, lithium, manganèse et nickel) serait relativement faible dans un scénario où le réchauffement climatique serait de 4° C, mais pourrait être multipliée par plus de 1 000 % dans un scénario où la hausse des températures serait de 2° C.

La demande future de certains métaux n’est pas uniquement fonction du degré d’engagement des différents pays à l’égard d’un avenir faible en carbone, elle est également motivée par les choix entre diverses technologies. Ce sont surtout les technologies peu émettrices de carbone qui s’avèrent les plus faciles à mettre en œuvre et les plus utiles qui détermineront en grande partie le marché des matières premières sur les 50 prochaines années.

D’après les tendances actuelles, le Chili, le Pérou et (peut-être) la Bolivie joueront un rôle essentiel dans l’offre de cuivre et de lithium, de même que le Brésil pour la bauxite et le minerai de fer, ainsi que l’Afrique australe et la Guinée pour le platine, le manganèse, la bauxite et le chrome. La Chine restera un acteur de premier plan, tant sur le plan de la production que du niveau des réserves, pour quasiment tous les métaux essentiels dans les différents scénarios de réduction des émissions de carbone. L’Inde occupe une place dominante pour le fer, l’acier et le titane, tandis que l’Indonésie, la Malaisie et les Philippines sont bien placées pour la bauxite et le nickel. Enfin, la Nouvelle-Calédonie dispose de gigantesques réserves de nickel, qui servent aujourd’hui à fabriquer les batteries des véhicules électriques.

On constate en outre que de nombreux pays en développement manquent de données géologiques robustes sur leurs gisements miniers. Il est donc nécessaire de renforcer les capacités de cartographie géologique. Par exemple, seuls le Brésil, la Chine, la Malaisie et l’Inde tiennent à jour des données sur leurs gisements de terres rares (ETR). Et, pour l’ensemble du continent africain, on dispose à ce jour de très peu de données concernant les minéraux des terres rares.

Enfin, il est également difficile de fournir aux différents pays des informations sur l’empreinte sociale, environnementale et carbone qui résultera d’une intensification de l’extraction minière. Si elle n’est pas correctement gérée, l’augmentation de la demande de minéraux et de métaux que requiert un avenir sobre en carbone risque de saper les efforts et les mesures mis en œuvre par les pays producteurs pour atteindre leurs objectifs et pour respecter leurs engagements relatifs au changement climatique et au développement durable y afférents.


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