La stratégie de la Banque mondiale en matière d'éducation est centrée sur l’objectif de garantir un apprentissage effectif, pour tous et partout dans le monde. Son ambition est de faire en sorte que chacun puisse réaliser pleinement son potentiel en bénéficiant d'une éducation de qualité et de possibilités d’apprentissage tout au long de la vie. Elle s’y emploie en aidant les pays à doter les élèves des compétences fondamentales qui constituent un socle indispensable à l’acquisition d’autres apprentissages, à savoir la lecture-écriture, le calcul et les compétences socio-affectives. De la petite enfance à l’enseignement supérieur, nous aidons les enfants et les jeunes à acquérir les compétences dont ils ont besoin pour réussir à l’école, sur le marché du travail et tout au long de la vie.
Pour mettre fin à la pauvreté sur une planète vivable, il est indispensable d’investir dans la ressource la plus précieuse de la planète : sa population. Notre expérience dans plus de 100 pays confirme ce lien étroit entre capital humain, qualité de vie et croissance économique : en investissant de manière stratégique dans leur population et dans des systèmes conçus pour protéger et développer le capital humain, les pays se donnent les moyens d'exploiter toute leur richesse et de libérer le potentiel de chacun.
Forte de cette expérience, la Banque mondiale soutient la mise en place de systèmes éducatifs résilients, équitables et inclusifs qui garantissent l’apprentissage pour tous. Pour cela, elle produit et diffuse des données factuelles de manière à assurer la cohérence avec les processus d'élaboration des politiques et à combler le fossé entre la recherche et la pratique.
, tous financements confondus (BIRD, IDA et fonds fiduciaires exécutés par les bénéficiaires). Et 62 % de ce montant concerne des opérations financées par l’IDA.
Les investissements qui concernent des situations de fragilité, conflit et violence ont en outre considérablement augmenté et représentent désormais 26 % du portefeuille de projets dans le secteur de l’éducation.
Les projets de la Banque mondiale bénéficient à au moins 425 millions d'élèves, soit uL’approche stratégique de la Banque mondiale en matière d’éducation repose sur cinq piliers interdépendants qui sont le socle d’un système éducatif performant :
- les élèves sont préparés et motivés pour apprendre ;
- les enseignants sont préparés, qualifiés et motivés pour faciliter l’apprentissage et l’acquisition de compétences ;
- les ressources didactiques (y compris les technologies de l’éducation) sont disponibles, pertinentes et utilisées effectivement pour améliorer l’enseignement et l’apprentissage ;
- les écoles sont des espaces sûrs et inclusifs ;
- les systèmes éducatifs sont bien gérés, dotés de bonnes capacités de mise en œuvre et de financements suffisants.
La Banque aide déjà les gouvernements à concevoir et à mettre en œuvre des programmes et des outils d’un bon rapport coût-efficacité qui visent à renforcer ces piliers.
Nos principes :
- Nous prônons une réforme systémique soutenue par une volonté politique qui promeut l'apprentissage pour tous les enfants.
- Nous mettons l'accent sur l'équité et l'inclusion en adoptant une démarche progressive pour atteindre l'accès à une éducation de qualité pour tous, y compris les enfants et les jeunes adultes dans les zones fragiles ou touchées par les conflits (a), ceux qui vivent dans des communautés rurales et marginalisées, les filles et les femmes (a), les populations déplacées, les élèves handicapés (a) et d’autres groupes vulnérables.
- L'obtention de résultats est une priorité et les politiques doivent être continuellement améliorées en fonction de données probantes et d’indicateurs chiffrés.
- Nous entendons garantir un engagement financier à la hauteur de ce qui est nécessaire pour fournir des services de base à tous.
- Nous investissons à bon escient dans la technologie : les systèmes éducatifs doivent adopter et apprendre à exploiter la technologie pour soutenir leurs objectifs d'apprentissage.
Poser les bases de l’avenir
Les défis varient d’un pays à l’autre, mais on dispose d’une palette de leviers pour jeter les bases de systèmes éducatifs de meilleure qualité, plus résilients et plus équitables.
Les pays sont confrontés à une crise de l’éducation qui exige une approche articulée autour de deux axes : premièrement, adopter des mesures pour rattraper le temps perdu avec des programmes de soutien scolaire et d’apprentissage intensif ; et, deuxièmement, tirer parti de ces investissements pour bâtir un système plus équitable, résilient et efficace.
La lutte contre les effets de la crise des apprentissages doit être une priorité politique ; elle doit s'appuyer sur des financements suffisants et la détermination à mettre en œuvre les réformes nécessaires. Or, les financements intérieurs consacrés à l’éducation au cours des deux dernières années ne sont pas à la hauteur des niveaux nécessaires pour rattraper les lacunes et accélérer les apprentissages. Dans les pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure, la part de l’éducation dans les budgets publics a diminué pendant la pandémie (a) et, en 2022, elle est restée inférieure aux niveaux de 2019.
Investir dans l’éducation est la clé d’un avenir meilleur. C’est pourquoi il est crucial de faire en sorte que chaque dollar investi dans l'éducation permette effectivement d’améliorer les apprentissages. Dans un contexte de tensions budgétaires, la préservation des dépenses qui génèrent des gains à long terme, à l’instar de celles consacrées à l’éducation, est synonyme d’un impact maximal. Il faut investir plus et mieux dans l'éducation. Afin de combler le déficit d’apprentissage, il sera indispensable d’accroître non seulement le niveau des dépenses d’éducation, mais aussi leur efficacité et leur équité — tout l’enjeu est de dépenser plus intelligemment.
- Les technologies de l'éducation (a) peuvent être des outils puissants à l'appui de ces mesures. Elles apportent un soutien aux enseignants, aux élèves et aux parents, elles permettent de créer des plateformes numériques accessibles via la radio, la télévision et des ressources en ligne, et elles exploitent des données pour identifier et aider les élèves à haut risque de décrochage, personnaliser les enseignements et améliorer la qualité des services éducatifs.
L'éducation de demain
Cette crise doit être l’occasion de réinventer avec audace l’éducation. Ensemble, nous pouvons bâtir des systèmes éducatifs plus équitables, plus efficaces et plus résilients pour les enfants et les jeunes du monde entier.
Accélérer les progrès
Aider les pays à définir des objectifs d'apprentissage limités dans le temps et un plan d'investissement ciblé dans l'éducation, détaillant les actions et les financements orientés vers la réalisation de ces objectifs.
Lancé en 2020, le Programme d'accélération (a) travaille avec différents pays pour orienter les investissements dans l'éducation et apprendre les uns des autres. Il permet de coordonner les efforts des partenaires pour s'assurer que les pays intégrant le programme enregistrent des progrès sensibles en matière de compétences fondamentales au cours des trois à cinq prochaines années. Les plans d'investissement s'appuient sur le travail collectif de plusieurs partenaires et tirent parti des dernières données factuelles sur ce qui fonctionne et sur la meilleure façon de planifier la mise en œuvre. On peut par exemple s’inspirer de pays comme le Brésil (dans l’État du Ceará) ou le Kenya, qui ont obtenu au cours de la dernière décennie des résultats spectaculaires et à grande échelle dans la réduction de la pauvreté des apprentissages et qui s’efforcent de capitaliser sur ces succès pour résoudre les difficultés qui subsistent et relever de nouveaux défis.
Généraliser la maîtrise de la lecture
Préparer les enfants pour l'avenir en soutenant l'acquisition des compétences de base qui sont la porte d'entrée vers d'autres compétences et disciplines.
Le Literacy Policy Package (LPP) (a) consiste en une panoplie d’interventions visant spécifiquement à promouvoir l’acquisition de la lecture à l’école primaire. Il s'agit notamment de garantir une mobilisation politique et technique en faveur de l'alphabétisation de tous les enfants ; de veiller à un enseignement efficace de la lecture en aidant les enseignants ; de fournir des livres de qualité, adaptés à l'âge des enfants ; d'enseigner avant tout aux enfants dans la langue qu'ils parlent et comprennent le mieux ; d'encourager les capacités d'expression orale des enfants et leur amour des livres et de la lecture.
Développer les compétences grâce à l’enseignement supérieur et professionnel
Assurer l’accès à des possibilités d’éducation et de formation de qualité et construire des passerelles avec l’emploi.
Les systèmes de formation supérieure et professionnelle jouent un rôle moteur essentiel dans la réalisation des grands chantiers du développement, qu’il s’agisse du capital humain, de la lutte contre le changement climatique, de l’autonomisation des jeunes et des femmes ou encore de l’emploi et de la transformation économique. Pour réussir sur le marché du travail d’aujourd’hui et de demain, il est indispensable d’acquérir un bagage complet de compétences adaptées au 21e siècle, à savoir des compétences fondamentales et plus complexes, mais aussi socio-affectives, spécialisées et numériques. Or, la plupart des pays peinent encore à concrétiser les promesses du développement des compétences.
Le soutien de la Banque mondiale vise à aider les pays à remédier aux principaux problèmes qui touchent au développement des compétences, ce qui consiste notamment à améliorer l’accès à ces programmes et leurs taux d’achèvement, ainsi que l’adaptabilité, la qualité, la pertinence et l’efficacité des formations. Il se déploie sur de multiples canaux : projets, travaux sur les biens mondiaux et nouveau Programme pour l’éducation tertiaire et l’acquisition de compétences (a). La Banque a en outre publié récemment deux rapports consacrés à l’enseignement et la formation techniques et professionnels (Building Better formal TVET Systems) et à l’enseignement supérieur (STEERing Tertiary Education), qui fournissent une feuille de route pour l’amélioration de ces systèmes essentiels.
Lutter contre le changement climatique
Intégrer les enjeux du climat dans l’éducation, investir dans les compétences, la recherche et l’innovation écologiques, et bâtir des infrastructures scolaires vertes pour stimuler l’action climatique et favoriser une meilleure préparation et résilience aux chocs climatiques.
Dans son approche (a), la Banque mondiale reconnaît qu’une action climatique efficace et durable passe nécessairement par l’éducation et que, dans le même temps, le changement climatique nuit à l’éducation. Les investissements dans l’éducation peuvent jouer un rôle majeur dans le renforcement de la résilience climatique et dans la promotion des mesures d’atténuation et d’adaptation. L’éducation au changement climatique permet de sensibiliser les jeunes aux risques climatiques et de leur donner accès à des outils et des solutions pour mieux y faire face et gérer les chocs. En promouvant les compétences et l’innovation vertes, les systèmes d’enseignement et de formation techniques et professionnels peuvent également accélérer une transformation économique soucieuse de son impact écologique. Le verdissement des infrastructures éducatives peut quant à lui aider à atténuer les effets des dérèglements du climat (chaleur, pollution, phénomènes météorologiques extrêmes) sur l’apprentissage, tout en contribuant aussi à limiter le changement climatique.
Divers projets illustrent ces axes d’activité, comme au Nigéria (a)(formation des adolescentes aux compétences de la vie courante), au Viet Nam (a) (promotion de la recherche scientifique) et au Bangladesh (a) (construction et rénovation d’écoles pour servir d’abris en cas de cyclone).
Renforcer les systèmes d'évaluation
Donner aux pays les moyens de collecter et d'évaluer plus efficacement les informations sur l'apprentissage et ses déterminants.
La Banque mondiale soutient des initiatives visant à aider les pays à mettre en place et à renforcer efficacement leurs systèmes d'évaluation afin de faciliter la prise de décision fondée sur des données probantes. Voici quelques exemples de ces activités :
1) Le tableau de bord des politiques mondiales de l’éducation (GEPD) constitue une base solide pour identifier les priorités d’investissement et les réformes adaptées au contexte de chaque pays, en analysant les systèmes éducatifs sous le triple angle des pratiques, des stratégies et des politiques.
- Cet outil met en évidence les lacunes des pratiques en vigueur par rapport aux méthodes d’apprentissage jugées les plus efficaces.
- Il permet aux pouvoirs publics de mesurer les avancées effectuées pour combler ces lacunes.
Le GEPD a déjà été mis en œuvre dans 13 systèmes éducatifs — Pérou, Rwanda, Jordanie (deux fois), Éthiopie, Madagascar, Mozambique, Islamabad et Khyber Pakhtunkhwa (Pakistan), Sierra Leone, Niger, Gabon et Tchad — et cette liste devrait s’allonger d’ici la fin de 2024.
2) La plateforme pour l’évaluation des apprentissages (LeAP) (a) a été conçue pour appuyer les évaluations nationales et les processus de mesure des acquis scolaires, dans le but d’améliorer les apprentissages. Elle se présente comme un guichet unique centralisant des connaissances, des outils de renforcement des capacités, des conseils pour le dialogue sur les politiques à mener et des compétences techniques.
Soutenir la réussite des enseignants
Aider les systèmes éducatifs à mettre en place la sélection, les incitations et l'assistance appropriées pour le développement professionnel des enseignants.
Le pôle mondial d'expertise en Éducation de la Banque mondiale compte actuellement plus de 160 projets qui aident plus de 18 millions d'enseignants dans le monde, soit environ un tiers du corps enseignant des pays à revenu faible et intermédiaire. Rien que dans 12 pays, ces projets concernent 16 millions d'enseignants, dont la totalité de ceux du primaire en Éthiopie et en Turquie, et plus de 80 % au Bangladesh, au Pakistan et au Viet Nam.
Teach (a) est un outil d'observation en classe mis au point par la Banque mondiale pour mesurer la qualité de l'enseignement dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Il bénéficie à ce jour à 3,6 millions d’élèves.
Tandis que l’outil Teach permet de cerner des tendances dans les performances des enseignants, Coach (a) exploite ces informations pour les aider à améliorer leurs pratiques pédagogiques grâce à une formation continue pratique
Un récent rapport de la Banque mondiale intitulé Making Teacher Policy Work fournit un cadre pratique pour déterminer les ingrédients d’une politique enseignante efficace et examine les facteurs qui favorisent la transposition à grande échelle et la durabilité de ces mesures.
Soutenir les systèmes de financement de l'éducation
Renforcer les systèmes de financement des pays pour mobiliser des ressources en faveur de l’éducation et mieux utiliser ces investissements.
L’approche (a) de la Banque mondiale consiste ici à réunir des compétences multisectorielles pour œuvrer aux côtés des ministères de l’éducation et des finances et d’autres parties prenantes à la mise en place et en œuvre de systèmes de gestion des finances publiques efficaces et efficients ; renforcer les capacités de suivi et d’évaluation des dépenses d’éducation, identifier les goulets d’étranglement et concevoir des interventions visant à renforcer les systèmes de financement ; constituer une base d’éléments factuels sur les tendances des dépenses mondiales ainsi que sur l’ampleur et les causes de l’inefficacité des dépenses ; et mettre au point des outils de diagnostic conçus comme des biens publics pour appuyer les efforts des pays.
Agir dans les situations de fragilité, conflit et violence
Le nombre d’enfants vivant dans des environnements en proie aux conflits et aux violences pose un défi mondial massif et croissant qui exige une réponse proportionnée. Nos activités en faveur de l’éducation dans les situations de fragilité, conflit et violence (FCV), qui représentent un montant de 5,35 milliards de dollars, ont connu un essor rapide ces dernières années, témoignant ainsi de l’importance toujours plus grande de ces enjeux. Les projets FVC représentent aujourd’hui plus de 25 % du portefeuille de la Banque mondiale dans le domaine de l’éducation.
L’éducation joue un rôle crucial pour atténuer à court terme les effets de la fragilité et du déplacement sur le bien-être des jeunes et des enfants et prévenir à long terme l’émergence de conflits violents.